XL.

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Le lendemain matin, Percy et Annabeth furent retrouvés seuls dans les écuries après qu'on ne les ait cherchés partout. Et les choses étaient bien pire que l'on pouvait le penser. Ils étaient tous réunis au mess, Frank était en panique, Jason et Piper étaient soulagés que rien ne soit arrivés à leurs amis. Léo, un sourire narquois scotché sur le visage, n'arrêtait pas de marmonner : « Typique, typique. » Seule Hazel avait l'air choquée, peut-être parce que c'était une fille des années 1940. Elle s'éventait le visage d'une main et évitait le regard de Percy. Maelia leur lançait un grand sourire, l'air de dire "je sais ce que vous avez fait", se retenant visiblement d'éclater de rire. Gleeson Hedge piqua une crise, comme de bien entendu, mais Percy eut du mal à se sentir sérieusement menacé par le satyre, qui plafonnait à un mètre cinquante.

- Jamais vu ça de ma vie ! tonna Hedge. (Il fit un moulinet avec sa batte de base-ball et faucha une corbeille de pommes.) Vous êtes des irresponsables ! C'est contraire au règlement !

- M'sieur, dit Annabeth, on n'a pas fait exprès. On bavardait et on s'est endormis.

- Ouais, ouais, c'est ce qu'on dit. Se moqua Maelia.

- En plus, enchaîna Percy, vous commencez à ressembler à Terminus, là.

- C'est une insulte, Jackson ? Tu vas voir, je vais t'en coller, des terminus, moi !

Percy se retint de rire.

- Ça ne se reproduira plus, M'sieur Hedge, je vous promets. Bon, maintenant on n'a pas d'autres questions à voir ?

- Très bien, concéda Hedge d'un ton bougon. Mais je t'ai à l'œil, Jackson. Et toi, Annabeth Chase, je croyais que tu avais plus de jugeote...

Jason s'éclaircit la gorge.

- Bon, dit-il, à table, tout le monde. On va commencer.

Autant vous dire, chers lecteurs, que Maelia n'avait jamais trouvé ses crêpes plus savoureuses qu'à cet instant. C'était exactement ce qui lui fallait pour se changer les idées.

Le conseil de guerre du jour se passait autour de beignets à volonté, ce qui rendait tout le monde à l'aise. Malheureusement, l'ambiance devint vite morose lorsque Percy raconta son rêve de la nuit (avant son escapade avec Annabeth).

Il parla des géants jumeaux qui les attendaient dans un parking souterrain bardé de lance-roquettes ; Nico di Angelo enfermé dans une amphore en bronze, qui s'asphyxiait à petit feu, des grains de grenade à ses pieds. Hazel étouffa un sanglot.

- Nico ? Par les dieux. Les grains.

- Tu sais ce que c'est ? demanda Annabeth.

Hazel hocha la tête.

- Il me les avait montrés. Ils viennent du jardin de notre belle-mère.

-Votre belle... ah ! fit Percy. Tu veux dire Perséphone.

- Les grains sont des aliments de dernier recours, expliqua Hazel.

Maelia fronça les sourcils en la voyant gagnée par l'inquiétude car l'argenterie disposée sur la table commençait à converger vers elle, ce qui était étrange.

- Les enfants d'Hadès sont les seuls à pouvoir en manger. Nico en avait toujours sur lui au cas où il se retrouverait coincé quelque part. Mais s'il est vraiment prisonnier...

- Les géants essaient de nous attirer, dit Annabeth. Ils sont persuadés qu'on va tenter de le sauver.

- Ils ont raison ! (Hazel balaya la table du regard, visiblement prise de doutes.) On va y aller, vous êtes d'accord ?

forsaken || Percy Jackson ; Héros de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant