forsaken || Percy Jackson ; Héros de l'Olympe

XXXIV.

Maelia n'a pas lâché le gouvernail pendant deux heures, elle s'y accrochait comme si sa vie en dépendait, le regard rivé sur l'horizon pendant qu'Annabeth, Hedge et Frank interrogeaient Léo. Elle essayait de se rappeler les cours de sa grand-mère sur le dégagement d'esprits mais la fatigue, l'angoisse et la peur l'en empêchait.

- Eh Le Lann ! S'exclama Percy en claquant des doigts devant elle.

Maelia revint à elle en sursautant avant de se tourner vers son ancien ennemi.

- T'as une sale tronche, va te reposer. Dit Percy. Je prends la barre.

- Non c'est bon. Dit Maelia. Tu sais pas piloter ce navire.

- Je pense que je devrais me débrouiller. Répondit Percy en lui lançant son regard de demi-dieu navigateur insupportable.

Maelia hocha la tête et détacha difficilement ses doigts de son gouvernail avant de vaciller et de se rattraper sur le garçon. Hazel entra en scène et aida à faire descendre la jeune fille de la poupe. Elle rejoignit les autres sur le pont supérieur et les écouta distraitement tandis qu'ils interrogeaient Léo.

- J'ai besoin de prendre l'air. Murmura-t-elle.

- Tu as surtout besoin de repos, je t'emmène à ta cabine.

- Non c'est bon. Répondit Maelia en se dégageant de la prise d'Hazel qui était prête à la récupérer en cas de chute.

Hazel n'avait pas encore eu le temps de découvrir Maelia et Percy ne lui avait parlé que très rapidement d'elle, lui expliquant qu'elle avait un passé compliqué. Mais elle savait que Maelia avait remarqué son trouble en voyant Léo, et quelque chose lui disait que cette idée ne lui plaisait pas. Hazel se demandait ce qui liait les deux adolescents.

- Maia. Murmura Maelia.

Hazel s'apprêtait à dire qu'elle ne comprenait pas quand, à son grand étonnement, des petites ailes apparurent aux pieds de Maelia. La rouquine se mit à léviter avant de s'envoler et de se poser en haut du grand-mat.

- T'inquiète pas pour elle. Dit Annabeth, qui était toujours en train d'interroger Léo tout en ayant suivi la scène du regard. Elle redescendra dans quelques minutes quand elle aura les idées plus claires.

Et effectivement, Maelia redescendit quelques minutes plus tard en ayant repris des couleurs. Elle se fraya un passage jusqu'à Léo et s'assit en tailleurs en face de lui, prenant ses mains dans les siennes.

- De quoi tu te souviens ? Demanda avec douceur Maelia.

- Je... (Léo avait l'impression qu'il essayait d'avaler une bille.) Je m'en souviens, mais c'était comme si je me regardais agir. J'avais aucun contrôle sur ce que je faisais.

- Écoute fiston, dit Hedge. Tu as fait de l'excellent boulot. Tu as attaqué des Romains. Bien ! Très bien ! Mais t'avais pas besoin de foutre en l'air les chaînes satellite ! J'étais au beau milieu d'un match de catch.

- M'sieur Hedge, dit Annabeth, vous ne voulez pas vérifier que tous les foyers d'incendie sont éteints ?

- Mais je l'ai déjà fait.

- Ben recommencez.

Le satyre s'éloigna en grommelant dans sa barbichette. Même Gleeson Hedge n'était pas assez fou pour tenir tête à Annabeth. Elle s'accroupit à côté de Léo et Maelia.

- Léo, demanda-t-elle d'une voix calme, est-ce qu'Octave t'a embrouillé ? Est-ce qu'il est arrivé à te manipuler, ou...

- Non. (Léo aurait pu mentir et faire porter le chapeau à cet imbécile de Romain, mais il ne voulait pas empirer une situation déjà calamiteuse – en plus la fille d'Hermès saurait qu'il ment.) C'est un crétin, mais c'est pas lui qui a tiré sur le camp. C'est moi.