Je sais très bien ce qui rend l'écriture compliquée, la pression : on se met la barre trop haut alors on hésite, on peaufine, on se perd... c'est vraiment quelque chose que j'ai voulu abandonner avec La Meute, ça part dans tous les sens mais je m'en fou. Je m'en foutais.
Le soucis, c'est que c'est difficile d'y échapper.
J'ai perdu totalement l'affect que je devrais avoir pour cette saga. Pour le moment, ça ne me panique pas trop, je sais qu'il faut lire et relire son texte... tout le temps. Pas forcément pour le corriger mais juste pour conserver un attachement émotionnel très fort. Je n'ai pas assez relu mon texte dernièrement alors j'ai perdu mon attachement. Il suffit que je le relise et là, je regrette que ça soit aussi LONG ! Ca risque de me prendre un moment pour tout relire, c'est pour ça que j'ai arrêté de mettre à jour l'histoire... je m'en fou trop pour continuer.
Je vais profiter de voyage au Japon pour me remettre à jour : 14h de vol aller + 14h de vol retour, ça devrait suffire. Je pars du 7 Mai au 20 Mai, ça veut dire qu'il me faudra deux mois avant de m'y remettre à fond... peut-être que je m'y remettrais avant, peut-être pas, on verra. En attendant, j'essaie de ne plus y penser pour retirer une autre pression : celle d'écrire à tout prix, publier plusieurs fois par semaine sinon je suis pas bien. C'est chiant. Quand on écrit sans pression, ça passe parce qu'on peut écrire des milliers de mots sans soucis... quand on fait une crise d'angoisse dès qu'on ouvre un logiciel d'écriture, c'est tout de suite plus technique.
Je sais qu'écrire une histoire courte me permet souvent de reprendre confiance en mes facultés. C'est pour ça que je veux aller au bout de "Danser avec les flammes", c'est un petit projet qui ne sert à rien... et ça fonctionne : je n'ai pas la pression. Pas trop. Si, en fait, c'est horrible... je peux plus me passer des commentaires sur mes histoires, c'est un moteur qui m'a alimenté trop longtemps mais dès qu'ils sont enthousiastes, je place la barre un peu plus haut et c'est là que tout s'effondre. Méga chiant.
J'ai commencé à écrire l'Héritier des Ténèbres par hasard, j'aimerai bien m'en passer de cette pression... je sais que plus le projet est nouveau et plus je me sens libre. J'étais super heureux de commencer ce projet, en toute légèreté, j'en ai besoin. Ouais bah c'est là que je comprends l'ampleur du problème : Danser avec les Flammes n'est pas une exception, c'est la norme. Quoique je veuille écrire, je suis totalement paralysé.
J'ai écris un chapitre entier avant de vouloir le supprimer... je ne supprime jamais mes textes, j'ai des documents "poubelle" pour chaque projet. Heureusement sinon vous n'auriez pas lu grand-chose : je jette frénétiquement tout ce que je fais avant de le récupérer. Putain, j'en suis à peine au chapitre 3 et j'en suis déjà à vouloir effacer l'existence de ce truc.
C'est super chiant.
Je sais que même si j'ai très envie d'arrêter d'écrire à tout jamais... je ne peux pas. Je ne peux pas parce que je l'ai déjà fait, j'ai tenu deux ans avant de m'y remettre. J'ai écris mon 1er roman quand j'avais six ans, je ne me souviens littéralement pas de ma vie avant d'écrire des histoires. Enfin, si, vaguement, je parlais à mes peluches. Je ne savais pas tenir un stylo alors je leur racontais mes histoires. Est-ce que j'ai déjà vécu SANS inventer des histoires ? Je ne pense pas.
Je me bloque moi-même dans une souffrance énorme et je me plains de cette souffrance parce qu'elle m'empêche de respirer. C'est tellement douloureux, je ne pense pas mériter ça mais puis-je me plaindre si je suis le seul à me l'infliger ? Quitte à autant souffrir pour rien, j'aimerai aller au bout... je ne sais pas si j'arriverai à me reconnecter émotionnellement avec ma Meute, j'espère. Je trouvais ça vaniteux de relire mes propres textes, ça m'empêchait d'avoir assez de temps pour découvrir des bons auteurs mais en fait, ce n'est pas vaniteux du tout. C'est essentiel... je ne sais plus pourquoi j'ai arrêté mais c'était VRAIMENT très con.
Bref, c'était un petit message à cœur ouvert.
J'ai besoin d'être un auteur nul... j'ai besoin d'écrire juste comme ça, parce que c'est fun. Je ne veux pas être publié, je ne veux pas faire un chef d'oeuvre. En fait, j'ai déjà transformé ma passion en boulot : je suis passionné par le dessin, je suis devenu graphiste. Si je suis publié et que je transforme l'écriture en travail... il ne me reste rien.
Tout le monde s'attend à ce que je fasse des choses extraordinaires, en permanence. C'est l'une des plus grosses pressions sociale quand on grandit dans le 16ème Arrondissement de Paris, chez les riches... les gens pensent que la vie y est forcément plus simple, je sais que les problèmes sont différents mais ils existent où qu'on soit sur le Globe. Je m'attends à ce qu'on m'assure que je peux relâcher la pression mais ce n'est pas un muscle... je ne sais pas comment faire ! J'aimerai écrire des trucs nuls, c'est ce qui me motive le plus. Je ne suis jamais allé aussi loin dans la création d'univers que depuis que j'ai cessé d'avoir la pression... je n'ai jamais été aussi lent que depuis qu'elle est revenue.
Je suis quelqu'un d'assez faible, en général.
Et je ne sais pas comment conclure...
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Le Loup, sa corne et trop de café
De TodoRantbook n°3 : Geek • Écriture • Dessins || Handicap : Neuro-atypique || TRANS & PAN || PARIS - 26 ans (ACCESSIBLE AUX AVEUGLES !)