Rayane... Rayane... Je me rends compte d'où je suis. Je suis en sécurité. J'arrête de crier. Rayane est là, juste à côté de moi, me regardant, très inquiet, apeuré. Ma respiration est irrégulière, sacadée, les larmes ne cessent de ruisseler sur mes joues. Je ne saurais dire pourquoi mais je me suis relevée de façon à être assise et ai enroulé mes bras autour de son coup. Je n'entend rien. Je n'arrive pas à me concentrer. La respiration haletante, je mets beaucoup plus de temps à me calmer que d'habitude. Il m'entoure de ses bras rassurants. Nous restons comme ceci. Je ne peux m'arrêter de pleurer. J'essaye de chasser ce cauchemar de ma tête, de reprendre mon souffle et d'arrêter de pleurer, mais je n'y arrive pas. C'est plus fort que moi, dès que le moindre calme s'installe en moi, l'image de ce qu'il m'est arrivé il y a quelques mois ne cesse de défiler devant mes yeux.
C'est à ce moment là, après surement plusieurs minutes que je commence à entendre la voix de Rayane. Elle est étouffée et je ne peux comprendre le sens de ses paroles, mais sa voix me rassure. Quelques instants plus tard, sa voix devient claire et je devine qu'il me répète d'une voix calme, paisible, de me calmer, que ce n'est rien, que c'est fini et que ça va aller, que tout va bien se passer à présent. Je pourrais presque le croire, mais je sais que c'est faux. Le fait que j'oublie cela et que plus jamais je n'y songe n'est qu'une illusion. L'entendre me consoler me calme. Ma respiration ralenti et les larmes coulent de moins en moins. Je suis toujours dans ses bras mais je ne saurais dire depuis combien de temps. Le temps est comme arrêté.
Lorsque je respire presque normalement, et que mes yeux arrêtent de se remplir de larmes constamment, je me retire de son étreinte. Il se tait alors, cesse de me rassurer, ce qui me donne envie de le reprendre dans mes bras pour qu'il recommence. On est très proche mais ce n'ai pas gênant. En temps normal je me serait éloignée, trop gênée, mais là c'est différent. Il me regarde intensément, attendant une explication. Je ne peux lui en donner, et surtout je ne peux prononcer un mot. Malgré la curiosité qui emplis son regard, il ne pose aucune question pour le moment. Je réalise qu'il a dut avoir peur également, m'entendre hurler et pleurer, comme je l'ai fait, dans mon sommeil ne doit pas être habituel pour lui.Ma famille à l'habitude puisque cela fait plusieurs mois que je me réveille pratiquement toutes les nuits en criant. Personne ne sait pourquoi, je suis encore incapable de le dire, de peur des réactions et de peur qu'ils aient constamment pitié de moi. Si je le dit à ma famille, je vais les faire souffrir. Ma mère ne devrait pas avoir à s'inquiéter autant pour moi. Ma mère m'a envoyé voir un psy. Elle est très gentille, et même si je ne lui ai rien dit non plus au fait que j'ai failli me faire violer par mon professeur principal le 19 mai, que j'ai dû finir l'année scolaire en le voyant presque tous les jours, et que je vais le revoir à la rentrée, je pense tout de même que ce psy m'aide un peu. Je lui raconte mes ressentis entre autres. Bref, je regarde Rayane et me plonge dans ses yeux pendant quelques minutes en essayant de ne plus penser à ça. Au bout d'un moment, il baisse les yeux. Une centaines d'images défilent dans ma tête, ce qui fait revenir ma peur et les pleurs qui vont avec. Il lève son regard vers moi, il a l'air moins effrayé que tout à l'heure, même s'il paraît inquiet pour moi. Il doit se dire que je suis folle, et va bientôt vouloir savoir pourquoi j'ai crié comme ça. Je ne veux pas lui raconter. Ce silence m'apaise, il est le bienvenu. Je suis très reconnaissante à Rayane de ne pas me poser de question, d'avoir laissé ce silence s'installer. Je suis à présent calmée, ne pleure plus. Je prends une grande inspiration et détourne le regard vers un pli du drap blanc à mes pieds. Il prend la parole, mal assuré :
- Ça va mieux ?
Je voudrais lui dire que ce n'était rien, et qu'il n'a pas à s'inquéter, mais je doute de la crédibilité de ce que je dirais. Alors je répond simplement :
- Oui. Merci.
Je le regarde à nouveau pour ajouter :
- Vraiment, merci beaucoup de m'avoir consolée comme tu l'as fait. J'en avais besoin. Et je suis désolée de t'avoir fait peur.
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L'impossible Infini ∞
Teen FictionJe m'appelle Alice et j'ai 16 ans. Je suis ordinaire ; je n'ai rien d'exceptionnel. Je vais passer des vacances au Canada surprenantes, tout comme ce qui va en suivre. Qui aurait cru qu'un magnifique garçon aux yeux d'un bleu ensorcelant mais au car...