∞ Chapitre 30 ∞

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Il déboutonne son pantalon, fait descendre la braguette sous mon regard ahurie et peureux. Mon cœur n'a jamais battu aussi rapidement.

- S'il-vous-plaît ! Je vous en supplie, tente-je tandis que mes larmes roulent sur mes joues à une vitesse affolante.

- Reste tranquille veux-tu ?

Je m'affole encore plus que je ne l'étais auparavant. Je crie, me débat et ne cesse de penser au pire.

- AIIIIDEZ-MOIIII !!! A L'AIDE ! NOOON ! FAITES PAS CA !

Il rapproche dangereusement son sexe du mien qu'il tente de découvrir de ma pauvre culotte insuffisante.

- NOOOON !

***

J'ouvre les yeux et m'efforce de respirer lentement sous les regards de mes deux parents. J'en ai marre de leur faire ça. Ils ont tellement peur, peur de ce cauchemar, peur de ce qu'ils imaginent qu'il s'y passe, peur de ce que je subit pratiquement chaque nuit. Il ont peur et je m'en veux tellement de leur faire vivre cela encore et encore.

Comme d'habitude je les remercie et ils quittent ma chambre en essayant de sourire. Mais avant de fermer la porte de ma chambre Maman me dit :

- Je vais prendre un rendez-vous avec le Dr. Belmon. Je pense que tu en as besoin.

Je souffle et lui réponds :

- Non Maman, ce n'est pas la peine.

- Mais tu ne l'as pas vu depuis plusieurs mois ! Juste une fois, et si tu ne veux pas y retourner je ne t'obligerai plus.

J'accepte. Après tout, ce ne peut que me faire du bien même si je m'efforce de faire comme si je ne me souviens jamais de ce qui ce passe dans mon rêve.

Je m'assoie et finie de reprendre ma respiration. Parfois je me dis que j'ai tout de même de la chance puisque le professeur m'ayant fait endurer ce calvaire est en arrêt maladie depuis le début de l'année scolaire. Je ne l'ai donc pas croisé depuis l'année dernière, ce qui ne m'est que bénéfique. Même s'il n'aurait pas été mon professeur cette année, je n'aurais pas supporté le croiser chaque jour dans la cour.

Il m'arrive de penser à ce que m'a dit Rayane à propos de porter plainte. Mais à chaque fois j'en viens à la conclusion que de toute façon je ne le vois plus et qu'il n'a jamais tenté de recommencer. Je sais que je pourrais obtenir une injonction d'éloignement, mais je sais également que je ne supporterais pas de répéter ce qu'il s'est passé ni d'en entendre parler pendant peut-être des mois, ne serait-ce pendant le temps du procès. De plus, mes parents seraient au courent, et c'est tout ce que je veux absolument éviter.

J'entends mon téléphone vibrer. Je m'en empare et répond sans même regarder qui souhaite me parler à... Mais quelle heure est-il d'ailleurs ?

- Oui ? décroche-je.

- Salut, je te réveille ?

C'est Rayane. Il a vraiment le don pour m'appeler lorsque que je me réveille.

- Non, je me suis réveillée il n'y a pas longtemps. Pourquoi ? Il est quelle heure ?

- Oh... Un cauchemar ?

- Oui, réponds-je en baissant la tête, ce qui est idiot puisqu'il ne peut pas me voir.

- Pourquoi je te demande si je t'ai réveillée ? dit-il après un moment. Car c'est le matin même s'il est dix heure passé et que tu aurais pu dormir.

Je baille tandis qu'il engage la conversation, me parlant de sa mère et de comment avance ses recherches d'un endroit où vivre à Nantes. Je suis contente qu'il me fasse part de leurs avancées même si elles ne sont que minimes pour le moment. Sa mère et lui vont visiter un grand appartement ainsi qu'une maison cet après-midi. Je trouve ça surprenant puisque c'est dimanche, mais apparemment c'est prévu comme ça. C'est là qu'une idée me vient en tête : et s'ils venaient à la maison ?

L'impossible Infini ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant