∞ Chapitre 8 ∞

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Nous parlons pendant un moment. Ce lit est très confortable. Nous sommes sur une île paradisiaque, magnifique, avec la plage à quelques mètres, mais nous restons dans ce tipi. Malgré que le lit soit agréable, c'est petit, et je préfère de loin ma chambre, avec mes oreillers et mes peluches. J'aime beaucoup les peluches, ma chambre en est remplis. Mon préféré bien évidemment est Poupou, une peluche rouge décoloré depuis le temps. Il a été mon premier doudou, ma marraine me l'a offert alors que je n'avais que quelques heures. Sur les photos, elle parait tellement douce et pleine de couleur. Maintenant elle ne l'est plus du tout, mais je l'adore tout de même. J'aimerai l'avoir en ce moment, pour me ramener à la maison. Je ne suis pas une fille qui adore la nature, donc dormir dans un simple tipi n'est pas ce dont j'ai toujours rêvé. Rayane remet mon "cauchemar" sur le tapis. Je ne veux plus y penser. Il m'y force. Il me pose des questions sur le lieu où je me trouvais dans ce cauchemar, l'heure, ce qu'il se passait. Je ne réponds pas. Je vois que ça l'agace et l'inquiète, mais le silence est la seule que je puisse faire. Je n'ai pas cessé de lui dire que ce n'était pas grave, mais ce silence après ces questions lui font penser le contraire.

- Si tu ne réponds pas, ce doit être grave, m'affirme-t-il. Dis-le-moi s'il te plaît. Je ne sais pas quoi en penser.

Il semble mal.

- Ce n'est pas si grave que ce que tu penses., le rassurais-je.

 Je n'en pense pas un mot. Il imagine peut-être des choses bien plus terribles. Après tout, je ne me suis même pas fait violer, donc ce n'est pas si grave.

- Alors dis-le-moi si ce n'est pas grave. C'est quoi ce fichu cauchemar ? s'énerve-t-il.

Le voir s'énerver m'énerve également, et sans savoir les conséquences de ce que cela va provoquer, je lui lâche :

- Ce n'est pas qu'un "fichu" cauchemar, okay ?

 Je revois alors la tête de mon professeur de physique. Son regard. Je sens sa main me serrer le bras à l'en brisé. Je ressens à nouveau cette même peur que j'y ai éprouvée au moment où cela s'est déroulé. Je frissonne. Rayane fronce les sourcils pour me faire comprendre qu'il ne comprend pas ce que je veux lui dire. Il s'est calmé. Il ne comprend pas que j'essaye de lui dire que ce n'est pas un mauvais rêve mais un souvenir. Ses sourcils m'incitent à lui expliquer. J'ouvre la bouche mais aucun mot ne veut en sortir. Je n'y arrive pas. C'est lui qui pose une question :

- Si ce n'est pas un cauchemar c'est quoi alors ?

Contrairement à lui, je suis encore un peu en colère. Je ne veux pas en parler, s'il ne peut comprendre une chose aussi simple que cela que peut-il comprendre ? Ma colère me fait parler sans vraiment que je sache ce que je dise :

- Quelque chose que je voudrais oublier.

- Quoi ? s'exclame-t-il, toujours dans l'incompréhension.

Son visage se durcit et il réagit enfin :

- Ça t'es réellement arrivé ?? Ce n'est pas un cauchemar mais un... souvenir...

Il m'énerve !!!

- C'est biiien ! Tu as trouvé ça tout seul ?

Il n'a pas l'air choqué par ma froideur, mais plutôt compréhensif à ma douleur. Comme s'il savait ce que j'avais vécu. J'ai envie de pleurer. Mais surtout j'ai envie de crier. De crier aussi fort que je le peux. Juste crier. Mais je reste muette, le regard dans le vide.

- Dis-moi ce qu'il se passe dans ce souvenir ? me dit-il calmement.

- Je ne peux pas, dis-je simplement.

L'impossible Infini ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant