∞ Chapitre 43 ∞

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Le vent léger mais frais sur mes jambes dénudées me fait frissonner. Ce petit break à la campagne était finalement une bonne idée. Maman a eu raison de nous forcer à venir, Papa et moi, qui voulions rester tranquillement à la maison. Ma tante et mon oncle sont vraiment gentils et passer une semaine de vacances avec eux est un pur bonheur. Ma sœur et son copain sont venus avec nous également. C'est la première fois que Valentin les rencontre. Il faut dire que nous nous voyons très peu et qu'il n'en avait pas eu l'occasion auparavant. 

Quoi qu'il en soit tout le monde l'aime bien et il fait toujours bonne impression. Il commence même à prendre ses aises dans notre famille je trouve. Cela fait quatre jours que nous sommes ici et nous partons dans deux jours puisque je dois retourner en cours Lundi. Après ces quelques semaines de Terminal, deux semaines de vacances sont les bienvenues. Il est vrai que je travail un peu plus que l'année précédente mais je trouve que je gère très bien. 

Ces quelques semaines ont pourtant été épuisantes. Entre ma relation avec Rayane qui ne va qu'en se dégradant, si on peut appeler cela une relation, et Maman qui insiste constamment pour qu'on se voit, je suis fatiguée. 

Après ce fameux jour rempli en émotions où Rayane m'a avoué qu'il m'aimait, nous ne nous parlons presque plus. Jusqu'à la rentrée scolaire, nous ne nous sommes presque pas vu, à part lorsque nos parents se voyaient. Ces moments étaient vraiment gênants et longs. Ensuite, les premiers jours de cours étaient catastrophiques puisque nous nous voyions tout le temps. Heureusement qu'il n'est pas dans ma classe, sinon bonjour le malaise. On était tellement distant qu'on arrivait plus à rire avec nos amis lorsqu'on était ensemble. 

Je marche tranquillement sur le chemin, m'éloignant lentement de la maison de ma tante.

- ALICE! m'appelle mon cousin. Où tu vas ? 

Je me retourne et l'aperçoit sur les marches menant à la grande maison de ses parents, située au milieu de champs leur appartenant. 

- Je vais me promener un peu.

- Tu veux pas rester ? On va jouer à "je n'ai jamais...".

- Non merci, je passe mon tour. Dis à Maman que je reviens dans une heure environ.

Du haut de son mètre soixante-dix-huit, il rentre dans la maison. Ses amis et lui sont très sympas mais ils sont vraiment barbants. Ils ont beau avoir seulement deux ans de moins que moi, je ne me souviens pas avoir été aussi immature. Tout ce qu'ils font est boire et parler filles comme si nous étions des animaux. Je ne sais même pas si l'un d'entre eux n'a pas essayer de m'embrasser. A croire qu'ils ne voient jamais de filles dans leur trou pommé ! Ils sont répugnants. 

J'avoue m'être bien amusée avec eux le premier soir mais c'était simplement parce qu'il y avait de l'alcool et que j'avais besoin de boire un peu pour arrêter de penser. Ça a marché bien entendu et lorsque j'ai été un peu gaie, ils en ont tous profité pour me faire parler de ma vie et surtout de la raison  me rendant "malheureuse", selon eux, et qui me fait boire. Après cela, j'ai vu clair dans leur jeu, ils ne cherchaient pas du tout à me consoler en me faisant danser et en me parlant doucement avec des mots doux. Ce qu'ils voulaient était tout autre chose. Je crois même qu'ils ont parié vingt euros pour celui qui m'embrassera en premier. Ils peuvent bien se les garder leur vingt euros. Croient-ils vraiment que je suis une fille facile ? C'est dingue. 

Et encore une fois ils vont jouer à "je n'ai jamais...". Ce jeu qui consiste à boire lorsque quelqu'un dit quelque chose que tu as fais. C'est drôle une fois mais je ne comprends pas comment on peut y jouer tous les jours. Je ne comprends pas non plus qu'ils boivent de l'alcool tous les jours alors qu'ils ont quinze ans. C'est apparemment comme cela dans les campagnes.

L'impossible Infini ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant