∞ Chapitre 2 ∞

141 11 1
                                    

 Il n'arrête pas de pleuvoir ! C'est un orage qui n'en finit pas. Un chose très étrange c'est qu'il fait tout de même chaud. Pratiquement tout le monde porte un tee-shirt et il me serait même tentant de rester sous la pluie afin de ressentir la fraîcheur des goûtes d'eau sur ma peau légèrement abîmée par le soleil resplendissant de cette journée.

 En plus de devoir attendre que cela se calme dans un endroit où nous sommes collés les uns contre les autres et que l'on ne puisse prendre le bateau pour retourner sur le continent américain avant un moment, ma sœur s'est fait piquer par un serpent. Sa cheville est enflée et presque complètement bleue. Chose embêtante : elle ne peut plus marcher. Notre guide, qui en plus d'être beau garçon, est très gentil et aimable, a tout de suite sût ce qu'il fallait faire et s'est empressé d'induire de la pommade blanchâtre autour de la piqûre.

Il ne nous reste plus qu'à attendre que la pluie cesse de tomber, ce qui n'a pas l'air de vouloir se produire pour le moment. Je remarque plusieurs grandes flaques d'eau un peu plus loin. Elles me font de suite penser à mes amies qui se trouvent sur un autre continent. Un océan entier nous sépare, et pourtant je ne peux que penser à elles à ce moment. Ces flaques d'eau m'ont toujours donnée envie de sauter à pieds joins dedans, de rire à en perdre allène, d'avoir de l'eau pleins les chaussures et les jambes pleines de boue, d'être trempée de la tête aux pieds comme une gamine. Cela peut paraître enfantin, mais il m'arrive souvent d'avoir envie de faire certaines choses telles celles-ci de peur de ne pas pouvoir les refaire une autre fois. Ce n'est pas que j'ai peur de mourir,ce n'est pas ça. Je crains simplement de ne pas pouvoir les refaire dans le future, d'être trop grande pour cela. C'est idiot, je sais. Parfois j'aimerai faire des choses que j'ai déjà faites pour avoir le plaisir de les faire avant qu'il ne soit trop tard. C'est pour ça que je ne peux manger un flamby qu'en le retournant, même si j'ai 16 ans. Mais il m'arrive également régulièrement d'avoir envie de faire des choses étranges au moins une fois dans ma vie. Mes amies se moquent souvent de moi pour cela, mais une fois, elles m'ont fait une belle surprise. Elles ont mis une grande bâche sur ma terrasse et m'ont apporté de vielles assiettes. J'ai pu les lancées aussi fort que mes petits muscles me le permettaient avant qu'elles ne se brisent au contact du sol. Des dizaines et des dizaines de morceaux ont giclé dans tous les sens. J'ai toujours rêvé d'en jeter par terre, ce qui est chose faite. C'était une superbe journée.

 La voix de Thomas me fait revenir à la réalité. Il est monté sur une chaise et déclare, alors que tous les yeux sont rivés sur lui à attendre les informations :

- Il est impossible de prendre le bateau ce soir.

Ces paroles sont aussitôt suivies d'un brouhaha rempli de déception ou d'indignation. Il fait revenir le silence avant de nous expliquer :

- Vous allez donc pouvoir dormir par trois dans les tipis. Cela vous permettra de prolonger votre découverte sur la vie de nos ancêtres. Nous sommes vraiment navrés mais le bateau ne démarrera que demain en début d'après-midi. Il y a votre disposition un matelas une place ainsi que des draps ou des couvertures, même si ces dernières ne vont surement pas vous être utile car vous l'aurez remarqué que même par temps de grosse averse, il fait tout de même très chaud. Si vous avez un problème, venez nous voir, Iggy ou moi, et nous essaierons de le résoudre. Merci de votre attention et bonne nuit.

Pendant qu'il part je prends conscience que nous sommes quatre. Il a dit qu'un tipi ne pouvait contenir que trois personnes, je suppose que deux personnes dorment dans le lit deux place déjà présent dans chaque tipi et que la troisième personne sur le matelas. Je me retourne vers mes parents et les interroge du regard. Ils pensent la même chose que moi.

- Je vais aller dormir dans un autre tipi, déclara maman.

- Mais avec qui ? renchérit Papa.

- Je ne sais pas, on va bien trouver.

L'impossible Infini ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant