L'impossible Infini ∞

∞ Chapitre 37 ∞

- Est-ce que ce sera aujourd'hui ?

Cette question m'effraie..

- Tu n'es pas obligé de répondre si tu ne t'en sens pas capable.

Je me contente d'hocher la tête en guise de réponse. L'idée de dire, et même si c'est à ma psychologue, ce qu'il m'est arrivé en mai dernier me rend nerveuse, je lui en suis reconnaissante de ma laisser du temps.

- Que s'est-il passé cette semaine ? me demande-t-il pour changer de sujet.

- Mon ami a intégré mon lycée.

- Rayane, c'est ça ?

- Oui.

Elle fait me fait un geste de la main qui m'invite à poursuivre.

- Il est dans ma classe.

J'essaie de ne pas montrer mon enthousiasme mais rien ne lui échappe.

- Bien. Et vos relations ?

Je ne comprends pas où elle veut en venir. Je fronce les sourcils et m'efforce de comprendre ce qu'elle veut entendre.

- Heu... Ça fait bizarre de le voir chaque jour.

- A l'école ?

- Oui et puis en dehors aussi. Ça me fait bizarre de me dire que lorsque je lui dis au revoir, on ne se quitte pas pour des semaines mais seulement pour une journée.

C'est à son tour de hocher la tête. Son chemisier blanc lui va, comme toujours, merveilleusement bien. Sa longue queue de cheval est magnifique, j'ai toujours aimé les cheveux long.

- Mais c'est bien, continue-je.

- Vous vous voyez beaucoup en dehors du lycée ? me demande-t-elle non pas sans une once de curiosité.

- Assez oui. Cette semaine en tout cas, oui. Mais c'est sûrement parce que c'est la première que nous nous sommes vu presque chaque soir.

- Hum... dit-elle en hochant la tête. A part ça, rien de spécial ?

Une boule se forme dans ma gorge et j'ai presque envie de pleurer. Je sais que ça ne résoudra rien et je ne peux pleurer devant ma psy sans que celle-ci ne m'en demande les raisons. Quelles sont les raison de mon saut d'émotion ? C'est simple : Un professeur que j'espérais ne plus jamais revoir revient au lycée la semaine prochaine. Je n'ai qu'une peur. Celle que ce professeur m'ayant agressé quelques mois auparavant devienne mon professeur pour le reste de l'année. Je n'ai pour le moment pas d'informations sur cela, je n'ai aucune idée s'il va être mon professeur ou bien simplement un professeur de plus dans la cour que je croiserai. Et même s'il ne va pas me faire cours, le croiser est déjà effrayant.

Repenser à ce qu'il m'a fait et à ce qu'il pourrait bien me faire bloque mes poumons. J'ai de plus en plus de mal à respirer. Et s'il parvenait à faire ce qu'il a déjà tenté ? J'ai l'impression que je n'arriverai jamais à me calmer et que cette sensation d'insécurité est permanente. Je ne fais plus attention au Docteur Belmon, bien trop occupée à penser et a essayer de respirer.

- Alice !

Je sens une main sur mon épaule.

- Alice, calmes-toi. Ce n'est rien. Tu es en sécurité ici. Respires.

Suivant ses conseils je reprends au fur et à mesure mes esprits et ma respiration. Une fois remise, les larmes coulent sans même que je n'ai eu le temps de réagir. Mon docteur s'assoie à ma gauche sur le sofa et passe sa main dans mon dos de façon réconfortante. Cependant, les larmes continuent de ruisseler sur mes joues avant de s'abattre sur mon jean.