L'impossible Infini ∞

∞ Chapitre 26 ∞

Lorsque je me réveille, il est midi-trente passé. Ce que je trouve étonnant, c'est que Maman ne m'ait pas réveillé plus tôt. En tout cas, il ne me faut que quelques secondes pour me rendre compte que j'ai mal à la tête. Je pense au début que c'est être passager et que ça a passer, puis je repense à la soirée de la veille, de ce matin plutôt, chez Nathan.

J'ai trop bu hier, c'est évident. Une image me renvient alors en tête. J'aurais préféré ne pas m'en souvenir. Comment ai-je pu le laisser faire ça ? Je n'arrive pas à le croire... Je suis trop conne !

Samuel est évidemment un très bon ami, et en très peu de temps est devenu important pour moi, mais jamais, au grand JAMAIS, je ne voyais notre relation comme cela ! J'aurais dû le repousser. Mais à la place de ça, je l'ai laissé faire, et je l'ai même encouragé. Dès le moment où il a pris ma main et qu'il s'est approché de moi, j'aurais dû l'empêcher de faire ce qu'il a fait. Ça n'aurait simplement jamais dû se produire.

Le pire dans tout cela, c'est que, hier, ça ne m'a posé aucun problème et que j'en étais absolument ravie. Ma première erreur : boire. Certes, je me suis amusée, j'ai dansé et beaucoup ris, et si je n'avais pas bu ça n'aurait pas été le cas, mais est-ce que ça en valait la peine ? A la fin de la soirée, j'ai failli vomir tellement je me sentais mal, j'ai laissé un garçon m'embrasser alors que je sais très bien que je ne l'aimerai jamais en tant que plus qu'un simple ami, et en plus de cela, je me réveille avec un mal de crâne énorme et des regrets pleins la tête.

Il y a seulement quelques mois, je n'avais jamais embrassé quelqu'un. Et peu de temps après mon premier baiser, voilà qu'un autre garçon, tout aussi beau, m'embrasse. Je ne peux pas dire que ce n'était pas bien, loin de là, mais je n'aurais jamais dû réagir de cette façon. Et maintenant, je me sens plus coupable que jamais. Samuel est reparti chez lui en pensant que son baiser m'avait plu. Comment vais-je lui dire le contraire ?

Une affreuse idée me traverse alors l'esprit : et si je faisais comme si je ne m'en rappelais plus ? Non, je dois lui dire la vérité, même si je ne veux pas lui faire de mal.

Soudain, mon téléphone sonne. Je l'entends mais je n'ai aucune idée d'où il se trouve. Je me lève et tente de me déplacer vers la musique, mais ma tête me brûle. Je ferme les yeux et me concentre. Lorsque je les rouvre, je me sens un peu mieux et parviens à atteindre la veste que je portais hier soir ; le son de ma sonnerie vient de là. Je cherche donc dans la poche et le trouve. Malheureusement, il s'arrête lorsque je l'ai enfin entre mes mains. Il affiche alors "Appel manqué de Rayane". Je souffle. Je n'ai pas très envie de lui parler pour le moment. En réalité, je n'ai envie de parler à personne dans l'immédiat. Je retourne donc dans mon lit avec mon téléphone.

***

Lorsque j'ouvre les yeux, je remarque que mon réveil affiche 13:26. J'en déduis que je me suis rendormie. Personne n'est venu me réveiller, ce qui me surprend une nouvelle fois. Je m'assoie et constate avec plaisir que mon mal de tête est beaucoup moins présent qu'il y a une heure, il persiste mais ne m'empêche pas de bouger. Je regarde donc à nouveau mon téléphone et remarque que Rayane a réessayé de me joindre. Je clique donc sur la touche rappel. Je porte le téléphone à mon oreille mais le bruit sourd de la sonnerie me transperce le crâne. Je l'éloigne un peu, le mettant à une distance raisonnable de mon visage d'où je peux entendre la sonnerie sans qu'elle ne me provoque un mal atroce. Ce n'est que quelques secondes plus tard que la voix de Rayane se fait entendre.

- Alice ?

- Oui, réponds-je.

- Je t'entends mal.

- Heu... Ouais... J'ai mal à la tête donc je ne peux pas mettre le téléphone trop proche de mes tympans, m'explique-je.

- Okay. Comment ça se fait ?