∞ Chapitre 39 ∞

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- Docteur Belmon ? 

Ma voix tremble alors qu'elle répond à ma deuxième tentative de la joindre. Je sais que je la dérange en pleine consultation, mais elle m'a donné ce numéro en me disant que si j'avais le moindre problème il ne fallait pas que j'hésite. Et justement, j'ai besoin d'elle maintenant.

- Alice ? Il y a un problème ? 

Je peux entendre qu'elle est dors et déjà inquiète. Cependant, je n'arrive pas à la rassurer, je suis bien trop perdue pour cela. 

- Alice ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

A nouveau un silence.

- Est-ce qu'il a recommencé ? 

Son calme me surprendra toujours. 

- Non. Non... Il m'a juste tenu trop fermement... Il m'a fait mal et... 

Je prends une grande inspiration avant de conclure :

- Je suis à la gendarmerie.

- Vraiment ? 

Sa surprise est descriptible.

- Oui. Avec Rayane. J'ai besoin de vous.

- D'accord, j'arrive.

- Je suis vraiment désolée de vous déranger, il est bientôt dix-neuf heure. Je ne veux pas vous faire perdre votre temps et si vous ne voulez pas ce...

- Alice, me coupe-t-elle, écoutes-moi. Je t'ai dis que tu pouvais compter sur moi. Je vais essayer d'arriver au plus vite. Qu'as-tu fais pour le moment ? 

- Je... J'ai vu une dame qui m'a demandé contre qui je voulais porter plainte. Elle m'a transmise à une assistante sociale pour qu'elle confirme que ce que je dis est la vérité. Elle n'est pas convaincue. Elle veut qu'un adulte le confirme, elle demande à voir mes parents mais... Je ne veux pas... Je...

- Ne t'inquiètes pas. Calmes-toi. Respires. J'arrive dès que je peux et tout va bien se passer.

- Merci. Merci beaucoup.

Et je raccroche. Lorsque je pousse à nouveau la porte du commissariat, la chaleur contraste avec la température de l'hivers qui s'installe dans laquelle je me trouvais, devant l'établissement. Aussitôt, Rayane s'approche de moi.

- Alors ? 

- Elle arrive.

- Alice. Il est tard, elle ne pourra pas faire grand chose. 

- Elle arrive, dis-je sèchement.

J'ai envie d'en finir le plus vite possible avec cette histoire qui me suis depuis bien trop longtemps. J'ai conscience que ce ne pourra être réglé ce soir, mais j'ai besoin de voir le Docteur Belmon. J'ai besoin de voir qu'au moins une personne adulte me croit. Nous nous rasseyons sur les chaises peu confortables et patientons encore quelques instants. 

- Tu veux que je dise à tes parents que tu vas dormir à la maison ce soir ? me demande mon ami.

- Non, je vais simplement envoyer un message à Maman. Heureusement que c'est le weekend demain.

Il ne dit rien, se contentant de resserrer son étreinte. Son bras autour de moi, sa main sur mon épaule bougeant de façon régulière et rassurante, me donne l'impression d'être moins seule dans cette galère. C'est juste un mauvais moment à passer. 

Après quelques minutes qui me semblent être des heures, je vois apparaître une silhouette familière et finalement rassurante à l'entrée de cet établissement remplis de bruit. Lorsqu'elle me reconnait, elle s'approche rapidement de moi.

L'impossible Infini ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant