Chapitre 3

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Il y avait un jeu trouble qui s'opérait dans son regard et Rose n'était pas assez stupide pour croire que cet homme de pouvoir n'avait pas fait quelques recherches sur elle.

  - Je suis certaine que vous savez tout sur moi, dit-elle en soutenant son regard. Un homme tel que vous n'aurait pas laissé une étrangère entrer dans sa vie personnelle sans avoir fait quelques recherches.

  - Et je n'ai rien trouvé qui puisse m'intéresser.

Donc il avouait avoir enquêté sur elle.

De plus, il venait de l'avouer avec une nonchalance déroutante.

  - Alors je suis navrée monsieur Hunt mais il n'y a rien que je puisses vous dire d'autres susceptible de vous intéresser.

  - Au contraire...

  - Vous venez de me faire signer un contrat pour protéger votre vie privée mais vous n'avez aucune gêne à fouiller dans celles des autres, rétorqua Rose avec une pointe de colère dans la voix qui n'eut aucun effet sur lui.

  - Seulement quand je le juge nécessaire.

  - Ai-je l'air d'une criminelle en fuite ?

Un rire quitta sa large gorge qui aussitôt produisit en elle un effet qu'elle dut réprimer.

  - Vous n'êtes pas mariée ?

  - J'ai vingt-quatre ans.

  - Parce qu'il y a un âge spécifique pour se marier ? Je l'ignorais.

Rose se mordit l'intérieur de la joue en baissant les yeux sur le contenu de l'assiette.

  - Non je ne suis pas mariée, souffla-t-elle en évitant de le regarder.

  - Pas de petit-ami ?

Rose faillit lâcher un rire amer mais le réprima à temps.

  - Je ne suis pas intéressée par les hommes si vous voulez tout savoir.

  - Les femmes ?

  - Non, dit-elle en secouant la tête brièvement.

  - Un mauvais chagrin d'amour ?

Cette fois-ci Rose émit un petit rire en relevant les yeux vers cet homme qui à chaque fois qu'il plongeait ses yeux dans les siens lui donnait l'impression qu'il cherchait à lui arracher son âme.

  - Non, s'entendit-elle murmurer.

Parler de ce sujet la mettait mal à l'aise pour de nombreuse raisons. Notamment parce qu'elle ne maîtrisait pas cet art comme Angela par exemple.

Elle n'était pas ignorante des hommes mais préférait rester seule, parce que la vie l'avait habituée ainsi.

  - Ma mère est tombée gravement malade quand j'avais seize ans, j'ai arrêté mes études pour m'en occuper. Ça a été une très longue période difficile.

  - Je devine qu'elle s'en est sortie ?

Il ne le devinait pas, il le savait parce que si elle n'était plus de ce monde, il l'aurait appris lors de son enquête.

  - Oui, elle s'en est sortie, dit-elle platement en baissant les yeux. Elle vit à Chicago maintenant.

  - Votre ton est détaché, nota-t-il en plissant les yeux. Pour quelqu'un qui a sacrifié ses études pour rester à son chevet vous n'avez pas l'air heureuse.

À MOI   (Les sombres secrets d'un milliardaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant