À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)

Chapitre 41

L'esprit saturé, Edward se leva du fauteuil pour dégourdir ses jambes tendues sous le regard interrogateur d'Ethan.

  - Tu as quelque chose en tête mon ami ou alors tu te retiens de faire une erreur.

Edward s'arrêta, gratifiant son ami d'un sourire sombre.

  - Je ne fais jamais d'erreur Ethan, et quand je fais quelque chose ce n'est jamais à moitié et tu le sais n'est-ce pas ?

  - Mais tu ne veux pas qu'elle te considère comme un monstre.

Il se rembrunit, laissant l'expression de son visage parler pour lui. La tension intérieure monta d'un cran.

  - Tu passes par moi pour faire tes recherches sur son agresseur parce que tu es conscient que si c'est toi qui le fait par tes propres moyens, ça va mal finir.

Edward fit craquer sa nuque pour unique réponse et se remit à marcher.

  - Veux-tu que l'on dresse ton historique Ethan ? Tu n'es pas le mieux placé pour me faire des leçons.

  - Je ne suis pas dans cet état d'esprit, répondit-il calmement. Je te fais juste remarquer que si tu passes par moi c'est que tu sais ce qu'il se passera si c'est toi qui le fait.

  - Tu as raison mon ami, dit-il avec humeur en lui lançant un regard noir. Je t'ai confié ces recherches parce que je sais comment ça va finir si je ne dresse pas une barrière entre le bien et le mal qui fait ce que je suis.

Ethan inclina légèrement la tête, ayant compris où il voulait en venir.

  - Tu l'aimes comme un fou, lâcha-t-il si brutalement qu'il n'eut pas le temps de maîtriser les émotions qui commençaient à l'envahir.

Il dévisagea son ami confortablement assis dans son fauteuil et qui n'avait pas la moindre idée de ce que cette phrase avait comme impact sur lui.

  - Le problème c'est que tu es tellement dur avec toi-même que tu es incapable de l'avouer à voix haute. Tu préfères la garder auprès de toi avec l'espoir insensé qu'elle va se contenter de ce que tu lui offres sans jamais devoir lui dire.

  - Merci pour cette analyse, dit-il froidement en serrant furtivement les mâchoires.

  - Il te faut un électrochoc ? Le premier n'était pas suffisant ?

Edward poussa un juron en le menaçant du regard.

  - Ta réaction me confirme que j'ai raison, indiqua Ethan en se levant pour se diriger vers le bar. Tu as peur de lui dire parce que tu as peur de confronter tes sentiments parce que ça voudrait dire que pour la première fois de ta vie tu serais en risque de perdre le contrôle.

Il s'avança vers lui pour lui tendre un verre de whisky.

Edward s'en saisit d'un mouvement sec.

  - Tu aurais fait un excellent psychanalyste, dit-il avec sarcasme.

  - Merci.

Une torpeur le saisit, l'obligeant à considérer les paroles de son ami. La vie ne lui avait pas donné l'occasion de ressentir la moindre émotion. En partie fautif, Edward n'avait pas d'argument pour contrer Ethan. Il préféra noyer sa gorge du liquide ambré et lui tourna le dos.

  - Tu as raison, sur certains points, finit-il par dire d'une voix nouée. Je n'ai pas peur d'affronter mes sentiments pour elle. Si c'était le cas, je l'aurai quitté tout simplement.