Il détacha ses mains crispées des accoudoirs et lui adressa un sourire satisfait. Rose n'était pas à l'aise en sentant ses cheveux se déposer sur ses cuisses et encore moins maintenant qu'il les contemplait avec un plaisir non dissimulé dans les yeux.
- Pourquoi vous les gardez dans ce chignon détestable ?
- Parce qu'ils sont trop long mais je refuse de les couper. Je sais, c'est idiot.
- Ça serait idiot de les couper, lui dit-il de sa belle voix grave. Mais je ne pense pas que c'est la réelle raison qui vous pousse à les garder enfermer dans ce chignon.
Rose fronça des sourcils en essayant d'avoir l'air étonné.
- Ah oui ?
- Oui, insista l'écrivain avec un léger sourire aux lèvres. Je pense surtout qu'il vous aide à vous cacher. Comme si vous essayez de vous enlaidir volontairement.
Rose ne répondit pas et ce choix lui valut un autre sourire de la part de l'homme, car ce silence confirmait son dire.
- Vous êtes conscience que ça ne marche pas ? Reprit-il en prenant un air plus grave.
- Cela ramène à dire que je suis prétentieuse avec une assurance démesurée ce que je ne possède pas.
- Ce n'est pas là où je voulais en venir, vous n'avez pas l'air d'être une prétentieuse en fait c'est tout le contraire. Vous ne vous sentez pas belle ?
- Je ne sais pas, dit-elle en haussant des épaules.
- Vous ne savez pas parce que vous ne voulez pas que ce soit le cas. Vous ignorez au mieux tout ce qui peut se rapporter à votre beauté.
- Et comment avez-vous fait cette déduction ?
- En vous regardant tout simplement à l'œuvre. Lors de la soirée qui aurait pu virer au drame, les hommes présents chez Harper édition n'ont pas manqué de vous regarder et bien que consciente que ces regards étaient sur vous, vous avez préféré les ignorer.
- Et je suis sûre que vous savez pourquoi n'est-ce pas ? S'enquit Rose en détournant le regard.
- À cause de votre beau-père, conclut-il doucement comme s'il ne voulait pas qu'elle s'enfuit. Il vous a non seulement fait perdre vos illusions et vos espoirs de jeune femme mais vous a également faire perdre toute confiance en vous et envers le sexe opposé.
Elle ne répondit pas, laissant le silence faire son œuvre. Elle se contenta seulement de dévier son regard sur lui et lut contre toute attente une lueur d'incompréhension.
- Et pourtant vous êtes là, et ça je peine encore à me l'expliquer surtout après vous avoir dit quel genre d'homme je suis.
Si seulement elle avait la réponse à cette énigme, songea-t-elle en prenant une grande inspiration.
Il avait raison. Rose fuyait les hommes, et beaucoup avaient tenté leur chance en l'abordant pour une banale conversation. En général Rose changeait de trottoir ou les fuyait avec hâte comme si la peur de revivre cette scène dans cette salle de bains était trop forte et l'empêchait de faire confiance à qui que ce soit.
Mais ces hommes n'avaient rien de comparable avec celui assis devant elle. C'est lui qu'elle devrait fuir avec hâte.
Et pourtant elle n'y parvenait pas.
- Je ne sais pas, murmura-t-elle d'une voix à peine audible. Vous avez raison je devrais vous fuir. Je ne devrais pas être ici. Je garde encore en mémoire les visages de ces jeunes hommes qui ont tenté de m'aborder au croisement d'une rue animée et à côté de vous, ils ont l'air inoffensifs.
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À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)
RomanceLorsque Rose Williamson simple stagiaire dans une maison d'édition reliée à un célèbre magazine de presse est choisie pour interviewer un grand auteur celle-ci ne s'imaginait pas rencontrer un homme aussi séduisant que mystérieux. Un homme déterminé...