À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)

Chapitre 29

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-il sur un ton abrupte.

Un frisson glacial remonta dans sa nuque alors qu'il l'avait rejoint en quelques enjambées. Son regard d'ordinaire impitoyable s'était mué en une expression encore plus cruelle. Rose s'écarta en préférant ne rien dire jusqu'à ce qu'il ouvre de lui-même le paquet. Un autre frisson mais cette fois-ci gelé courut sur ses joues au moment où il ouvrit la boîte en jetant salement le couvercle à terre. Rose aurait pu jurer que c'était la première fois qu'elle le voyait réagir ainsi.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle à son tour.

- Des fleurs, lâcha-t-il froidement en les jetant dans la boîte.

Il serra ses mâchoires, le regard porté au loin, indiquant très clairement qu'il savait d'où provenait ces fleurs et la personne qui lui avait offert.

- Tu sais qui c'est ? Demanda-t-elle doucement en s'approchant.

Il ne lui répondit pas, s'éloignant à grands pas vers l'escalier en verre qu'il monta avec fureur.

Désespérément perdue, n'ayant pas encore connaissance de ce qu'il se passait réellement, Rose alla s'installer sur le canapé et sursauta lorsqu'elle entendit sa voix à l'étage.

Elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il disait mais pouvait distinguer à la tonalité de sa voix qu'il était ivre de colère.

Ce qu'elle détestait le plus c'est qu'elle était plongée dans l'ignorance. Une ignorance qui la fit se lever pour arpenter le grand salon moderne dans l'attente interminable qu'il redescende.

C'est au bout de trente minutes qu'il fit son apparition. Rose releva la tête vers l'escalier qu'il descendait rapidement et au premier coup d'œil elle remarqua que ses mâchoires étaient toujours tendues à l'extrême.

- Que se passe-t-il bon sang ! S'emporta-t-elle en le suivant des yeux alors qu'il se dirigeait vers le bar pour se servir un verre.

- C'est une affaire qui me regarde, dit-il d'une voix sans réplique.

- À l'évidence non, il semblerait que je suis concernée et je veux savoir, insista Rose en restant à distance.

Il fit volte-face et elle aurait préféré qu'il reste dos à elle. Ses yeux d'une noirceur terrifiante se posèrent sur elle d'une façons telle qu'elle recula d'un pas. Voyant combien il l'effrayait, l'écrivain au visage de pierre lui tourna le dos à nouveau puis alla s'installer dans le fauteuil qui donnait face à la grande baie vitrée.

- Edward s'il te plaît, insista-t-elle doucement en faisant quelques pas vers lui.

- S'il te plaît Rose n'insiste pas, dit-il entre ses dents.

Malgré cette avertissement elle contourna le fauteuil pour lui faire face.

- Je pensais que la confiance était...

- Il ne s'agit pas de confiance, mais du temps qu'il me faut pour me calmer ! La coupa-t-il en élevant la voix.

Devant cette froideur inquiétante et cet éclat sombre digne des ténèbres, Rose se mordit la langue en faisant demi-tour.

Elle s'apprêtait à quitter la pièce quand une main ferme la rattrapa. Rose hoqueta sous cette prise ferme et releva les yeux, choquée.

- Je ne t'ai pas dit de partir il me semble.

Derrière cette froideur, elle crut déceler du remord.

- Pourtant c'est exactement ce que je vais faire Edward, répondit-elle en lui tenant tête. Visiblement je ne suis pas souhaitée.