Chapitre 32

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Deux semaines plus tard :


Les douleurs dans ses mâchoires ne le faisaient plus souffrir tant il avait l'impression d'être anesthésié. Il avait beau les crisper violemment ce n'était pas dans ses mâchoires qu'il ressentait une douleur mais bel et bien ailleurs. Elle s'irradiait jusqu'à dans ses tempes, ne lui donnant aucun répit depuis des jours.

  - Edward, commença Ethan qui avait fini par s'installer dans le fauteuil en face du sien. Il est temps que tu fasses quelque chose mon ami, je ne te reconnais plus.

Edward releva son regard vidé dans le sien...un regard vidé certes, mais toujours aussi noir sauf que cette fois-ci une rage silencieuse ne le quittait plus.

  - Je ne te demande pas de me reconnaître ou non, je te demande d'agir comme un ami et de ne surtout pas aggraver la situation, dit-il froidement en se levant vivement pour lui tourner le dos.

  - La situation est déjà aggravée, répliqua Ethan. Combien de temps tu vas rester comme ça sans réagir ?

  - Je dois respecter son choix, dit-il entre ses dents.

  - Ce n'était pas un choix et tu le sais Edward.

Il inspira brutalement, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon. Il n'oublierait jamais cette nuit d'orage où tout avait basculé. Sa mère ne s'était pas seulement contentée de s'immiscer dans sa vie, elle était parvenue à faire fuir Rose.

La jeune femme s'en était allée avant qu'il puisse lui revenir. Elle était partie, laissant derrière elle les dernières effluves de son parfum et rien d'autre qu'un immense vide abyssal.

Edward n'oublierait jamais cette nuit-là car celle-ci continuait de le hanter deux semaines plus tard.

  - Elle a pris une décision et je ne peux pas aller contre.

  - La panique est la seule raison pour laquelle elle s'est enfuie. Elle s'est sans doute laissée conduire par la peur.

Edward lâcha un rire creux.

  - Elle s'est laissé conduire par ce que ma très chère mère désirait.

  - Non, je ne pense pas que ta mère voulait que ça se finisse ainsi, rétorqua Ethan en se levant. Ta mère essaye seulement...

  - Tu ne l'as connais pas comme je la connais ! Gronda-t-il en lui faisant face. Elle veut rester à jamais prisonnière de ce passé ! Tu sais très bien que j'ai raison tu l'as vu à l'œuvre.

  - Je conçois que ta mère a un problème, elle cherche l'empathie des personnes qui l'entoure et je la soupçonne d'avoir peur que tu puisses faire ta vie, mais elle a raison sur un point Edward. Tu es fermé aux émotions et voilà où ça te mène.

  - Je ne suis pas fermé aux émotions ! Je ne sais pas ce que c'est d'en avoir ! Parce que ni l'un ni l'autre ne m'en a fait ressentir ! Je me suis forgé ainsi et je ne peux m'en défaire parce que ça fait partie de moi.

  - Maintenant tu sais ce que c'est d'en avoir, lâcha Ethan en le mettant au pied du mur. Depuis que Rose est partie tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Tu comptes rester ainsi pendant combien de temps ?

Rictus aux lèvres il se retourna vers la vitre teintée avec un goût amer dans la gorge.

En effet, depuis qu'il s'était retrouvé seul dans son appartement à New York, Edward n'était plus lui-même. Rose lui manquait à un point tel qu'il n'arrivait plus à dormir. Accablé de désespoir, il ne parvenait plus à réfléchir, l'esprit envahi par son image si douce et si apaisante.

À MOI   (Les sombres secrets d'un milliardaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant