À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)

Chapitre 42

Pourtant si grand, elle avait l'impression que l'espace était restreint, obligeant Rose à prendre sans cesse des respirations longues et parfois douloureuses. Le restaurant qu'avait choisi la mère d'Edward était tout ce qu'elle détestait. La haute bourgeoisie était amplement représentée et l'air de piano inutile à l'étage supérieur était sans cesse couvert par les bruits des clients. Rose consulta son téléphone pour la troisième fois avec un sursaut d'angoisse dans le ventre quand elle lut le septième messages d'Edward.

Malgré qu'elle l'avait informé de son départ en ville sans lui dire les raisons, il insistait pour la rejoindre, invoquant la nécessité qu'elle soit accompagnée de son garde du corps.

  - Il va falloir que je te punisse pour ça, dit-il quand elle décida de répondre à son appel.

Il y avait de la colère dans sa voix, mais celle-ci était contenue, signe qu'il se trouvait toujours en réunion.

  - Je vais bien Edward.

  - Ça c'est à moi d'en juger, gronda-t-il laissant pensé qu'il avait changé de pièce. Tant que je n'ai pas retrouvé ton agresseur tu as besoin d'une protection Rose.

  - Je suis en ville, entourée de centaine de personnes prêtent à intervenir si quelqu'un m'attaque, rétorqua Rose sans élever la voix. Crois-tu que j'aurai pris un si grand risque si je n'étais pas sûre de moi ?

  - C'est à moi seul de te protéger, dis-moi où tu es ? Ordonna-t-il froidement. Je vais venir te chercher.

  - Edward j'ai ma voiture, j'attends que l'on m'emballe les livres que je viens d'acheter et je rentre immédiatement, dit-elle en jetant un regard circulaire à la salle. Tu es rassuré ?

Elle pouvait entendre sa respiration lourde et vive qui indiquait que ces mots ne changeraient pas la teneur de ses craintes.

  - Appelle-moi dès ton retour c'est compris ?

  - Oui, je te le promets.

Rose raccrocha en vitesse et décida qu'il était temps de partir. Visiblement la mère d'Edward avait oublié leur rendez-vous et elle avait suffisamment menti comme ça.

  - Rose ! Lança une voix féminine au moment où elle se levait pour partir.

Susan Hunt lui fit signe de la main et tenait dans l'autre une orchidée.

  - Pardonnez mon retard, j'étais coincé dans les embouteillages.

  - Oh ça ne fait rien, c'est juste que...

  - Tenez, c'est pour vous.

Rose prit l'orchidée, décontenancée par ce cadeau.

  - Il ne fallait pas, merci beaucoup mais...comment savez-vous que c'est ma fleur préférée ?

Susan s'installa avec un large sourire et un mouvement d'épaules désintéressé.

  - Edward sans doute, répondit-elle sans se départir de son sourire. Il me l'a sûrement dit l'autre jour. Vous savez, j'ai pris ça au hasard. Je ne voulais pas arriver les mains vides.

L'embarras la saisit.

  - Oh mais je n'ai rien pris en retour, précisa Rose en posant le pot à ses pieds. Cela me gêne énormément madame Hunt.

Elle posa sa main sur la sienne, en maintenant sur son visage ce sourire radieux.

  - Ça ne fait rien, et je vous prie de m'appeler Susan.