À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)

Chapitre 11

Rose avait pris sa décision et elle ne savait pas encore si elle faisait le bon choix.

Edward Hunt était officiellement son patron et son intuition lui soufflait sans cesse depuis hier que prendre la décision de fuir allait compliquer la situation. D'autant plus que l'écrivain se révélait être un homme qui arrivait toujours à parvenir à ses fins. Rien ne lui permettait d'être sûre qu'il n'allait pas faire de sa vie professionnelle un chemin sinueux et semé d'embûches.

Mais il y avait autre chose qu'elle peinait à s'avouer.

Elle voulait continuer parce qu'elle voulait tenter de comprendre toutes les énigmes qu'il implantait volontairement chaque fois qu'ils se parlaient.

Selon lui, elle ne connaissait rien de lui et cette mystérieuse énigme poussait Rose à rester dans ce manoir tout aussi fascinant que celui qui en était le gardien.

Avant de frapper à la porte de son bureau, Rose hésita, le cœur déjà emballé à la simple idée de revoir ce visage impassible et parfois grimé d'un plaisir diabolique à la faire rougir.

Elle se racla la gorge avant de cogner quelques coups à la porte.

  - Entrez mademoiselle Williamson.

 Sa voix avait résonné à travers le bois épais de la porte et elle put y sentir une légère satisfaction en découler.

Elle entra en prenant soin de ne pas le regarder tout de suite et referma la porte.

Contrairement à l'autre jour, la porte fenêtre était ouverte et on pouvait entendre le pépiement des oiseaux.

  - Comment allez-vous ?

  - Bien je vous remercie, dit-elle avec un léger sourire.

Depuis son fauteuil, l'écrivain parut vivement surpris.

  - C'est bien la première fois que je vois sur votre bouche l'esquisse d'un sourire sincère.

Ça y est...une phrase fut suffisante pour sentir des rougeurs lui monter aux joues.

  - Vraiment ? Dit-elle en faisait mine de ne pas comprendre.

  - Oui, vraiment, glissa-t-il d'une voix distraite alors qu'elle s'installait en face du bureau.

  - Est-ce que vous désirez reprendre là où nous, nous sommes arrêtés ?

Elle leva la tête pour le regarder enfin dans les yeux et aurait préfère retarder ce moment.

  - Avec joie, répondit l'homme en se redressant dans son fauteuil.

Son esprit fut alors pris dans un moment de confusion. Elle baissa la tête sur ses notes et rougit violemment en regardant la dernière en date.

  - Il y a un problème mademoiselle Williamson ? Lança-t-il sur un ton de velours qui supposait qu'il avait découvert son embarras.

Rose se racla la gorge en cherchant un moyen d'éluder sa question par une autre.

  - Et si vous me disiez simplement qui vous êtes ? Lâcha-t-elle en relevant la tête précipitamment.

Un fugace sourire courut sur ses lèvres.

  - C'est-à-dire ? S'enquit l'homme en levant son épais sourcil noir.

  - J'ai l'impression que vous vous jouez de moi, expliqua Rose en peinant à respirer. Vous avez des secrets mais vous refusez de me les dires.