Chapitre 38

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Les mains crispées sur son téléphone, Rose écarta le rideau avec nostalgie pour contempler les jardins du domaine. Après cinq jours plongée dans une parenthèse merveilleuse, Edward avait fini par lui annoncer qu'il était temps pour eux de rentrer à Seattle. Bien que déçue, Rose était bel et bien de retour dans ce manoir où sa vie avait littéralement basculée. Une petite douleur lancinante souleva son cœur parce qu'elle craignait que ce retour à la réalité vienne entacher le bonheur qu'elle n'avait eu de cesse d'éprouver depuis plusieurs jours.

  - Madeleine...je peux vous sentir m'observer, lança-t-elle en pivotant sur elle-même.

Elle eut un soubresaut en faisant mine de réajuster les fleurs dans un vase.

  - Hein ? Que dites-vous mademoiselle Rose ?

  - Je sais que monsieur Hunt vous a demandé de me surveiller, dit-elle en lui lançant un regard soupçonneux.

  - Pas du tout enfin ! S'exclama-t-elle avec un rire forcé et nerveux.

  - Vous en êtes sûre ? Insista Rose en cherchant son regard fuyant. Pourtant je pourrais jurer que c'est le cas. Sinon vous ne seriez pas ici seulement quand il n'est pas là.

Madeleine étira une grimace qui aussitôt se mit à la trahir. Elle cessa de tripoter les tiges et essuya ses mains dans tablier.

  - Il est vrai que monsieur Hunt m'a donné pour mission d'être attentive, mais c'est parce qu'il s'inquiète pour vous.

  - Non, contrat-elle en faisant le tour de la table, il s'inquiète parce qu'il a peur que je disparaisse dans la nature sans donner d'explication.

  - Pouvez-vous le blâmer pour cela ? Répliqua Madeleine avec un petit sourire léger. N'est-ce pas une preuve qu'il tient à vous.

Rose lui renvoya ce sourire léger.

  - Vous avez raison, dit-elle simplement.

Il tenait à elle, mais un morceau de confiance était bel et bien brisé. Sa crainte qu'elle puisse s'enfuir encore une fois prouvait que cette parenthèse n'avait pas réparé l'entièreté de cette fragilité dans leur couple.

Une fragilité qu'elle comptait bien combler avec la vérité.

  - Je vais dans les jardins, suis-je autorisée ?

Elle éclata de rire pour masquer sa gêne.

  - Oui ! Évidemment !

Rose s'éloigna, amusée par la maladresse de Madeleine. En sortant dans les jardins elle espérait pouvoir trouver un coin tranquille et éloigné du manoir pour appeler Angela.

  - Comment vas-tu ? Demanda aussitôt son amie.

  - Je vais mieux, je me sens mieux.

  - Tu es avec lui ? Comment a-t-il réagi ? Est-ce que tu m'en veux de lui avoir dit ?

Bombardée de questions, Rose ne savait pas par où commencer.

  - Non, je ne t'en veux pas Angela, répondit-elle en s'installant au bord de la piscine. Il a mal réagi et il est inquiet. Nous avons discutés et ça nous a fait énormément de bien.

  - Tant mieux, mais je ne veux pas que tu souffres.

Une émotion la submergea et elle se rendit compte qu'elle avait de la chance de l'avoir comme amie.

  - Tu es indispensable à ma vie Angela.

  - Toi aussi Rose, lui dit-elle avec un soupir heureux. Tu m'as dit que tu avais besoin de mon aide. En quoi puis-je t'aider ?

À MOI   (Les sombres secrets d'un milliardaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant