À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)

Chapitre 31

Jusqu'ici Rose n'avait pas à se plaindre. Susan Hunt se montrait respectueuse et bienveillante, mais surtout elle profitait de son fils comme si elle ne l'avait pas vu depuis longtemps. Ce détail ne manqua pas de la faire songer davantage jusqu'à ce que l'attention soit portée sur elle.

- Et donc, commença Susan en prenant un air faussement hésitant. Comment vous avez fait la connaissance de mon fils ?

Rose ouvrit la bouche, mais ne savait pas comment avancer cela. Une main masculine et affectueuse se posa sur sa cuisse.

- C'est moi qui l'ai fait venir jusqu'à moi, intervint le milliardaire en ne quittant pas des yeux sa mère. Pour faire une interview sur moi.

Susan Hunt glissa son regard dans le sien.

- Une interview très réussie, nota-t-elle.

- Merci madame, dit-elle nerveusement en posant ses doigts sur les phalanges de l'homme d'affaires.

- Edward est un homme connu pour être exigeant, reprit-elle en ignorant délibérément son fils. J'espère qu'il ne vous a pas malmené avant de vous séduire.

Évitant de justesse de rougir à cette remarque elle jeta un furtif regard en direction de l'intéressé.

- Edward a été absolument charmant et bienveillant, répondit-elle en souriant légèrement.

- Je suis ravie de l'apprendre.

- Mère, avez-vous d'autres questions qui seraient susceptible de la rendre mal à l'aise ? Lança le milliardaire en peinant à contenir son mécontentement.

- Non, répondit Susan en dévisageant son fils avant de se tourner vers elle. Quels sont vos objectifs professionnels ?

- Écrire des livres pour enfants et votre fils me pousse à y parvenir.

- C'est merveilleux Rose, je suis très heureuse pour vous.

C'était chaleureux, mais le problème c'est que des ondes étranges émanaient du milliardaires qui avait toujours sa main crispée sur sa cuisse. Quelque chose n'allait pas et le regard fermé de l'homme indiquait qu'il n'était pas favorable à cette conversation pourtant si banale. L'atmosphère chaleureuse était en fait aussi fausse que l'exagération des sourires de Susan. Se pourrait-il qu'elle ce soit trompée au sujet de sa mère ?

Non, impossible.

Les yeux de cette femme possédaient une lueur sincère.

Le problème venait de son fils.

Son téléphone sonna dans la poche intérieure de sa veste.

- Veuillez m'excuser un instant, dit-il d'une voix assez froide en se levant.

Les doutes l'assaillirent et ne put s'empêcher de les exprimer en le regardant s'éloigner.

- Prenez soin de vous mademoiselle Williamson.

Cette phrase ou plutôt cet avertissement la poussa à l'interroger du regard.

Susan étira un triste sourire et poursuivit :

- Vous avez l'air amoureuse de mon fils et je crains que ça vous fasse du mal tôt ou tard.

- Est-ce là une façon de me dire que...

- N'en croyez rien, la coupa-t-elle en la dévisageant. Je connais mon fils et je veux juste vous mettre en garde. Depuis qu'il a tué son père, Edward s'est fermé aux émotions d'où qu'elles viennent. Moi-même parfois je ne sais pas ce qu'il ressent pour moi. Il est proche de moi, je sais qu'au fond il m'aime, mais il ne montre rien. C'est difficile.