Rose déglutit puis se passa la langue sur les lèvres en marquant un temps d'hésitation.
- Vous...n'avez aucun remord ? Insista-t-elle en serrant le crayon dans sa paume moite.
- C'était lui ou elle, dit-il sur un ton définitif. J'ai choisi de sauver ma mère et je n'éprouve aucune regret.
Alors elle acquiesça de la tête pour clore cette partie glaçante.
- Très bien, murmura-t-elle en reportant son attention sur ses notes. Comment êtes-vous devenu un riche homme d'affaire ?
- Je me suis battu pour avoir mes propres affaires. Rien n'est arrivé par hasard. Peu après la mort de mon père j'ai continué mes études et j'ai enchaîné les petits boulots pour aider ma mère.
- Votre père ne lui a rien laissé ?
Il eut un bref rire.
- Ma grand-mère s'est assurée qu'elle n'obtienne rien. Elle voulait que ma mère rampe à ses pieds, il s'agissait d'une stratégie comme une autre pour essayer de me récupérer. Je ne lui ai pas laissé cette joie d'humilier ma mère. J'ai gravi les échelons par le bas et je suis monté tout en haut en très peu de temps. Je dois ma réussite qu'à ma détermination inébranlable.
Rose notait encore et encore sans s'arrêter jusqu'à ce que quelqu'un frappe quelques coups à la porte de son bureau.
Madeleine entra pour disposer un plateau en argent sur le bord du bureau sur lequel il y avait deux tasses de café.
- Comment êtes-vous devenu écrivain ? Reprit-elle lorsque la gouvernante referma la porte.
Il porta la tasse à ses lèvres déformées par un souvenir léger.
- J'ai toujours aimé m'enfermer dans une pièce et laisser libre cours à mon imagination.
- Quel genre de livre écrivez-vous ?
- Mademoiselle Williamson quand je vous ai dit que ça n'avais aucune importance que vous ayez lu mes livres j'espérais au moins que vous aviez fait deux ou trois petites recherches, dit-il d'une voix faussement blessée.
Edward retint un sourire en fixant la belle rose perdre quelques épines à la seule force des rougeurs qui montaient sur ses adorables joues.
Cet entretien était encore meilleur qu'il l'avait espéré. La jeune femme était plongée dans sa narration avec une telle intensité qu'il pouvait presque lire dans ses pensées.
De toute évidence elle n'avait pas été choqué par le récit sur la mort de son père mais plutôt effrayée de savoir qu'il avait du sang sur les mains. Et pourtant elle était toujours assise sur ce fauteuil à prendre des notes alors que ses yeux racontaient une autre histoire.
- Je n'ai pas...enfin...
- Des polars, la coupa-t-il pour mettre fin à sa longue agonie silencieuse. J'écris des polars intrigants qui jusqu'ici ont toujours réussi à tenir le lecteur en haleine jusqu'à la fin. Petit, j'aimais résoudre des énigmes et je crois qu'en grandissant mon imagination n'a fait que croître ce talent.
- Vous faites attention à la critique ? Non, c'est une question idiote.
- Et pourquoi ça ? S'enquit Edward l'air intrigué.
Elle haussa des épaules.
- Vous n'avez pas l'air d'être un homme qui s'attarde sur la critique d'où qu'elle vienne.
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À MOI (Les sombres secrets d'un milliardaire)
Roman d'amourLorsque Rose Williamson simple stagiaire dans une maison d'édition reliée à un célèbre magazine de presse est choisie pour interviewer un grand auteur celle-ci ne s'imaginait pas rencontrer un homme aussi séduisant que mystérieux. Un homme déterminé...