Mon Loup (Terminée) EN CORRECTION

Chapitre 22 : Page

Je l'ai dévoré, ce livre, chacune de ces pages...

Et, cela me donnait une bonne raison de revoir Liam, pas que j'ai besoin d'une raison...

Je décide de m'y rendre dès la fin de mon travail poussé par mes collègues et par ma patronne qui s'est déjà mise à imprimer un contrat d'édition. "Cette œuvre est une perle, et elle ne doit pas nous échapper", c'est surement ce qu'elle pense.

Et elle a plutôt raison, si une autre maison d'édition tombe dessus, ils vont s'attacher à Liam comme une sangsue. C'est fou...

Liam l'assassin génétiquement modifié à la retraite, qui est enfaite un grand écrivain.

Je pousse la porte du bar. Je n'y suis pas revenu depuis longtemps, enfaite, depuis ma rencontre avec Liam ici...

L'endroit est rempli, de femmes majoritairement, qui observent Liam comme une bête de foire. Et il en joue, c'est bon pour le business...Il ne porte que ces débardeurs moulants pour donner à la clientèle ce qu'elle veut. Un séduisant jeune homme tatoué, au regard ténébreux et à la voix profonde, pour alimenter leurs rêves et leurs désirs. 

J'avoue être légèrement jalouse, mais je me contiens, je ne veux pas qu'il me voit comme une femme possessive.

Il ne m'a pas encore remarqué, il discute avec un groupe de femmes près de la fenêtre alors qu'il tient entre ses doigts un plateau de verre rempli de ce qui semble être du vin blanc. J'observe le comptoir vide. Il y a une pile de petits papiers où sont notés plusieurs numéros.

- Tu as de la concurrence, rigole la barwomen qui était déjà là lorsque j'ai rencontré Liam...Martha, celle qui avait fermé le bar quand il était parti avec moi.

- C'est quoi, je demande.

- Tous les numéros que des filles un peu trop entreprenantes lui donnent, espérant être à ta place.

Comment ne pas être jalouse ? 

Finalement, après avoir fait le tour de son service, il s'approche du comptoir et me salut.

- Je vois que tu profites de tes charmes.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

- Je peux porter une cagoule si ça t'arrange, il se moque.

- Je peux même te l'acheter, je lui réponds pour lui montrer à quel point je suis sérieuse.

Il pose ses lèvres dans mon cou et me serre contre lui.

- Ne t'en fais pas, je ne vais nulle part...

- J'espère bien.

Je fouille dans mon sac et en sors la copie imprimée du texte que j'ai fait à mon travail.

- Tu l'as imprimée, il demande.

- C'était tellement bien, j'étais obligé.

Il fait le tour du bar sans un mot, son sourire a disparu.

- Je ne sais pas pourquoi je te l'ai envoyé, mon but est absolument pas de le publier, je voulais juste un avis.

- Pourquoi, je réponds.

- C'est trop personnel comme texte, et ça évoque des choses dont j'aimerais vraiment éviter de parler. Tu vois ?

Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je me laisse tomber sur l'un des tabourets devant le bar d'un air dépité.

- Désolé, je murmure, je ne voulais pas te forcer la main, c'est à toi de décider ce que tu veux faire de ton œuvre.

Il sourit finalement et hoche la tête, tout en continuant à passer rapidement une serviette sur la table.

- Tu es venu que pour ça ? Ou tu voulais quelques choses d'autres ?

Je repense à ce qu'il m'a fait dans cette station service et tente de contrôler le léger rictus qui nait sur mes lèvres.

- Et bien, je commence, ça fait une semaine que l'on est de retour, et on ne s'est pas vu... alors, je pensais que peut-être.

- On pourrait baiser, il demande de manière nonchalante.

- Chut, je murmure, moins fort.

Note supplémentaire : Liam n'a aucune gêne, vraiment aucune. La honte est un concept abstrait qui ne s'applique pas à lui.

Il rigole.

- C'est juste, qu'une semaine, c'est long, surtout sans toi, alors je me disais que, peut-être, on pourrait passer la soirée ensemble.

Il sortit une bière du petit réfrigérateur sous le bar, l'ouvrit avec ses dents et bu une longue gorgée.

- Je veux juste...enfin tu sais.

- Je peux pas ce soir, il me coupe, j'ai une affaire à régler.

Je le regarde, un peu surprise et lui demande de quoi il s'agit. Il en me réponds et continue en prenant une autre commande qu'il va servir, me laissant sur le tabouret, à attendre. Il revient une minute plus tard, donne un ordre à Martha, puis, viens s'asseoir à côté de moi. 

- Je ne peux pas te le dire ? 

Je le dévisage alors, tentant de comprendre ce qu'il essaie de me cacher...

- Tu pourrais venir demain et passer le week-end avec moi si tu le veux, je te promets que je m'occuperais bien de toi, mais ce soir, j'ai des plans. 

- Je ne savais pas que l'on se faisait des secrets, je pensais que l'on était honnête, l'un envers l'autre, mais peut-être que je me suis trompée. 

Il ne réponds rien, mais pour la première fois, il me regarde avec agacement. il s'approche et pose sa main sur mon épaule. 

-Je ne peux vraiment pas te dire, pour ta sécurité ça vaut mieux, voilà tout. 

Je l'observe alors me tourner le dos, contemplant avec appréhension, cette froide distance qui s'est imposée entre nous.