Mon Loup (Terminée) EN CORRECTION

Chapitre 27 : L'Hirondelle sous la pluie.

Ne( Cette scène se passe une heure avant la rencontre entre Julie et Liam).

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- TW Suicide

Dieu ne m'aime pas.Mon existence n'a été que douleur, comment pourrait-il m'aimer ? Pourquoi m'aimerait-il ? Qu'il y a t-il m'aimer ?Funeste soirée, mon monde s'est écroulé.Le ciel pleure à l'unisson avec moi, ses larmes s'écrasent vulgairement sur mon visage, se mélangeant aux miennes.Je déambulais sans but dans les rues parisiennes, l'averse violente accompagnant chacun de mes pas, coulant sur ma robe ample à fleur.Une pluie glaciale tombant d'un ciel sombre.Nathan était mon existence. Je serais mort pour lui.Ma vie n'avait été qu'une succession de déceptions et de désespoir.Les mots ne peuvent plus rien dire, je ne me peux même plus exprimer sans m'abandonner aux larmes. Si j'ouvre la bouche, je vais m'écrouler.Mes parents m'avaient toujours traité comme un poids, une déception permanente. Venant d'un milieu religieux très conservateur, j'avais été condamné à être moins qu'un homme, je ne pouvais être libre.Mon éducation fut basée sur mon infériorité et par conséquent, mon obligation de soumission face à la gent masculine : ménage, cuisine et surtout ma virginité...Mes parents étaient catégoriques, le sexe avant le mariage était un péché horrible qui méritait l'enfer pour l'éternité.Ils m'ont fait haïr mon corps et mes envies qu'ils pensaient déviante. Je voulais juste connaître l'amour.Mais j'ai trouvé Nathan. Il était beau et gentil, intelligent et drôle. Il était parfait.Je lui avais tout de suite exposé ma position sur le sexe avant le mariage, et il avait accepté.Mes parents le virent d'un très mauvais œil, un adolescent qui dit vouloir attendre jusqu'au mariage, c'était impossible.Et, il avait raison. Nathan dévoila son vrai visage, de manière subtile, les baisers avec quelques caresses le long de mon corps devinrent des demandes insistantes.Mais je m'accrochais aux mots de mes géniteurs comme si ma vie en dépendait.Voilà où ça m'a mené. Amy, mon amie...et lui.Leurs liaisons avaient tout remis en cause.Que veut dire aimer ? N'ai-je pas aimé assez fort ? Nathan trouvait-il que je ne méritait d'être aimé inconditionnellement.La douleur que je ressentais au fond de mon cœur me donnait envie de me laisser tomber sur l'asphalte trempé par l'averse et de hurler jusqu'à perdre mes poumons.Chaque pas était douloureux, comme un coup de poignard dans l'estomac.Qu'est-ce que ça veut dire "aimer" ?Pourquoi les gens se rencontrent, pourquoi les gens s'aiment. Si nous sommes condamnés à mourir, alors à quoi bon vivre... à quoi bon aimer.Je veux rester immobile, attendre la mort. Je suis une erreur, je veux sombrer, je souhaite disparaître.Oui une erreur...Je ne pense pas que le temps sera capable ce trou béant qui a envahi mon cœur.Je ne suis pas une erreur, je ne peux pas n'être que ça.Est-ce normal que vivre soit douloureux, que chaque inspiration, soit insupportable.J'étais trop triste pour être en colère, j'aurais souhaité vouloir détruire le monde, laisser ma rage exploser, mais j'étais trop triste pour ça.Je ne peux ps être heureuse, je ne suis même pas sûr de comprendre ce que cela veut dire. Se lever le matin sans avoir envie de mourir, ce n'est même pas concevable.Nathan était mon once de lumière, la seule chose qui donnait un sens à cette vie douloureuse. Mais maintenant, je pouvais bien me laisser crever.Au loin, j'aperçois l'autoroute. J'avance tel un automate, je suis déjà morte.L'autoroute est ma sorti, ma route en direct vers l'enfer dans lequel je pourrais être torturé et violer jusqu'à la fin des temps.Quel bonheur absolue, qui a eu cette idée géniale.Les pensées aussi sombres que la nuit, j'observe la voie de la libération, la porte de sortie à la vie. La tentation est trop forte.J'escalade la rambarde, un vent glacial souffle, accompagnant les gouttes de pluies qui tombe toujours aussi violemment.Une vue splendide se dresse devant moi, les étoiles scintillantes, la pleine lune qui illuminent la Tour Eiffel au loin dans le paysage.Quelle belle nuit.Mon cœur se déchire une dernière fois, devant ce paysage digne d'une peinture pleine de vie.Est-ce que la vie vaut vraiment le coup d'être vécue lorsque ceux en qui nous croyons nous trahissent de la sorte ? Est-ce que la douleur et le chagrin sont les seuls compagnons qui m'attendent sur ce chemin ?J'ai déjà la réponse, alors je peux mourir ici, cela ne change rien, je ne suis rien de plus qu'un grain de sable... dans un désert sans limites.Je m'étais pourtant toujours dite, que si je faisais le bien autour de moi, si je donnais de l'amour inconditionnellement, si j'aidais sans rien demander en retour. Alors, les autres seraient heureux, et que peut-être j'y trouverais une joie, un paradis construit grâce au sourire des autres.Aider les autres pour obtenir quelques choses ? Ça n'a rien d'inconditionnelle. Je voulais juste être aimé, car je ne pouvais m'aimer moi-même.Je m'apprête à sauter quand un bruit m'attire.Un loup se trouve là, il est énorme. Je n'ai jamais vu de loup mais je suis sûr que celui-là est bien trop gros. Sa fourure est sombre et ses yeux brillent d'une lueur rouge qui n'a rien de naturel.Il me regarde et baisse la tête, il semble triste, ses yeux m'observent comme pour me supplier de faire un pas en arrière.Ses yeux me hurlent : "Vis"VisVisVis.Je regarde en contrebas et ne fais pas un arrière, comme si je venais de me réveiller d'un songe bien trop long.Le loup tourne les talons et pars en courant.Un loup, au milieu de la ville ?Je lève les yeux vers le ciel déchiré, les gouttes de pluie mêlant leurs larmes aux miennes. La décision de continuer ou non ce voyage incertain m'appartient. Peut-être que ce chemin sera difficile, semé d'embûches et de cicatrices, mais je refuse de laisser cette trahison définir mon existence. Je ne suis plus que les déchirements du passé, et je choisirai de me reconstruire, de trouver une nouvelle force au plus profond de moi-même.Je donne à la vie une semaine. Une semaine pour me donner envie de vivre.Je m'approche du vide et hurle." JE VEUX VIVRE".