Chapitre 46 : L'art de tuer

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Liam n'a pas fermé les yeux de la nuit, il est resté assis sur les escaliers devant la porte de la maison. Assis, à regarder les arbres sans rien dire, et sans même bouger. 

 Les teintes du ciel s'embrasent lentement, mélangeant des nuances de rose et d'orange qui se répandent délicatement. La sombre nuit prend fin et laisse place au soleil qui s'élève lentement, à travers les ombres des arbres. 

Le silence après le chaos, la lumière effaçant le chaos de la nuit, de cette nuit. J'avance doucement vers lui, il est immobile, assis là. Son t-shirt blanc est couvert de sang qui a noircit. 

- Tu t'es débarrassé de son corps ? 

Je ne pensais pas qu'un jour ses mots sortiraient de ma bouche. 

- Des gants en latex, une scie à os, un burin à crâne, un couperet de boucher, une énorme bâche plastique, des sacs de chantier, des serviettes, des sacs-poubelles... Oui, je me suis occupé d'elle, je l'ai fait disparaître. L'appartement doit encore sentir le javel...mais personne ne la retrouvera jamais, pas entière en tout cas...

Je sais bien qu'il est habitué à tuer, et je peux voir sur le léger sourire qui est apparu sur son visage qu'il a adoré ça. Mais revient la culpabilité...Je m'approche de lui et pose fermement mes mains sur son dos, lui massant doucement les épaules. 

- Tu avais raison, il me dit, il n'y avait aucun moyen de prévoir ce qui allait arriver. En sauvant cet enfant...

- Oui, tu n'es pas responsable, je lui réponds, c'est ce que je t'ai dit. 

- Mon cerveau le sait bien, mais mon cœur, c'est différent, je me sens affreusement coupable. 

J'enroule mes bras autour de lui et pose mes lèvres sur son cou. C'est vrai que c'est dur, une vie a été sauvée, et quelque temps après, une autre a été prise. 

- Ce pauvre garçon n'a que 6 ans, ces parents sont tous les deux morts, et sa grand-mère l'a recueilli et a tenté de l'éduquer. Elle a fait de son mieux, mais elle était malade, démence, elle a laissé la porte ouverte, et Jack est sorti. Il s'est fait renverser par une voiture qui est rapidement partie. Et toi, tu as fait le choix de le transformer pour le sauver et pour qu'il ne meure pas. Mais, il a perdu le contrôle de pouvoir qui ne devait s'exprimer qu'à sa puberté et à dévorer sa seule famille, sa grand-mère qui voulait le protéger. Je me demande pourquoi le destin se montre aussi cruel, ça en est presque drôle. Il n'a plus personne à présent... Absolument personne... 

Il souffle et passe sa main dans ses cheveux.

- Peut-être qu'on pourrait devenir sa famille, je souffle timidement. 

- Julie, je sais ce que tu as en tête, mais on ne peut pas juste adopter un enfant comme,ça, ce sont des responsabilités, et on est plutôt jeunes. Mais d'un autre côté, je ne vois pas comment il pourrait survivre pour être heureux. Le confier au R-171 ? Pour devenir un soldat comme moi, ou le confier à Bucky... mais il avec son compagnon, et je ne veux pas l'inquiéter, je sais qu'il rappliquerait à la minute. Il m'a dit qu'il était heureux et qu'il préférait garder ses informations pour ne pas que l'homme qu'il aime ne meurt. Et puis, je pense qu'il a déjà fait beaucoup pour nous. 

- Oui, alors...il ne reste que nous...je sais bien que ce n'est pas ce que tu voulais, je suis désolé, je pense juste que c'est pas ce que tu voulais. 

- Je crois que tu n'as remarqué, que j'agissais avec toi différement que j'agissait avec les autres. Je suis un tueur, et j'ai des instincts de tueur, et...je ne suis pas sûr d'être à la hauteur de ce dont tu me demandes. 

Je pose mes lèvres sur son cou, l'embrassant avec tendresse, tentant de calmer sa nervosité. 

- Je sais, c'est beaucoup de responsabilité, mais il a tué sa grand-mère, et il est comme nous maintenant. 

- Alors...c'est vrai, murmure une voie, c'était pas un cauchemar, Mamie... mamie. 

L'enfant se tient là, les larmes dévalant ses joues, faisant briller ses yeux bleus illuminés par le soleil. 

- Je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué... 

Il se met à hurler, prenant ses mains entre son visage, et hurlant comme si on lui avait ouvert le ventre. Ses yeux virent au rouge et la colère, la peur, et le désespoir se mêle à ses yeux devenant pourpre. Les poils se mettent à recouvrir chaque parcelle de sa peau imberbe et ses ongles poussent et poussent jusqu'à devenir des griffes acérées. Liam se jette sur lui, pour tenter de le contrôler, mais d'un seul coup de poing, l'enfant l'envoie valdinguer dans les airs. Le pauvre s'écrase sur un arbre à une trentaine de mètres. 

Et en une seule seconde, l'enfant se jette sur lui, mais Liam l'envoie voler d'un coup de pieds qui brise un arbre sur son passage. 

L'un est un loup-garou d'une puissance et d'une expérience incontesté et l'autre est un enfant loup-garou, mais ses yeux ardents trahissent une puissance incroyable. Leur duel fait trembler la terre sous leurs pattes et résonne dans toute la forêt, provoquant la fuite effrayée de toute autre créature nocturne. Les arbres centenaires sont secoués par la violence de leurs attaques, leurs branches cassées et leurs troncs déchirés. 

Jack, l'enfant, portent des coups d'une force dévastatrice, projettent Liam en arrière, brisant des rochers sur son passage. Je les suis en courant. 

Liam se relève et riposte avec force

 Des gerbes d'étincelles s'échappent lorsque leurs griffes se heurtent, révélant la force titanesque qui s'affronte dans ce combat épique.Le sol se brise et les pierres volent dans tous les sens. Les deux loups-garous s'envolent à travers la forêt, brisant tout sur leur passage, laissant des traînées de destruction derrière eux. Les rivières sont détournées de leur cours, les rochers fracassés en mille morceaux et les sols dévastés.

L'enfant loup-garou parvient à porter quelques coups décisifs, mais Liam résiste, puisant dans ses réserves pour continuer à se battre avec une détermination farouche. Il se protège des attaques les plus dévastatrices, cherchant les failles dans la défense de son adversaire. Ses vêtements se déchirent et son sang coule. Il est clair qu'il tente de ne pas tuer l'enfant, mais la tâche est bien difficile, quand l'enfant en question cherche à le tuer à tout prix. 

Ils évitent les coups et tentent de l'assommer. 

Et finalement, d'un coup rapide et puissant, il le projette sur le sol, l'envoyant valser dans les airs d'un coup qui l'assomme d'un coup. Il le rattrape dans sa chute et s'approche de moi. 

Son corps était couvert de blessures, mais son regard était tout de même calme. Il s'avançait et serrait l'enfant contre sa peau. 

- Tu as raison, il murmure, on doit s'en occuper, cet enfant, on doit le protéger. 


Mon Loup (Terminée) EN  CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant