Chapitre 37 : Route

2.5K 116 1
                                    

La voiture continuait d'avancer à travers la pénombre. C'était un pick-up noir avec un espace ouvert à l'arrière, ou j'aurais aimé m'asseoir si les conditions étaient plus joyeuses. 

Liam n'avait rien dit, et pour cela, je le remerciais. Il n'avait posé aucune question. Je n'avais qu'à lui dire que je devais rentrer à Paris pour voir ma famille, et il s'était jeté dans sa voiture, prêt à me conduire jusqu'au bout du monde. 

La main posée sur la vitre, j'observais la pluie qui brisait la pénombre et qui rendait trouble la vue de très loin. Il roulait vite, mais pas au poing d'être dangereux vis-à-vis de la pluie. 

Je veux hurler, mais je reste silencieuse. Pleurer aussi, mais le mutisme me sied mieux pour l'instant. Je ne sais pas pourquoi, je croyais les haïr. 

La pluie battante martèlais le pare-brise alors que nous fonçons sur l'autoroute. Deux heures de route interminables nous séparaient de ma maison familiale et trois, de la maison familiale. Je n'aurais jamais pensé revenir ici un jour, mais l'appel désespéré de ma mère m'a ramenée, malgré toutes les années de rancœur et de querelles.

Je croyais pouvoir lui rester...je croyais la hair, lui et eux, et pourtant mon coeur me fait tellement mal. 

La route se déroulait devant nous, une bande noire et luisante sous la pluie battante. Les phares de la voiture perçaient l'obscurité de la nuit, illuminant la chaussée d'un halo blanchâtre. Les gouttes de pluie créaient des traînées floues dans l'air, comme une fine brume qui ne disparaissait pas. 

De chaque côté de la route se dressaient de gigantesques arbres sombres, sur cette route encore au milieu de la forêt, avant d'arriver sur les autoroutes menant à la Ville Lumière. 

Au loin, on pouvait rarement apercevoir de petites lumières scintillantes, signe rare de présence de vie au milieu de ses forêts vide. Leurs éclats sont atténués par la pluie, créant une atmosphère mystérieuse et presque fantomatique.

Les collines s'étendaient au-delà de l'horizon, se fondant dans l'obscurité de la nuit. Leurs formes rondes à peine visibles dans l'obscurité. Les contours des montagnes, normalement majestueux, sont masqués par les nuages gris et menaçants.

J'observe les arbres et finalement,  un mouvement dans l'obscurité attire mon regard.Un cerf, majestueux et effrayé, surgit des ténèbres et traverse la route. Le choc est inévitable. J'ai à peine le temps de hurler que la voiture heurte le cerf de plein fouet, produisant un bruit sourd et assourdissant. Un instant de chaos règne dans l'habitacle, alors que la voiture dévie de sa trajectoire, dérapant sur le bitume mouillé.Liam donne alors un coup de volant pour éviter de sortir de la route et ralentit progressivement pour ne pas perdre le contrôle du véhicule. 

- Putain, il lâche. 

La voiture finit par s'immobiliser sur le bas-côté de la route, dans un silence oppressant. Le cerf s'est fait violemment projeter vers l'avant et emporter par la voiture. Il git, à présent en face de nous, illuminé par les phare. Le cerf git là. 

Je sors de la voiture, suivit par Liam. La pluie glaciale battante vient frapper mon t-shirt et tremper mes cheveux. J'avance vers la créature qui respire encore. 

- Putain, continue Liam, je l'ai pas vu. 

- Mais bordel, je craque, t'es pas censé être un loup-garou, tu aurais du l'entendre arriver non comment tu peux être aussi con ? 

Je lui ai rétorqué sèchement. C'est la première fois que je lui parle comme ça. Je sens la colère traverser son regard et ses yeux brillent de cette lueur rouge indiquant qu'une émotion forte traverse son cœur. 

Mon Loup (Terminée) EN  CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant