05. Sucreries à Volonté

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Après nous avoir appelé une autre voiture, Aaron se réinstalle sur le banc et je le suis en comprenant qu'il nous reste encore du temps avant qu'elle n'arrive. Et pour tuer cette patience, le brun à côté de moi propose un débat : laquelle de nos deux villes est-elle la meilleure ?

Il commence par agrémenter chacun des aspects de sa ville avant de s'en prendre à ceux de la mienne, jugeant que c'est une ville « bien trop populaire pour ce qu'elle vaut » et qui a « simplement une très bonne équipe marketing pour embellir la réalité ».

Je ne peux pas joindre grand-chose à ces deux arguments.

Pour y avoir vécu et avoir vu comment on la représentait à la télévision, il est vrai que ce n'est pas tout à fait la même chose. Pour autant, je maintiens qu'il faut seulement s'en tenir aux bons quartiers et éviter les mauvais pour voir la grandeur de cette ville.

Impossible que je renonce à Los Angeles pour Seattle.

— J'ai déjà été à Los Angeles, OK ? Cette ville est remplie de touristes toute l'année, il est presque impossible de pleinement respirer et on ne peut même pas y marcher. Qu'est-ce que tu veux ajouter de plus ?

Je roule des yeux.

— On en parle de Seattle ? J'ai entendu dire que les gens sont super froids et qu'ils détestent ceux qui ne sont pas de la ville. En plus de ça, le temps est terrible. Et puis, vous êtes, genre, hyper passifs-agressifs.

Ma remarque semble profondément le toucher. Tellement que ça le fait se lever.

— « Passifs-agressifs » ? Qu'est-ce que tu racontes ? Ce n'est pas qu'on n'aime pas les étrangers, on est juste un peu plus introvertis que la moyenne. Et la pluie n'est vraiment qu'un mythe. Si tu regardes les statistiques, tu verras qu'il pleut tellement plus à New York.

Je souris à son sérieux face à tout ça ; il prend ça tellement personnellement que ça me donne que davantage envie de m'en prendre à cette ville qu'il aime tant. Je sais bien que Los Angeles n'est pas une ville parfaite et qu'elle possède plein de défauts ; Seattle doit aussi avoir pas mal d'avantages.

Mais c'est la ville où je suis née, celle où je me suis construite et où j'ai quasiment appris à vivre. Tant qu'on reste aux bons endroits, il n'y a aucun problème. Contrairement à L.A., Seattle ne semble pas non plus avoir de grandes diversités culturelles, et c'est bien ce qui me dérange le plus. Et tout le monde a aussi l'air tellement riche ici, je me sentirais presque comme une intru – bien que ce soit ce que je suis.

Ça ne fait que deux jours que je suis ici et je réside chez une famille qui est littéralement l'une des plus riches de la ville, ce qui ne me permet pas d'encore appuyer mes hypothèses, mais ça semble bien s'en rapprocher.

Et puis, Los Angeles a simplement cette familiarité et cette chaleur dont Seattle manque cruellement.

— Tout ça, ça ressemble seulement à un discours de quelqu'un qui a vécu à Seattle toute sa vie, le taquiné-je. Tu n'as absolument rien d'objectif.

Sensitive Love I : ÉmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant