Sensitive Love I : Émergence

32. Jalousie Mal Cachée

AARON

— OK, comment on se sent pour les Twelve ? Vous pensez qu'on va les remporter cette année ?

À peine arrivé dans la cafétéria que Jayden nous attaque avec le sujet du moment qui est évoqué dans toutes les conversations. À côté de moi, Aria lève les yeux vers notre ami pour le saluer avant de reprendre ce qu'elle était en train de manger.

Encore une fois, Lily n'est pas là et je suis certain que c'est parce qu'elle m'évite. Je suis tenté d'en parler à Aria afin qu'elle puisse m'aider à régler ce problème, mais j'en viens à me dire que je devrais laisser ça derrière moi puisque depuis que Cameron est de retour au lycée, il ne semble plus m'esquiver comme la peste.

Je ne sais pas exactement ce qu'ils se sont dit, mais il a apparemment compris que je n'avais rien fait et que tout ça n'était qu'un gros malentendu.

À côté de ça, Alison semble être parvenue à le convaincre de revenir, sans que je sache comment. J'ignore même pourquoi il ne venait plus dans un premier temps, mais c'est toujours bon de savoir que tout va bien.

Oui, tout va parfaitement bien.

— Bien sûr qu'on va les gagner, affirme dès lors la rouquine à ma gauche. Avec moi dans l'équipe, vous pouvez être certains qu'on battra ces amateurs sans aucune difficulté.

Je lève les yeux au ciel.

— En dehors de tout l'égocentrisme, fais-je en me tournant vers mon meilleur ami, elle a raison : on doit gagner. C'est notre chance de battre Ballard et de leur prouver à quel point ils ne sont rien.

— Tu veux surtout faire chier McLawyer, admets-le.

Je retiens un sourire. Jayden me connaît trop bien.

— C'est un avantage, c'est vrai.

— Vous parlez de Ryan McLawyer ? demande Aria.

Je soupire en entendant son nom en entier.

— Ouais. Ryan putain de McLawyer, alias celui qui teste mes limites comme jamais personne ne l'a fait.

— Aaron est furieux parce qu'il a failli nous coûter cher à notre dernier match contre les Beavers.

Par « coûter cher », Jay entend surtout qu'il était sur le point de me faire craquer. Ryan a toujours su qu'en matière de football, j'étais bien loin devant lui ; il a voulu me déstabiliser parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas me battre à la loyale.

Ballard et ses Beavers ont toujours été nos rivaux. Cette opposition dure depuis tellement longtemps qu'on n'en connaît pas vraiment le fond. C'est plus qu'une simple concurrence, il a toujours eu une haine plus profonde à ça. La rivalité entre Ryan et moi remonte à tellement plus longtemps – un conflit familial, de ce que j'ai compris.

Enfin bon, je suis quand même rassuré par le fait que Ryan est bien trop stupide pour avoir été sélectionné parmi les douze de son lycée.

— Tout ce qui compte vraiment, c'est qu'on montre à ces écureuils qui est le patron.

— « Ces écureuils » ? relève Aria en levant les yeux au ciel.

À côté de moi, Jayden me fait un check en appréciant ma nouvelle initiative. Pour cette dernière année à Roosevelt, on doit bien l'honorer comme il se doit.

— Bon et sinon, où pensez-vous que la destination sera cette année ?

— Tout ce que je veux, c'est que ce soit un endroit chaud, déclare Aria. Je vais pas pouvoir supporter le froid plus longtemps.