Prologue

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ALISON

Quatre ans auparavant,

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Quatre ans auparavant,

Assise sur la banquette arrière de la voiture, je pousse un long soupir de frustration lorsque mon téléphone succombe à son manque de batterie tout juste sous mes yeux. Malgré l'élan de frustration que je ressens, je me retiens de cogner l'appareil contre le siège conducteur – d'une part, parce que ça ne résoudra rien ; de l'autre, parce que je ne veux pas subir la colère de ma mère.

Avec notre départ précipité de Los Angeles, je n'ai pas eu le temps de prendre un chargeur ou un câble ; mes parents sont tellement sur les nerfs qu'ils refusent catégoriquement de s'arrêter pour en acheter un. Hier soir, j'ai pratiquement dû les supplier de passer la nuit à un motel parce qu'autrement, nous serions probablement restés en route sans nous arrêter alors même que nous roulions depuis déjà dix heures.

Les seules pauses qu'ils ont autorisées sont celles qu'ils ont prises pour échanger leur rôle.

Tout ça me fait remonter à la veille. Hier matin, en pleine nuit, mes parents m'ont réveillée sous prétexte que nous devions filer en vitesse à Seattle – tout ça en voiture, bien évidemment.

J'étais encore dans les vapes, il ne m'est donc pas venu à l'esprit de poser de question.

Mais maintenant que je suis entièrement réveillée, elles fusent dans tous les sens sans interruption. J'ignore pourquoi nous avons dû partir dans une telle précipitation. J'ignore pourquoi nous devons nous rendre à Seattle quand nous ne connaissons personne là-bas. Et j'ignore pourquoi mes parents semblent aussi sous tension depuis que nous sommes partis.

J'imagine que ce n'est pas non plus quelque chose de nouveau : cela fait plusieurs jours qu'ils sont tous les deux ailleurs. Tout le temps anxieux, j'ai l'impression qu'ils craignent quelque chose – ou quelqu'un ? –, mais je n'ai pas osé demander quoi que ce soit.

C'est comme s'ils étaient constamment sur leurs gardes, à l'affût du moindre mouvement, du moindre bruit, du moindre appel.

Ce sentiment d'insécurité s'installe peu à peu en moi, et je déteste ça.

Finalement, je pose mon téléphone à côté de moi, me mettant dès lors à observer le paysage qui défile à travers la fenêtre, bien que je ne puisse pas voir grand-chose à cette heure-ci.

Dehors, il fait sombre. En ce début de mois d'avril, la brise fraîche du matin se fait toujours ressentir, ce qui me fait frissonner. Avec mon sweat-shirt préféré sur les épaules, j'enfonce mes mains dans les poches en espérant y retrouver de la chaleur. La route devant nous est déserte ; nous sommes les seuls fous à conduire à une heure pareille.

Pour ça, seul le son de la radio règne dans cette profonde obscurité. Tandis qu'une énième chanson touche à sa fin, les premières notes de What's Up des 4 Non Blondes prennent leur place.

Sensitive Love I : ÉmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant