Sensitive Love I : Émergence

37. Nouvelles Trouvailles

AARON

— Ça va mieux ?

Je retire la glace de mes lèvres en poussant un léger grognement.

— Je vais bien.

Je tente de me relever sur le canapé, mais mon ventre me fait encore énormément mal à cause de leurs foutus coups. J'ai du mal à croire que j'aie pu être aussi tabassé en l'espace de quelques minutes, mais il faut croire qu'ils étaient vraiment déterminés à me faire regretter d'avoir manqué de respect à leur capitaine.

De toutes les personnes présentes, je suis sûrement celui avec le plus de blessures, ce qui n'a rien d'étonnant puisqu'ils étaient trois sur moi – j'aurais bien aimé avoir la force de les contrer, mais il faut être réaliste : c'était impossible.

Ajouté à ma peine émotionnelle, il faut maintenant que je gère toutes ces conneries sur mon corps qui vont prendre du temps avant de guérir. Ce n'est pas le genre de choses qu'on veut avoir tout juste avant nos matchs de baseball et encore moins alors que nous nous préparons pour le grand tournoi.

Qu'une chose aille mal n'est jamais suffisant ; il faut toujours que tout se désintègre à la fois.

— Tant mieux. Maintenant, je vais pouvoir te dire que t'es qu'un abruti.

J'arrive enfin à me redresser pour m'asseoir sur le canapé. En face de moi. Karen est assise sur un fauteuil et me scrute sans aucun scrupule.

— Je n'ai fait que répondre à leurs coups !

Elle éclate de rire.

— Vu ton état, t'as pas dû très bien y répondre.

— Ah, ah.

Je soupire. Ça fait quelques jours que je n'ai pas vu Karen et je dois dire que je regrette de la retrouver ainsi. Même si j'aurais aimé la voir dans de meilleures circonstances, je suis content de l'avoir devant moi.

Elle et moi, ça remonte à notre enfance, depuis que sa mère travaille pour mes parents. Comme pour Alison, elles ont habité un moment avec nous.

Notre relation est proche de celle que j'ai avec Wesley – habituellement – ; elle est un peu comme une grande sœur pour moi, c'est-à-dire quelqu'un qui est toujours sur mon dos et qui me reproche chacun de mes mouvements.

Avant, nous traînions toujours ensemble, même si elle a le même âge que Wes. Eux deux avaient un autre genre de relation, mais c'était relativement la même chose.

Maintenant qu'elle est à la fac, je ne la vois plus aussi souvent et elle passe son temps à voyager avec un argent qui vient de je-ne-sais-où.

Je ne lui dirais jamais, mais je suis content de la revoir.

— Comment ça se fait que tu sois là ? reprends-je. Tu ne devais pas rentrer demain ?

Elle me prend la glace des mains et s'en va vers la cuisine pour en chercher une autre.

Elle revient avec un paquet de petit-pois surgelés et le pose violemment sur ma figure – la délicatesse n'a jamais été son fort.

— Je voulais te faire la surprise, mais il faut croire que je n'aurais pas dû.

Je fronce des sourcils, attendant qu'elle poursuive :

— Jayden m'a dit pour l'alcool.

Putain.

— J'ai dérapé, OK ? Ça n'arrivera plus.

Un rire mauvais résonne à travers sa gorge.

— Je dois te rappeler ce qui s'est passé la dernière fois que tu as « dérapé » ?