Sensitive Love I : Émergence

44. Brutale Confession

ALISON

— Tu as bien tout pris ?

Je me mords la lèvre en cachant un sourire.

— Oui.

— T'es sûre ? Tu sais que je peux toujours rentrer pour chercher tes affaires, sinon. Ça ne me prendrait pas tant de temps que ça et...

Ma main sur son épaule, je me lève sur le bout de mes orteils pour l'embrasser, ce qui le fait taire immédiatement. Il grogne contre mes lèvres avant d'attraper mon bassin pour prendre ses appuis et enfoncer sa bouche contre la mienne.

En temps normal, jamais je ne me serais permis de l'embrasser en public, mais aux grands maux les grands remèdes : Wesley est bien plus angoissé que je ne le suis à l'idée de partir.

Rien que sur le chemin de l'aller, il n'a cessé de me poser des questions, du genre, « Tu connais le numéro d'urgence de là-bas ? », qui n'ont fait que me faire rire bien qu'il semblait très sérieux là-dessus.

Lui-même a décidé de m'accompagner ce matin à tout juste quatre heures. Ça m'a beaucoup touché de sa part qu'il tienne à venir, même si nous n'étions pas tous seuls dans la voiture avec Aaron et Lance.

Pour autant, nous avons un peu de temps seuls pour nous avant que je ne parte, alors je compte bien en profiter.

— Et toi ? Tu es sûr de pouvoir survivre sans moi ?

Il m'humecte les lèvres en enfonçant ses yeux dans les miens.

— Aucune chance.

Un autre baiser sur mes lèvres et je récupère ma valise dans le coffre avant que Wesley ne la prenne lui-même. Ensemble, nous avançons dans l'obscurité en direction de l'aéroport.

Dans le hall, je parcours les différents panneaux du regard tout en jetant un œil à mon billet ; j'aurais bien suivi Aaron, mais il est parti aussitôt que nous nous sommes garés pour nous laisser un peu plus d'intimité, à Wesley et moi.

À ma gauche, le blond me presse pour que je trouve la bonne direction avant que l'avion ne décolle. Je tente de lui dire qu'il nous reste encore deux heures et demie avant que ça n'arrive, mais il ne semble pas être apte à m'écouter – je n'ai sérieusement jamais vu quelqu'un d'aussi stressé par les aéroports.

Désormais sous pression, je suis la direction jusqu'à apercevoir au loin un groupe où se trouve les douze vainqueurs des Twelve – à une heure pareille, ce n'est vraiment pas compliqué à les repérer, d'autant plus qu'ils ont tous un gobelet de café en main.

En faisant un signe de tête à Aria, je me tourne vers Wesley, prête à lui dire au revoir.

— Surtout, profite bien du voyage, d'accord ?

Il me prend dans ses bras ; je lâche ma valise et lui rend son étreinte en m'enveloppant dans sa chaleur.

— Wesley..., ris-je, tu n'as pas à t'inquiéter. Tout ira bien.

Il desserre ses bras de mon corps et place ses mains glacées sur mes joues, ce qui me fait frémir. Ses yeux vert pomme m'observent avec intensité, ce qui ne fait que battre mon cœur un peu plus fort dans ma poitrine.

— Tu es bien trop importante pour que je ne m'inquiète pas.

Je lui souris franchement en le prenant de nouveau dans mes bras. Ce que j'ai avec Wesley est toujours étrange à mes yeux, mais je suis certaine que je ne veux jamais que ça cesse.

Dans mon corps, je suis à la fois sécurisée et terrifiée par tout ce que ça implique. Tout est juste si bon que j'ai peur que ce ne soit pas réel, mais c'est aussi tellement calme d'être avec lui que, même si je suis plongée dans un rêve, je ne veux jamais qu'il ne s'arrête.