18. Explications Confuses

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AARON

— Elle vient d'arriver à l'hôtel, préviens-je Cameron une fois de retour dans le salon où il attendait des nouvelles.

Putain, cet Ennis m'a bien fait chier.

Mon ancien ami récupère les dernières affaires laissées sur la table qu'il remet dans son sac en me lançant un bref regard, comme pour me faire comprendre qu'il a conscience de ma présence.

Je dois dire que c'est plutôt étrange de le retrouver ici après tous les mois qui ont passé depuis le jour où il a soudainement cessé de me parler. J'étais confus au début, puis la colère a pris le dessus parce que je ne parviens toujours pas à comprendre ce qui l'a poussé à me détester de cette façon du jour au lendemain.

S'il m'avait au moins donné des explications, on aurait pu arranger les choses ; néanmoins, il a pris la décision de ne rien me dire et de seulement m'ignorer en me lançant ces regards noirs que je n'arrive pas à déchiffrer. J'ai pris la même habitude que lui, mais je ne suis pas d'humeur à ça, tout de suite.

Alison a raison : on doit pouvoir parler comme des adultes.

— Cameron, je pense vraiment qu'on devrait s'expliquer.

M'ignorant complètement, il balance son sac sur ses épaules en passant près de moi pour sortir. Je le retiens par le bras avant qu'il n'aille plus rien.

— Je suis sérieux.

— Je n'ai rien à te dire, lâche-t-il en dégageant son membre de ma main.

Il poursuit sa marche, mais je ne me stoppe pas là non plus :

— Tu peux me dire au moins pourquoi t'as arrêté de me parler ?

J'entends un rire, puis il fait volte-face vers moi.

— T'es sérieux, là ? Tu me demandes sérieusement pourquoi j'ai arrêté de parler à un type comme toi ?

— « Un type comme moi » ? Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ?

— Tu sais ce que ça veut dire.

Non, je n'en ai aucune putain d'idée.

Je suis sur les nerfs et Cameron ne fait rien pour arranger les choses. Depuis que j'ai appris qu'Alison et Wes étaient proches, je me suis fait à l'idée en pensant que ça n'irait pas plus loin. Mais putain, elle se rend à l'hôtel pour le voir ; il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre ce que deux personnes font dans un hôtel.

Tout ça, ça me met en rogne parce que Wesley est en train de faire une connerie. Alison ne devrait pas non plus vouloir s'impliquer là-dedans. De toutes les personnes à Seattle, pourquoi a-t-elle jeté son dévolu sur Wesley ? Mon putain de frère. Ce n'est pas comme si j'allais tenter quelque chose, mais ça rend les choses encore plus immorales.

De toute façon, elle est à fond sur lui ; je n'ai aucune chance.

Je dois juste apprendre à supporter la vue de leur « couple » jusqu'à ce que ça devienne naturel – c'est-à-dire, jamais.

— Écoute, reprends-je pour retenir Cameron, je sais pas ce que je t'ai fait, mais je suis certain que si tu m'expliques, on peut enterrer la hache de guerre.

— « Enterrer la hache de guerre » ? C'est ça, oui. T'as d'autres conneries du genre ?

Cameron n'est pas habitué à dire des injures, ce qui se voit à la façon dont son visage se contracte lorsqu'il prononce « conneries ». Je ne crois pas l'avoir entendu en dire avant qu'il ne se retourne contre moi. Même si nous ne sommes pas dans de bons termes, lui et moi, je ne peux m'empêcher ça amusant parce que ça montre seulement qu'il est le plus responsable de nous tous – il l'a toujours été.

Sensitive Love I : ÉmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant