12. Réveil Parfumé

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AARON

Ouvrant doucement mes yeux, je ne peux empêcher un grognement d'échapper de ma gorge lorsque la stupide sonnerie de mon téléphone se met à résonner dans toute ma chambre. Après toutes ces années à l'endurer, je crois bien en être éternellement traumatisé.

Comme d'habitude, je tente vainement de me boucher les tympans avec mon oreiller pour pouvoir continuer à dormir, mais j'abandonne vite cette idée en réalisant que ça ne mène à rien. J'éteins donc mon alarme avec le regret d'encore une fois ne pas avoir pu terminer mon rêve.

Je crois qu'il n'existe rien de plus frustrant qu'un rêve non terminé. Parce que, quand enfin le moment fatidique était là, celui que j'attendais toute la nuit, voilà qu'un bruit non voulu s'est immiscé et a tout gâché. Au-delà du rêve, il faut aussi dire que j'avais bien besoin de ce sommeil pour me remettre de l'entraînement de la veille ?

Lorsque l'on joue, c'est comme si Coach se transformait en une machine qui nous ordonne des exercices sans s'arrêter.

M'étirant les bras, je sens déjà les courbatures s'installer en moi tandis que je sors du lit.

Dans les escaliers, je me tiens fermement à la barre, ayant toujours la tête endormie. D'un pas nonchalant, je me dirige vers la cuisine, tout droit vers le frigo pour retrouver ce qui me réveillera assurément. Un jus d'orange fraîchement pressé en main, je récupère un verre et me sers tout en peinant à maintenir les yeux ouverts. Je crois qu'on peut dire que je ne suis pas une personne du matin, ce qui est le comble pour quelqu'un qui rêve de devenir sportif professionnel.

Coach ne cesse de me répéter que je dois réguler mon sommeil, mais exactement comme le régime qu'il m'a imposé, je préfère faire les choses à ma façon. C'est comme ça que j'ai toujours fonctionné et ça m'a valu d'être repéré par des recruteurs. Il en sait probablement bien plus que moi sur le milieu, mais je sais ce dont mon corps a besoin – en quelque sorte. De toute façon, tant qu'il n'en sait rien, je ne vois pas ce que ça change réellement au monde.

J'aime mon mode de vie.

Me passant une main sur ma tête pour tenter d'effacer l'exténuation que je ressens, je reprends une deuxième gorgée lorsque mon regard croise une silhouette tout juste devant moi. En reconnaissant Alison en train de me scruter, je recrache immédiatement le jus, surpris par sa présence.

— T'es là depuis longtemps ? toussoté-je en essayant de sortir le liquide de mes poumons.

Je remarque un léger sourire au coin de ses lèvres.

— Depuis environ quatre heures du matin.

— Sérieux ?

Je ne cache pas ma surprise ni même mon choc en entendant ça.

— Ce n'est pas aussi impressionnant que ça en a l'air, dit-elle simplement. Ce qui est incroyable, c'est plutôt que tu te sois réveillé à l'heure.

Sa remarque me vole un sourire tandis que je me passe la main sur la bouche. Ces derniers temps, je suis si pris avec le basket que je ne la vois presque plus ; je dois avouer que cette situation commence à me peser parce que j'aime passer du temps avec elle. Je ne saurai expliquer pourquoi exactement, mais lorsque je suis auprès d'elle, c'est comme si tout le reste s'envolait.

Être à ses côtés, parler avec elle et l'entendre me répéter que je devrais fournir des efforts pour garder ma chambre rangée sont des choses que j'attends toujours avec impatience. Je me sens relaxée quand elle est dans les environs ; je ne pense plus.

Il y a pourtant tellement de choses dont je dois me souvenir lorsqu'elle est là, mais tout s'efface à l'instant même où elle entre dans la pièce pour illuminer mon champ de vision.

Sensitive Love I : ÉmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant