𝐿𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒

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     Tu m'entraînais à toutes les soirées auxquels tu étais invitée car tu savais que j'aimais ça, au fond de moi. Ça dissipait toute timidité. Pour la cacher je buvais, pour profiter tu buvais. Buvais buvais buvais.

     Alcool qui coulait à flot, se déversait dans nos veines, s'abreuvait de nos corps déchaînés. Buvais buvais buvais.

     Ma bouche prend un goût âpre quand elle sent de l'alcool. Il n'a plus le goût de la fête, ni le goût de folie qui nous lui attribuions. Quand je bois un verre c'est comme si je te noyais.

     Là où mes nuits de fête finissaient dans mon lit, au calme chez moi où je me ressaisissais, tu filais vers l'inconnu où je ne pouvais te suivre. Tu te perdais dans ta tête, casse-tête, alcool-tête, ravage-tête. Je te ramenais avec moi, aveugle de ton exil loin de notre monde. Et quand tu te réveillais au matin tu avais tout oublié. Les bars, les copains, les mains qui glissaient sous nos jupes et les baisers qui s'invitaient. Chaque matin je te retrouvais comme je t'avais laissée avant la soirée. T'oubliais. Tu t'oubliais. 

Lettre à ÉliseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant