Dernière lettre

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     Longtemps j'ai mis la faute de ton décès sur le dos de ta maladie, des médecins qui n'avaient pas su te soigner, te donner le courage de rester. J'en ai voulu à tous ceux qui t'avaient rencontrée, aux garçons qui t'avaient peut-être mal parlé. J'ai mis ma colère partout, même en moi, qui n'ai pas su être là. Pourtant la seule personne responsable, ça reste toi. Je n'ai aucune colère pour ce constat-là. C'était ton choix. Je me sens délaissée, je ne le comprendrais jamais car tu es partie sans un mot, une lettre, un au revoir. Un jour tu étais là, le lendemain tu avais disparu.

     Je ne t'ai pas serré la main, ni souhaité bon voyage où que tu irais après ça. Tu t'es dissipée sans une lettre, comme une note qui s'échappe d'un piano.

     Ton choix.

     Et rien dans le monde où je reste, solitaire, ne pourra changer ça.

     Alors je conserve nos souvenirs d'une jeunesse fougueuse, et tout ce que tu m'as apportée.

     Joie, passion, liberté.

Lettre à ÉliseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant