𝐿𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒

69 25 26
                                    

     Tu pleurais tellement lorsque tu m'as annoncé que t'avais quitté Mahé que j'ai cru que jamais tu ne t'arrêtais. Tu coulais à torrent sur les draps de mon lit, épuisée d'avoir brisé votre osmose féerique. Tu m'as confié que tu n'avais plus le temps pour ces choses-là, que t'avais rencontré un gars moins prise de tête, qui ne souhaitait ni accroche ni complication. T'avais d'autres ambitions. Un master de recherche, des stages avec des chercheurs de renom, des projets associatifs à prendre en main. Je t'ai cru, tu étais sûre de toi. T'avais mille projets et Mahé ne pouvait en faire partie. Je pense qu'il t'a compris sans pouvoir l'accepter. Mais quand t'avais un truc en tête on ne pouvait t'arrêter. Toi seule savais où tu allais.

     Et cette fois-là on n'a pas su te suivre à temps.

Lettre à ÉliseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant