Sans parti et partisans

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Oups pardon, faites comme si j'étais pas là... Je réfléchissais tout haut...

Donc, je disais quoi déjà ? Ah oui. Suis-je apolitique ou ultra-politisé ? C'est chiant la politique. Oui mais, je veux être utile à la société moi...

Le souci, c'est que je ne peux pas me piffrer la politique post-moderne... Elle ne cherche plus à comprendre les aspirations du peuple, elle veut le contrôler par le clivage et l'émotion.

Nos idées sont dans des cases, c'est confortable. On se sent appartenir à quelque chose. On réagit, on crie et on s'insurge tandis que ces cochons d'oligarques s'abreuvent de notre platitude. En évitant la profondeur, la politique post-moderne rallie les masses. Nous. En nous habituant à penser d'une manière prédéfinie, elle évite les perturbations. Elle nous préfère dans un groupe, prévisibles et manipulables à souhait.

Dans ces conditions, comment être sûr que ce que je crois est réellement ce que je crois ?

Je sais une chose : pour moi, les partis ne veulent plus rien dire. Quand on fait partie d'un parti, on ne dit pas ce qu'on pense, on récite religieusement ce que pense le parti. Et si on pense différemment, mieux vaut le garder pour soi.

La philosophe Simone Weil l'avait bien compris dès le début du vingtième siècle. Au début anarchiste, elle a vite réalisé que les dogmes encartés avaient la fâcheuse tendance à noyer le poisson. Un sacré numéro cette Simone.

Et qu'est-ce que je pense alors ? Y'a-t-il des idées à prendre ici et là ?... Faisons un essai.

Aux diverses droites, j'emprunte le libéralisme, sans qui plusieurs générations n'auraient jamais pu faire ce qu'elles ont fait. Encore à l'époque de mon père, un nom de famille pouvait vous empêcher de faire des études ou d'avoir une entreprise fleurissante quand tout n'était que copinage et élitisme consanguin.

Aux socialistes, j'emprunte la notion d'inclusivité, celle-là même qui nous rappelle que chaque être humain a le droit de vivre dignement. Les luttes de nos aïeux ne seront jamais vaines et n'iront nulle part ailleurs que dans "le sens de l'histoire".

Aux écologistes, j'emprunte leur bon sens justement. Rien n'est plus important que le respect de notre habitat. Au-delà de ça, nous devons protéger la nature, vivre en symbiose avec elle et non à ses dépens. Aucun projet ne devrait faire exception, tout doit être pensé et réalisé en fonction de cette priorité.

A l'extrême gauche, j'emprunte la citoyenneté, l'effort de chacun et la mise en commun des moyens. Si le communisme n'a pas le vent en poupe, les paradigmes posés par Marx et d'autres sont toujours aussi présents dans l'esprit des sociétés modernes et nous leurs devons beaucoup. Je suis même prêt à parier que ces courants de pensées n'ont pas fini de faire parler d'eux.

À l'extrême droite et aux partis régionalistes, j'emprunte le protectionnisme. Nous devons arrêter de faire n'importe quoi de nos régions, protéger notre patrimoine et notre culture. Notre histoire ne doit être sacrifiée sur l'autel d'aucun dogme. Notre identité, c'est ce que nous sommes.

Et au capitalisme... Je n'emprunte rien du tout. Le capitalisme, c'est pas mon pote. C'est ce qui a créé les "ultra-riches-ultra-inutiles", les vrais parasites de notre société. C'est ce qui a défoncé la planète, c'est le dogme des égoïstes. Le capitalisme n'a rien d'autre à offrir que de la jalousie et de la tristesse.

Vous êtes encore là vous ? Ça va ? Ah cool.

Et... Il ne s'agit pas non plus de bouffer à tous les râteliers comme c'est devenu la mode depuis quelques années. Les pseudos partis citoyens sont encore pire que nos politiciens les plus clivés et je leur préfère de loin la droite décomplexée ou les gauchistes bien radicalisés. Au moins, on sait sur quel pied danser avec eux.

À moment donné, j'veux dire... On doit annoncer la couleur. Dire que je suis apolitique serait un mensonge... Je suis ultra-politisé car "l'homme est un animal politique" disait déjà Aristote. Trop bien placée la citation. Pow pow !

Non, je ne me sens représenté par aucun parti. Pour moi, ils sont tous faussés par leurs mauvaises habitudes.

Sous prétexte que je suis un militant écologiste, je ne peux rien avoir à faire avec le libéralisme, je n'ai pas le droit de dire que je suis pour le nucléaire, je ne peux pas exprimer mon intérêt pour les nouvelles technologies... Comme si certains courants de pensées étaient forcément incompatibles.

Et pourtant, internet est un outil démocratique puissant, c'est une révolution au niveau des avancées sociétales grâces au partage des données, les big data. S'il ne faut pas ériger la technologie en sauveuse de l'humanité, on ne peut pas lui enlever ce qu'elle a déjà fait pour nous et ce qu'elle pourrait faire dans les années à venir.

Et non, c'est pas parce que tes draps sont en bambou transgénique que tu peux donner des leçons. Ne confonds pas ton écologie de bobo-hipster avec les vrais innovations qui changeront la donne mon ami.

Les nouveaux communistes et les nationalistes se font la gueule alors qu'ils ont beaucoup plus de points communs qu'ils n'osent l'avouer. Quand les extrêmes se rejoignent, on appelle ça "le principe de polarité" en science.

Avec l'arrivée des wokistes, largement rejetés par les français, on a pu se rendre compte à quel point les gauches bien-pensantes pouvaient se comporter comme des nazıs. Il y a sûrement quelque chose à prendre mais que ceux-là n'essaient pas de faire passer des boules de geishas pour des balles anti-stress.

Autre exemple, à droite, on le voit aussi en ce moment. Le mot "écologie" a été banni des programmes. On fait de l'écologie mais on ne doit surtout pas le dire. Bande de lâches. Ridicule.

Par définition, ma personnalité ne peut pas entrer dans une case. Je suis mes nuances. C'est ce qui fait mon caractère et je peux en être fier.

Et... vous, qui êtes-vous exactement ?

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