"Le mot foi vient du latin fides qui signifie « confiance ». La foi désigne étymologiquement le fait d'avoir confiance en quelque chose ou quelqu'un. Il s'agit d'un concept philosophique, mais de façon élargie ce terme rejoint également la notion de croyance, quand il est relatif à des religions."
Hey, ça vous dit on parle de religion et tout ? Comme ça, on aura fait, à peu de choses près, le tour du cadran.
Je ne sais pas vous, mais pour ma part, je préfère parler de spiritualité. Du concile de Nicée aux interprétations en roue libre de certains chefs religieux, les religions humaines s'effritent depuis le fond des âges et aujourd'hui, ressemblent plus à des vieilles bourgeoises ayant abusé de la chirurgie esthétique qu'à de véritables éveils de la conscience.
Il est trop difficile de vouloir expliquer ce qu'est la foi ou la spiritualité. Ça ne devrait même pas apparaître dans un texte, personne ne devrait en parler pour les autres. La foi, c'est trop intime, c'est personnel.
Je le fais quand même parce que je fais ce que je veux.
Aucune idée donc, de ce que c'est vraiment. Mais j'ai une petite idée de ce que ce n'est pas.
La spiritualité, ce n'est pas un groupe de personne qui se prennent pour des gens bien, qui s'habillent avec des sarwals et qui balancent du Gaïa dans toutes les phrases. Ce ne sont pas des croyants new age qui pensent participer à une nouvelle religion alors qu'ils ont toujours existé, qui mélangent les énergies, la lithothérapie, le magnétisme, rastafari et les fantômes.
Il y a sûrement des gens bien parmi eux mais beaucoup de ceux que j'ai pu rencontrer ne se connaissaient pas. Beaucoup de ces gars-là étaient intolérants, racistes et aussi fermés qu'une prison turque. Leur besoin d'appartenir à quelque chose de plus grand, de faire partie d'un gang spirituel ne les rendaient pas meilleurs. Au mieux, ça les rendait juste assez béats pour leur éviter d'être méchants.
Pas eux, non.
Ce ne sont pas non plus les exaltés, les radicaux. Ni des catholiques créationnistes pour qui la bible est un livre de science naturelle et qui vous affirmeront avec aplomb que Jésus a chevauché des raptors, ni des musulmans fondamentalistes qui voient toute personne extérieure à leur religion comme de potentiels mécréants à peine digne de leur adresser la parole.
On l'entend moins souvent mais les radicaux sont aussi chez les hindouistes ou les bouddhistes. Y'en a partout de ces gens-là. Ils ont oublié que la religion est amour, qu'elle est tolérance et dialogue. Un aveugle à trop peu de chance de s'éveiller.
Loupé pour eux aussi.
À travers la pensée binaire, il y aurait les croyants et les non-croyants. Évidemment, c'est faux. Il y a autant de manière de croire qu'il y a d'humains. Dans un contexte judochrétien, on peut déjà en compter cinq :
Le théisme.
Pour le théiste, Dieu est un être infini et tout-puissant, à partir duquel l'univers devient intelligible. Il est cependant différent de l'univers, puisqu'il l'a créé. Il est absolument « transcendant », puisqu'il est parfait et se trouve au-dessus de toutes les choses créées. C'est la version standard.
Le déisme.
Le "déisme" s'apparente davantage à une sorte de « religion naturelle », laquelle s'oppose à la religion « révélée » par des textes sacrés. Le déiste rejette les éléments surnaturels, tels que les mystères ou les miracles. Pour un déiste, toutes les religions sont considérées comme des expressions légitimes d'un Dieu unique. Ils estiment que l'homme ne peut accepter de se soumettre à l'autorité d'une religion révélée par l'Église, constitutive d'un dogme. En fait, le déiste n'admet pas de culte.
L'athéisme.
L'athéiste nie l'existence de Dieu. Ouais, il se fait pas chier lui. Pour Nietzsche, c'est ce qui va libérer l'homme de ses chaînes. On va enfin pouvoir vivre tranquille.
Le panthéisme.
Le panthéiste ne fait pas la différence entre Dieu et le Monde, ou entre Dieu et la Nature. Dieu n'est donc pas le créateur de l'univers, comme le postule le judéo-christianisme – il est cet univers. Il rejette donc l'idée d'un Dieu personnel, qui veille sur chaque créature, ou d'un Dieu qui aurait créé l'homme à son image.
L'agnosticisme.
Et en cinquième, les agnostiques. Ceux-là soutiennent simplement que nous ne pouvons rien dire de raisonnable ou de rationnel sur Dieu, nous ne pouvons pas davantage être certain de son existence ou de sa non existence. Ils ne prennent pas de risque les petits malins.
Oui, on se sent mieux déjà comme ça. Y'a plus de choix quoi. Non mais c'est vrai, on voudrait nous imposer un modèle. C'est comme si t'arrivais au resto, t'as fait tes petites économies, t'es content... Et là, t'arrives et y'a qu'un seul plat sur la carte.
Non mais non quoi.
Pour ma part, ma foi est chaotique. Elle est accidentée et rugueuse. Comment peut-on s'éveiller si on ne se connaît pas ? Comment avancer si on est incapable d'accepter nos travers ? Je me roule dans la boue, je fais tout ce qu'il ne faut pas faire, je me déteste et puis m'aime.
On ne va pas de la lumière à la lumière. On tâtonne dans les affres d'indicibles nuits de doutes et de débauche avant de comprendre qui on est vraiment.
Aujourd'hui, la science m'éclaire et la foi me guide.
Quand je ne serai que tolérance et amour, quand mes yeux regarderont le monde et n'y verront que sa beauté, quand je saurai m'aimer autant que j'aime les autres... Alors peut-être que ce jour-là, j'aurai à peine effleuré du doigt ce qu'est la foi.
Sur ce, prenez soin de vous et n'oubliez pas de vous aimer les uns les autres børdel de mėrde !
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Le cabinet des curiosités
ContoIl y a dix ans, j'entamais l'écriture d'une série de chroniques. Sujets de société, histoires, poèmes, coups de gueule, à lire dans l'ordre ou dans le désordre... En voici une sélection, une ébauche de ce projet qui compte aujourd'hui plus d'une cen...