Conditionnement

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La société nous conditionne-t-elle à être comme les autres?

"Non, mais tellement... On est trop conditionné par la société de consommation du système fasciste et capitaliste de l'éducation nationale du coca-cola, bzzzz, brrrr, blblblblll..."

Chuuuttttt... Relis l'énoncé tranquillement et calme-toi.

J'ai toujours pensé que j'étais à part. Un peu à l'ouest, bizarre, pas comme les autres quoi. Ça flattait mon ego et ça justifiait, par la même occasion, la raison pour laquelle ma famille, mes profs, mon entourage... Bref, la terre entière voulait m'envoyer chez le psy.

Ce que j'avais pas compris, c'est que toi aussi, t'es bizarre. Oui, toi qui lis mon texte (merci au fait, c'est cool). Tu as été la fille ou le gars "à part" pour quelqu'un d'autre. On l'a tous été un jour... Yatta! Je viens de régler le problème mondial du conditionnement de la société! C'est qui le patron?!!

Bon, OK... Ça va pas être aussi simple.

Ça a commencé à l'école, vous vous souvenez? Il y avait des cases pour tout le monde. Les pauvres, les gothiques, les racailles de Shanghai, les skateurs, les intellos, les gros. Ça a continué à la vingtaine, les hipsters, les jet setteurs, les geeks, les salopes, les étudiants papa-maman, etc... Et puis, la trentaine, les pas-mariés, les divorcés, les sport-addicts, les alcooliques, les parvenus, etc, etc..
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On a tous pris cher sur l'échelle des gens "à part". D'ailleurs, j'espère qu'elle est solide parce qu'il y a des chances pour qu'on arrive pas tous jusqu'à Noël.

Est-ce que la façon qu'a la société de nous regarder n'affecterait-elle pas notre potentiel?

En fait, c'est la question centrale de ma petite réflexion d'insomniaque. Je veux dire, si on veut que ça tourne, d'un point de vue purement stratégique, que "l'entreprise sociale" soit à son maximum, ne devrait-on pas mettre en avant les aptitudes des éléments qui la composent? Ça paraît évident mais c'est loin d'être le cas.

Que se passe-t-il concrètement? On se met à fumer pour entrer dans un moule, à aimer le foot parce que tout le monde doit aimer le foot, à faire des enfants pour faire comme les autres, on doit réussir à tout prix pour être pris au sérieux, on doit faire semblant d'être heureux, on doit décrocher un CDI et rester 20 ans dans la même entreprise pour payer son crédit...

On doit, on doit, on doit... Arrivé à 70 ans, "on doit" des fois se dire qu'on est passé à côté de l'essentiel et qu'on a vécu la vie de quelqu'un d'autre. "Heuuu... Excusez-moi, je crois que je me suis trompé. On peut tout reprendre à zéro?
- Et non, mon coco! T'as un cancer et tout juste le temps de dire au revoir à tes enfants.
- Ah. Dommage...
- Ouais, voilà."

Qui es-tu vraiment ? Si tu devais te réinventer demain, comment utiliserais-tu ton énergie ?

Le conditionnement est partout et vient de tout le monde mais, question : "Est-ce que j'ai une gueule de poisson pané ?!". Mais alors, pas du tout.

Une chose est sûre, c'est ni l'école, ni tes parents, ni tes amis, ni moi (ouais, j'ai pas le temps gros), ni la société qui t'aideront à trouver ta voie. Dans un monde de la science fiction du futur de l'utopie, la société apprendra peut-être à mieux utiliser ses ressources humaines. En attendant, on doit se démerder tout seul.

"Sinon, on a des places pour devenir chaudronnier...
- Quoi ?!! Mais, qu'est-ce que je vais faire moi avec un chaudron ?!!"

Le cabinet des curiositésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant