Tout ne va pas si mal

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Je reprends mon souffle, je regarde autour de moi et je relativise. Oui, il faut bien le dire, le monde change. Doucement, difficilement mais il change. On mange mieux, on apprend la tolérance, on réapprend à se comprendre et à s'aimer.

Mais non, mais non, j'ai pas pris de drogue, je suis juste content d'être heureux et ça c'est beau. Il est tout à fait possible que vous vous soyez actuellement perdu sur internet mais merde quoi, il faut bien reconnaître qu'on a la belle vie.

Bien sûr, il y a encore trop à faire pour se frotter les mains, trop de gens sans toit sur la tête alors que d'autres ont 3 villas et 5 appartements, trop de gens apeurés dans leur maison à se badigeonner d'insécurité pour ensuite flipper quand un livreur Amazon un peu trop basané vient leur apporter un kit de caméra de surveillance.

Il y a encore beaucoup de violence dans les esprits, beaucoup de radicalisme, beaucoup de peurs et de tristesse. Les gens qui meurent à la télé me font pleurer alors j'ai arrêté la télé. Comment ça « c'est pas viril » ? Quand j'aurais perdu cette sensibilité, ce jour-là, je me poserais des questions.

Approchez une seconde... Je dois vous le dire à l'oreille... Ne le dites à personne mais... J'ai la recette du bonheur et je vous la donne sans abonnement. C'est juste parce que je vous aime bien (même si une bonne partie d'entre vous lis mes chroniques sans jamais rien liker de peur qu'on vous accuse de pactiser avec le diable bandes d'enfoirés ! Ou peut-être juste parce que vous vous en foutez ou parce que vous pensez que c'est nul... Bon, il faut que je m'arrête là, je vais pas refaire un texte dans le texte surtout qu'on doit limiter ce qu'on met entre parenthèses ou sinon ça peut vite devenir un grand n'importe quoi. Tiens... "Un grand n'importe quoi"... Comme si "n'importe quoi" pouvait être mesuré... Bizarre comme expression... Allez, tais-toi maintenant. Chut.).

Pardon. La recette donc.

Le monde est exactement le même pour les gens heureux et pour les gens tristes. On peut vivre des horreurs, c'est certain mais le bonheur réside aussi dans la perception de ce qui nous entoure (Je vous l'accorde, c'est plus facile à dire quand on vit dans une des régions les plus riches du monde). Mais c'est pour cette raison qu'on peut être un miséreux heureux ou un pauvre riche tout triste. C'est mon mentor qui me l'a appris. Quoi ? T'as jamais eu de mentor toi ?! Loser.

Bref, c'est l'histoire du verre à moitié vide ou du mec à moitié plein. Avec un peu d'entraînement, on commence à voir ces choses qui nous étaient autrefois invisibles, on comprend que la seule difficulté venait de nous et de notre appréciation du monde, c'est presque ça. Vous êtes des magiciens qui s'ignorent. Rien que ça.

Inutile de rappeler ici l'importance de la critique sociétale, je ne vais pas faire tout le boulot quand même. Mais que vous le croyez ou non, je ne me bats pas pour rien. Cette planète est extraordinaire. Il y a tant à découvrir qu'on ne sait même plus par où commencer.

La nature ne se pose pas la question, elle, de savoir si elle doit évoluer ou non. Elle le fait, c'est tout. Ce que je veux dire par là, c'est que chercher à être meilleur nous vient directement de nos tripes.

Certains de mes amis me disent que l'amélioration n'est pas obligatoire. Elle n'est pas obligatoire, non. Elle est génétique. Quelqu'un qui ne se remet pas en question, qui ne remet pas en question le monde dans lequel nous vivons, est souvent une personne qui a abandonnée. L'exercice peut vous paraître un peu radical mais il n'y a aucune chance pour que je vois les choses autrement.

Ce monde.

On ne vit déjà plus comme nos parents. Les femmes sont plus libres et les hommes sont moins cons avec elles. On condamne le racisme, on met des banquiers en prison, on change l'industrie, on étudie la fusion nucléaire, le moyen le plus propre de produire de l'énergie. On a aussi arrêté d'utiliser des animaux dans les cirques et on crée des réserves partout dans le monde pour les protéger. C'est beau, c'est vrai... Ça me donne envie de chanter dans une comédie musicale. Non, je déconne. Autant manger des oursins entiers.

Tout ne va pas mal, il faut bien l'avouer. Tout n'est pas parfait mais nous évoluons.

Nous nous dirigeons vers un monde meilleur, ça ne fait aucun doute. Peut-être que dans ce monde, il n'y aura plus de "seconde classe" dans les avions, comme on avait supprimé les places réservées aux Noirs à l'arrière des bus à Johannesburg. Peut-être que manger de la viande deviendra anecdotique, que les véhicules individuels auront disparu et qu'on ne travaillera plus pour consommer mais simplement pour être utile à la société.

Il y a bien sûr des risques que ça tourne mal, qu'on passe à côté de l'extinction, qu'un virus ou que l'économie nous emporte. Malgré ça, je donnerais cher pour voir les progrès de l'humanité dans 100 ou 200 ans.

Vivre c'est se battre. On nous le dit pas assez quand on est gosse alors que ça serait quand même sympa de prévenir. Je vais apprécier de boire un verre avec un pote sur une terrasse au soleil, je vais profiter de ces moments en famille, je vais continuer d'être indulgent et de faire preuve d'imagination quand une situation m'échappe. Oui, je vais continuer de m'émerveiller devant la beauté de ce monde mais toujours, toujours, en gardant les yeux bien ouverts.

Le cabinet des curiositésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant