Bon, par quoi on commence les z'humains ? La sixième vague ? La troisième guerre mondiale ? Le sixième rapport du GIEC ? Youhou !
Oh, mes très chers amis ! Je suis au bout. Marre de jouer au spécialiste. A force d'être un oiseau de mauvaise augure, je commence à me demander si je serais un jour capable de faire autre chose.
Beaucoup de critiques et d'opinions, pas assez de solutions.
Je ne m'en veux pas d'avoir des opinions. Ce sont ceux qui préfèrent ne pas en avoir les fragiles. La remise en question leur prend trop d'énergie. Ils réfléchissent comme ça les arrange. Quand on se prendra des bombes sur la gu3ule, ils se demanderont s'il y aura moyen de mater le dernier épisode de leur série à la cøn.
Don't look up !
Si je m'en veux pour quelque chose, c'est de vous faire broyer du noir. J'espère que ce n'est pas le cas, que ce n'est qu'une impression. Ma prose ne pourrait-elle pas essayer d'embellir et de transformer le monde ?
A mon échelle quoi.
Si, elle le pourrait mais je ne vois que les défauts de nous autres, les z'humains. En même temps, j'ai pas beaucoup de modèles sous la main pour faire mieux que ça. Qui est capable de nous emballer aujourd'hui, de nous faire rêver ou de nous donner la vision d'un futur désirable ?
Ce qui a changé depuis les pyramides ? Pas grand-chose au fond. Devra-t-on encore attendre 2000 ans avant de respecter la sexůalité des gens, d'arrêter de pourrir l'orange bleue, d'être råciste ou de faire la gůerre ? Plus les années passent et plus nous sommes ridicules. Comme s'il n'y avait aucune limite à notre cønnerie.
Ça y est, ça recommence. Incapable de voir le bien ce type. Sale type.
Et pourtant, le bien est partout autour de moi. De la famille et des amis aimants, un boulot-passion, une vie sexůelle hors du commun. Quoi ? On n'a pas le droit de parler de cůl non plus ? Fragiles.
Le monde part en cøuille.
Malgré mon penchant pour le côté obscur, c'est une opinion partagée par une bonne partie d'entre vous. Mes pauvres. Pauvres jeunes qui se demandent ce qu'ils føutent ici, pauvres vieux qui s'en vont en laissant un monde chaotique à leurs enfants.
Embellir ma prose ?
La critique n'est-elle pas une manière de dire que nous nous intéressons à ce monde, que tout ce børdel a de l'importance pour nous ? N'est-ce pas positif ? Le véritable mépris ne viendrait-il pas des gens faisant comme si de rien n'était ?
Don't look up !
Nous entrons alors dans les nouveaux récits. Rendons l'avenir s3xy, voilà l'enjeu.
Je m'en voudrais presque d'être aussi catégorique mais notre problème principal n'est pas l'Ukråine, ni la Pålestine. Ce ne sont pas non plus les nouveaux variants ou le prix de l'essence. Si la planète devient invivable d'ici 50 ans, ces passages de l'histoire nous paraîtront bien lointains. Nos préoccupations actuelles n'auront aucune importance sur une planète morte.
D'après l'astrophysicien Barrau, les changements sociétaux vers un monde meilleur sont quasi inexistants. La biodiversité ne cesse de s'effondrer, les mesurettes ici et là ne changeront rien et les low tech et autres éoliennes n'auront pas plus d'impact que ça. Tout l'optimisme dont on pourrait faire preuve n'est que le moyen de bien vivre notre déni mais l'humanité est clairement en train de détruire son habitat, OKLM.
L'espoir est mørt dans l'œuf, avant même que l'on puisse en rire. Peut-être aurons-nous encore une chance du côté de l'amour ? C'est tout ce qu'il nous reste.
Nous savons pourtant qui sont nos ennemis : les ultra-riches. Une richesse invraisemblable et obscène. Ces gros shlågs qui se prennent pour des dieux en sont à faire des concours pour savoir qui sera le premier à détenir un patrimoine de mille milliard. A g3rber.
La sølastalgie nous guette. Contre toute attente, nous allons finalement mourir d'anxiété.
Non, la fusion nucléaire ne nous sauvera pas si nous continuons d'anéantir la biodiversité. C'est un tout. Ce sont des mesures politiques concrètes et une véritable prise de conscience collective qui pourraient le faire.
La sensibilisation est une bonne blague.
Tant qu'on imposera pas un cahier des charges aux promoteurs, tant qu'on ne s'occupera pas du plastique, tant qu'on ne sera pas capable d'être autonome et de créer une société sans déchets, une société en circuit fermé, rien ne changera. Des mesures fortes du côté politique et une déconstruction de nos modes de consommation, c'est seulement de cette façon que nous pourrions faire la différence. On ne pourra pas ressusciter les 60% de la biomasse disparue mais on peut encore sauver les meubles.
La sensibilisation, c'est juste pour se donner bonne conscience. C'est de l'écølogie Bo-Bo, du greenwåshing, c'est devenu inutile et même insultant pour la cause.
Don't look up !
Émettons une réserve, les oiseaux de mauvaises augures comme les optimistes n'ont aucun moyen de prévoir l'avenir. Notre imagination est trop limitée pour ça. Un effondrement ? Un futur désirable ? Personne ne le sait vraiment. Mais il y a deux choses dont nous pouvons être sûr. La première, c'est que ce monde part en live complet et que les z'humains font nimp'. La deuxième : ce n'est pas en se badigeonnant de pessimisme que le monde changera.
Gardons espoir mes amis, la civilisation peut encore se réinventer.
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Le cabinet des curiosités
Storie breviIl y a dix ans, j'entamais l'écriture d'une série de chroniques. Sujets de société, histoires, poèmes, coups de gueule, à lire dans l'ordre ou dans le désordre... En voici une sélection, une ébauche de ce projet qui compte aujourd'hui plus d'une cen...