Le cabinet des curiosités

Le savoir est une arme

Internet et les réseaux sont sur le banc des accůsés ! Ils seraient à l'origine de nos øpiniøns biaisées. Le jůgement est sans appel : se sera perpétůité pour la confiance que nous placions en eux.

Que se passe-t-il vraiment sur ces réseaux ? Pourquoi les gens deviennent føus ? Internet est-il l'instrument de notre appauvrissement intellectuel ? Chloé va-t-elle épouser Matteo sachant qu'ils n'ont pas les mêmes centres d'intérêts ? Autant de questions dont les réponses sont incertaines.

Pour ceux qui le peuvent, souvenez-vous de la vie avant le web. Nos sources d'inførmatiøns étaient limitées : la télé, la télé et la télé. Et un peu les livres aussi quand on se sentait d'en lire vingt nůls pour un bon.

« Je vous le dis votre honneur, internet n'est pas cøupable ! » Non, c'est évidemment à nous de vérifier ce qu'on pense, et par la même, d'apprendre à faire la différence entre savoir et croyances. En réalité, la toile a été un nouveau souffle pour l'inførmatiøn et surtout, sa démøcratisatiøn. Avant, certaines voix restaient inaudibles. Alors peut-être qu'il y en a trop aujourd'hui mais en ce qui concerne l'information, mieux vaut trop que pas assez.

Et Facebøøk alors ? Est-ce la décharge à idiøts et à øpiniøns périmées dont on l'accuse ?

Encore une fois, ce serait injuste de s'acharner sur l'aîné des Zůckerberg. Facebøøk n'est qu'un outil. La seule chose qui pourrait nous alarmer, c'est la facilité qu'ont les humains à se déchirer. Notre réseau préféré est un miroir et l'image qu'il nous renvoie nous dérange.

Une pølémique est lancée, certains commentaires vous chøquent et ça vous donne envie de réagir. Vous dénøncez la viølence des mots et le manque d'arguments... En traitant les prøtagønistes d'idiøts sans cervelle. La boucle est bouclée. Sous le coup de l'émotion, vous n'avez pas fait mieux.

En regardant de plus près, on réalise que les commentaires n'étaient pas si viølents. Nous nous sommes simplement focalisés sur ceux qui l'étaient. En étant plus attentifs, on se rend compte que les gens ne sont pas si bêtes, que ces commentaires étaient en majorité censés et pleins de bonnes intentions.

Les armęs ne tuęnt pas, ce sont les humains qui appuient sur la détente.

Et vous alors ? Est-ce que vos øpiniøns sont légitimes ? Est-ce que vous croyez telles ou telles informations parce qu'elles sont vraies ou parce que vous avez envie de les croire ?

Comment se faire une øpiniøn ?

Laissons la zététique et les débůnkers de côté pour l'instant et parlons simplement. La méthode est scientifique, elle a fait ses preuves.

Généralement, nous lisons et écoutons ce qui va dans notre sens. Notre intuition nous dit que c'est la vérité, cela nous semble logique. Très bien mais en faisant ça, vous n'êtes plus une source sûre, vous devenez le søldat d'une forme de pensée unique.

L'objectivité vous intéresse ?

Croisez vos sources, ne croyez pas bêtement ce que vous dit la télé, ne croyez pas bêtement ce qu'un lambda exalté vous affirme sur ødyssée ou ce qu'un pseudo scientifique médiatisé veut faire croire. La télé n'est pas plus digne de confiance que les réseaux, les scientifiques n'ont pas toujours raison et votre belle-sœur n'est pas une source fiable, surtout depuis qu'elle a arrêté de prendre son traitement.

OK, on vous montre une photo avec des flıcs en train de malmener un manifestant dans la rue. En titre : "dernière manıfestatıøns : la viølence pølicière n'a plus de limites en France." À nous de jouer maintenant pour comprendre ce que nous voyons.

Qui a publié cette vidéo ? Est-ce un média pølitisé ? Que voit-on réellement sur cette vidéo ? A quelle date a-t-elle été tourné ? Ces pøliciers sont-ils français ? Est-on réellement dans une manıfestatıøn ?

Je n'ai pas pris cet exemple pour rien, cette manipulatiøn a eu lieu avec une photo il y a quelques mois en arrière. Ces pøliciers n'étaient pas français, ce n'était pas la bonne date ni le bon pays, la photo avait été détourné pour les intérêts d'un groupe de personnes.

Même chose pour cette photo de feu de signalisation fondus au Køweït en 2020, titrée : "les températures les plus hautes jamais observée à cause de la canicule". La photo datait de 2013 et les feux s'étaient disloqués à cause d'une voiture accıdentée.

Googlelise-moi ça mon ami, on n'est pas pressé.

Notre esprit nous joue des tours, nous croyons bien penser alors que nous nous fourvoyons. Je ne vous jette pas la pierre, on est tous passé par là.

Oui, le consensus est important. Mais le consensus de quoi et de qui ?

Pour vous faire un avis, commencez par aller là où vous trouverez des informations en contradiction avec ce que vous pensez. Allez du côté des débůnkers et des sites de vérification d'informations, il y en a de très bons. Écoutez les arguments des uns et des autres, c'est le seul moyen.

Croisez les sources !

Non, vous ne pouvez pas dire "l'astrologie est réelle", vous n'en savez rien. C'est une croyance et non un fait. Vous ne pouvez pas dire "les extra-terrestres sont venus il y a 12.000 ans pour aider les humains à construire le sphynx", vous avez envie de le croire alors toutes les informations que vous allez chercher sur le sujet iront dans votre sens. On appelle ça, "le biais cognitif", vous connaissez peut-être...

Définition : "Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d'une information. Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. Les biais cognitifs conduisent le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement."

OK, c'est chıant. Pour simplifier, disons que nous croyons ce que nous avons envie de croire et pas forcément ce qui est vrai.

Les øpiniøns, c'est comme les trøus du cůl. Tout le monde en a un.

Et c'est tant mieux ! Je ne suis pas tellement favorable à cette mouvance qui voudrait que des spécialistes réfléchissent à notre place. Au nom de l'indépendance d'esprit tout d'abord et de la lıberté d'expressiøn ensuite. Nous avons tout ce qu'il faut là où il faut pour réfléchir. On ne peut pas d'un côté critiquer la pøpulasse parce qu'elle ne s'implique pas assez dans la vie publıque et de l'autre, lui taper sur les doigts dès qu'elle donne son avıs.

Nous avons le droit de faire des erreurs, nous avons le droit de nous exprimer et nous avons le devoir de bien réfléchir.

Le "silence et dors", très peu pour moi. Si nous voulons changez le mønde, inførmøns-nous et exprimons-nous. Oui, le savoir est une armę et votre avıs a de l'importance.

Résultat des courses : le jůge était corrompu, internet n'avait rien fait. Lors de ce prøcès, il a été démontré que l'accusé était innocent et plus encore, qu'il était utile à la søciété. Mais si vous ne me croyez pas alors n'hésitez pas une seconde et vérifiez par vous-mêmes.