Dans le quartier de Lavander Bridge, se trouvait l'appartement du professeur Almeric, au dernier étage d'un petit immeuble aux briques brune. Il était seize heures et la brume ne cessait d'arpenter les rues de la ville. Audrey se tenait en face de la fenêtre, observant la rue calme en contrebas. Vincent était assis sur un sofa en face d'une petite table basse, pendant ce temps, le professeur se trouvait dans la cuisine à faire chauffer de l'eau pour le thé.
L'intérieur de son appartement était sobre mais accueillant. Il y avait un peu partout des plantes vertes entretenu avec soin. L'endroit donnait l'illusion d'être un parfait mélange entre une serre abondante et le bureau d'un scientifique avec tous ses livres de recherches divers, ses cadres accrochés au mur avec une collection d'insectes. De plus, si en traversant une porte, Audrey se retrouvait dans une forêt loin de la capitale, elle n'en serait presque pas étonné tant la végétation était importante
— Pardonnez-moi pour le désordre, je n'ai pas eu le temps de ranger et je n'avais pas prévu de recevoir du monde.
— Ne vous tracassez pas pour ça professeur.
En sortant de la cuisine, Monsieur Arzara tenait entre les mains un petit plateau d'argent sur lequel se tenait trois tasses en porcelaine bleue et blanche, ainsi qu'une théière entièrement rouge. Il posa le plateau sur la petite table basse du salon et se mit à servir le thé dans chaque tasse.
— Malheureusement, je ne suis pas un grand féru de thé. Je n'ai que du thé vert, est-ce que ça vous convient ?
— C'est parfait.
— Et comme vous pouvez le constater, même au niveau du service, la théière originale a été brisée il y a quelques semaines après avoir reçu un collègue.
— Ce n'est pas le plus important, votre thé sera parfait, j'en suis sûre.
Chacun prit une tasse, et ils burent tous une gorgée en silence. Le goût était tellement infect qu'Audrey s'empêcha de recracher la boisson qui était beaucoup trop infuser. « Même un jus de chaussette serait de meilleure qualité » se disait-elle. Mais elle bus trois gorgée de suite avant de reposer la tasse, pour faire plaisir a son hôte. Vincent ne fit pas autant d'effort et reposa immédiatement la boisson après l'avoir goûté. Quant au professeur, le goût ne sembla pas le gêner et continua de déguster son thé. Un silence se mit en place entre les convives, qu'Audrey brisa sans aucune hésitation.
— Almeric, si j'ai demandé à ce qu'on parle, c'est pour démêler le vrai du faux.
— Allez-y, je ferais de mon mieux pour vous aider
— Parfait... Savez-vous où sont les lapins du dragon ?
— Ses lapins ? Eh bien, au vu des dégâts engendré, je suppose qu'il sont soit mort, soit dans la nature.
— En êtes-vous sûr ?
— Oui, enfin... Je suppose, mais pourquoi cette question ?
— Après la mort du dragon, je suis allée dans les ruines de la serre impériale, il n'y avait rien, pas même de corps, je ne m'en suis pas intéressé plus longtemps, mais le commissaire m'a confirmé que l'on avait rien trouvé. Je pense que c'est ça qui a énervé le dragon.
— J'y ai également pensé, mais ça me paraît être impossible.
— Et pourquoi ça ?
— Les trésors d'un dragon, sont ce qu'il a de plus précieux, jamais il n'aurait laissé quelqu'un les lui enlever.
— Même en le faisant dormir ?
— Eh bien... Je suppose que c'est possible, mais aller faire dormir un dragon. Dit-il avec un rire sarcastique.
Vous n'avez pas quelque chose pour le faire dormir ? Comme lors du transport entre l'Institut et le parc des expositions.
— Non, il a seulement marché.
— Marché ?
— Oui, comme je vous l'ai dit, c'est presque impossible de le faire dormir, on a fait appel à la police, et il l'on escorté aux alentours de deux heures du matin, pour ne pas effrayer la population. Les lapins étaient sur son dos tout le long du voyage et n'ont pas bougé jusqu'à ce qu'ils soient installés.
— Je vois... C'est étrange.
— Quoi donc ?
— Eh bien... Lors de ma visite de la serre, j'ai trouvé les restes d'un petit flacon vert. Est-ce que ça vous dit quelque chose ?
— Un flacon vert ? Non, honnêtement, il y a beaucoup de flacons de divers contenants, mais nous n'en possédons aucun de couleur verte.
— Aucun ? Pourquoi ça ?
— Il nous arrive souvent d'oublier les flacons au milieu des plantes après utilisation, alors pour éviter de les perdre, on en utilise principalement des couleurs rouges ou bleues. Pourquoi toutes ces questions ?
— Ceci n'est qu'une supposition, mais je crois que ce n'était pas un simple accident.
Le professeur qui approchait son thé de ses lèvres, se stoppa dans son mouvement avant de regarder Audrey droit dans les yeux.
— Êtes-vous sûr de ce que vous avancez ?
— Pas vraiment, mais tout ça me semble trop étrange, on ne retrouve aucun lapin, le dragon s'énerve alors qu'il n'a jamais attaqué personne, et enfin, ce flacon...
— ... Je ne sais pas, et si si c'était juste un accident, peut être bien que ce flacon appartient a quelqu'un qui l'as simplement perdue, que les lapins se sont seulement enfoui... Et que je sois juste responsable... De ce drame.
— Almeric, vous n'êtes en rien responsable
— Bien sûr que si, si je n'avais pas voulu présenter cet animal, personne ne serait mort dans d'aussi horribles circonstances.
— Ne dites pas ça.
— Mais c'est la vérité ! Hurla-t-il les larmes aux yeux. Tous ces gens... Mort...Brûler vif, c'est... Tellement ignoble.
Monsieur Arzara se couvrit les yeux, s'effondrant en larmes devants ses invités. Audrey alla à ses côtés et l'enlaça gentiment.
— Je suis désolé que vous me voyiez dans un état pareil.
— Arrêter de vous excuser. Vous n'êtes en rien responsable de ce qui est arrivé.
Le professeur la regarda, peu convaincu par son discours, mais lui affichant tout de même un chaleureux sourire pour la rassurer.
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Les Chroniques de Starsia - TERMINÉ
ParanormalAudrey Delmir est une historiographe acclamée, reconnue dans toute Starsia, la capitale flamboyante de l'empire du même nom. Tout juste revenue d'un périple dangereux à travers les mystérieuses contrées elfiques d'Hista, Audrey espérait retrouver la...