Chapitre 38 : Des Preuves Ignorées

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Toute la matinée du lendemain, Audrey s'était cloîtrée dans sa chambre à écrire un rapport qui prouverait au plus sceptique l'innocence du professeur Arzara dans l'affaire du dragon. Elle y déclara tout ce dont elle avait été témoin, avec l'implication du théâtre disgracieux dans le vol du trésor du dragon, ainsi que celui du propriétaire de La Lanterne Verte. Audrey hésita à marquer le nom de la princesse Rushis comme personne pouvant garantir la véracité de ces dires, ainsi que de celui de Vincent... Mais elle préféra ne pas les impliquer à cette affaire qui ne regardait qu'elle. 

Elle acheva son rapport, le signa de son nom et le rangea dans une grande enveloppe, enfin, elle se prépara à sortir rejoindre le commissariat. Audrey s'était habillé de couleur fleurie, une robe jaune à motif de lys blanc, accompagné d'un chapeau simple, sans artifice inutile, avec seulement pour utilité que de lui protéger le visage du soleil. 

Le ciel étant dégagé de tout nuage, Audrey se dirigeait vers le commissariat central à pied, profitant pour observer à travers les vitrines de certaines boutiques, les nouvelles tendances en termes de modes. Et le rouge semblait être une couleur qui revenait en force. Lorsqu'elle arriva à destination, elle entra dans le Bâtiment et alla s'adresser à l'accueil. Le réceptionniste était le même que la dernière fois et ne sembla pas être devenu plus chaleureux que la dernière fois.

— Vous êtes là pour quoi ?

— J'aimerais voir le commissaire Manello.

— Vous aviez rendez-vous ?

— Non, mais c'est très urgent.

— Sans rendez-vous, vous ne pourrez pas le rencontrer.

— Monsieur, il est important que je puisse le voir.

— Sans rendez-vous, vous ne pourrez pas le rencontrer. Répéta machinalement le réceptionniste.

— Bien... Dans ce cas, pourriez-vous lui remettre ceci avant la fin de la journée ? Dit-elle en lui tendant l'enveloppe contenant son rapport

L'homme regarda ce qu'Audrey lui montrait et hésita avant de répondre.

— ... Bon... Très bien.

— Je vous en remercie.

— ...

L'homme prit le rapport et Audrey s'en alla du commissariat comme libéré d'un poids. Un peu, plus tard, le réceptionniste se dirigea dans le bureau du commissaire avec le rapport sous le bras. Lorsqu'il arriva, il toqua à la porte et put entendre la voix grave de son patron au travers de la porte.

— Entrer, c'est ouvert ! Beugla l'homme assis a son bureau.

Le réceptionniste obéit et pénétra dans le bureau, laissant échapper une nuée de fumer provenant du cigare de son patron.

— Monsieur, pardon de vous déranger, mais une femme est venue pour vous donner ceci.

Il lui tendit le rapport et le commissaire fut quelque peu déçu lorsqu'il vit le nom d'Audrey Delmir, inscrit sur l'enveloppe.

— Qu'est-ce qu'elle me veut encore cette folle !

— Je l'ignore, mais elle a précisé que c'était très urgent.

— Avec les Historiographes, c'est toujours urgent.

Il ouvrit l'un des tiroirs de son bureau et rangea le dossier à l'intérieur.

— Tu vois, c'est comme ça que l'on gère ce genre d'affaire. Dit-il tout en riant d'un rire fort et bruyant

Pendant ce temps, Audrey, qui pensait que son dossier allait bientôt être lu, ne se doutait pas que ce fût tout le contraire qui se passa.

Les Chroniques de Starsia - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant