Chapitre 24 : Un Dernier Au Revoir

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Le lendemain matin, Audrey avait demandé à accompagner le professeur jusqu'à la gare Saint-Léonard. Le professeur qui ne voulait qu'on le remarque, s'était habillé d'une veste brune, d'un pantalon noir, et recouvrait son visage d'une écharpe en laine grise. Il avait également un chapeau pour cacher ses cornes de bouc.

— Vous n'avez qu'un seul bagage ? Demanda Audrey en regardant cette petite valise noire avec étonnement.

— Je n'ai pris que le strict nécessaire.

— Et vos affaires ? Votre appartement ?

— Oh ça, je ne m'en fais pas trop. J'ai un ami qui va récupérer mes plantes avant de les envoyer à l'institut. Quant à mes livres, j'ai demandé à ce qu'on me les envoie petit à petit. Et pour ce qui est de mes meubles, ils seront vendus. Un très bon ami à moi viendra me rapporter les bénéfices de la vente. Ce ne sera pas beaucoup, mais ce sera suffisant.

— Où aller-vous partir ?

— Je pars dans le nord. Dans un petit village reculé. J'ai un cousin qui a eu l'extrême gentillesse de bien vouloir m'héberger, le temps que ça se calme.

— Tant mieux, profitez-en pour vous reposer.

— En vérité, je vais plutôt aider mon cousin, il travaille dans une ferme, et pour le remercier, j'aimerais l'aider dans son travail.

— Vous vous y connaissez dans l'entretien d'une ferme ?

— Pas du tout, mais je peux apprendre. Et puis la campagne ne me fera que le plus grand bien.

— Je n'en doute pas un seule instant.

C'est alors que le train se mit à siffler, indiquant aux voyageurs qu'il était temps de s'en aller.

— Bien... Je crois qu'il est temps de se dire au revoir.

— Au revoir Almeric, vous allez me manquer, vous et vos interminables discours sur la digestion des dragons.

Le satyre ricana légèrement en entendant cette phrase si grotesque.

— Vous allez aussi beaucoup me manquer ma chère Audrey.

Les deux amis s'enlacèrent dans une dernière étreinte amicale.

— Prenez soin de vous.

— Vous aussi, et s'il vous plaît... N'essayez pas de découvrir la vérité sur cet événement.

— Mais, et votre réputation... ?

— Qu'importe ma réputation, je ne veux pas vous mettre en danger pour ce genre d'histoire stupide

— Je vois, dans ce cas... D'accord, je n'enquêterais pas.

— Bien... Jurez-le-moi s'il vous plaît.

— Vous ne me faites vraiment pas confiance Almeric ?

— Avec vous jamais.

— ... Très bien... Je jure que je ne découvrirais pas la vérité.

— Bien... Au revoir Audrey.

— Au revoir Almeric.

Le professeur s'en alla vers son quai, avant d'entrer dans sa cabine, tout en saluant de sa main la belle Audrey, cette dernière le salua de la même manière, tout en cachant derrière son dos, deux doigts croisés. Plus tard, après que le train soit parti. Audrey rentra chez elle. Le soleil était de retour, les gens sortaient de chez eux, mais rare était les passants qui arboraient un sourire sur leurs visages. Après cet incident, nombre d'articles sortis en parlant de manière effroyable sur le professeur. Rare étaient ceux qui parlaient d'accident, et non de crime. Plus tard, alors qu'Audrey rentra dans la maison, elle trouva Madame Brygsbi dans le salon, un livre en main avec sur la table basse des madeleines aux amandes. Audrey s'en approcha et mangea l'une des madeleines.

— Alors Audrey, comment se sont passés ces au revoir ? Vous tenez le coup ?

Audrey reprit une madeleine avant de s'écrouler sur le canapé.

— Pas vraiment, je ne sais pas quoi penser de toutes cette histoire. Je suis persuadé que ce qu'on a fait au professeur était un coup monté... Mais je n'ai quasiment aucune preuve pour le disculper.

— N'était-ce pas simplement un accident ? Demanda Madame Brygsbi innocemment

— Non ! Rétorqua Audrey presque instantanément, persuadée que cet « accident » n'en avait pas un. Tout ce que j'ai, c'est un morceau de flacon et une disparition de lapin.

— De lapin ? Comme c'est étrange.

— Pas tant que ça, vous savez les dragons aimes collectionner toutes sortes de choses.

— Je ne parle pas de ça très cher, il se trouve que ce matin, en allant voir mon boucher, vous savez celui qui habite a Belver Town. C'est d'ailleurs un brave garçon vous savez, enfin bref, il se trouve que ce matin, il donnait des lapins gratuitement devant sa devanture.

— Pardon ! En êtes-vous sûr ?

— Certaine, il a même voulu m'en donner un, mais j'ai un peu de mal avec ce genre d'animal, j'ai une préférence pour les races canines comme le golden retriever ou le Colley, même si à mon âge, il serait sans doute plus facile de s'occuper d'un Yorkshire terrier.

Sans même qu'elle n'ai le temps de finir sa phrase, Audrey était déjà sur le palier de la porte, habillé de son manteau en direction de Belver Town.

— Vous partez ?

— Oui, je m'en excuse et je vous remercie pour cette info primordiale, je reviens le plus vite possible.

C'est alors qu'en ouvrant la porte, Audrey tomba nez à nez avec un immense bouquet de roses jaune et orange, tenu par un gentilhomme habillé d'un costume blanc crème qui contrastait avec sa peau mate.

— Bonjour Mademoiselle, c'est un plaisir de vous revoir.

— Monsieur Chandrama ?

Les Chroniques de Starsia - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant