Red Moon District. Autrefois, ce quartier rivalisait avec Gorgona Avenue, comme quartier des théâtres, mais lorsque des travaux d'envergures importantes se mirent en place pour rendre la ville plus grande et aérée. Les quartiers pauvres, comme Red Moon Distric, se retrouvèrent très vite oublié et sans aucun intérêt. Et leurs habitants en profitèrent pour en prendre indirectement le contrôle. Ce quartier, autrefois lieux de théâtre et de musique, devint un quartier des plaisirs charnel, ou des femmes, voire même des hommes, durent vendre leurs corps au plus offrants.
À chaque coin de rue, on pouvait voir des femmes habillées de robe voyante aux couleurs chatoyante et aux décolletés plongeants. Audrey, qui se baladait parmi les gens du quartier, faisait terriblement tache, elle avait beau s'être habillé de couleur terne, on ne pouvait ignorer la qualité du tissu de sa robe ou sa démarche élégante qui contrastaient avec le reste des habitants du quartier. Les passants ne pouvaient donc s'empêcher de la regarder d'un oeil mauvais. Audrey préféra alors ignorer leurs regards, et continua son chemin,. Mais alors qu'elle regardait les façades, espérant voir sur une enseigne, le nom de la boutique qu'elle cherchait. Elle bouscula une prostituée qui se cherchait des clients.
— Mais tu peux pas faire attention ou tu r'garde grognasse ?! Hurla la femme.
Elle portait une robe orange clair, et une perruque rousse, son visage était peinturluré de rouge à lèvre carmin, de fond de teint pâle et rose, et de fard à paupière bleu clair.
— Pardon Madame, je ne vous avais pas vue.
— Madame ? Tu t'es pris pour qui ? C'est mademoiselle, je te f'rai dire.
— Alors... pardon mademoiselle.
— Tu te prends pour qui sérieusement ?
— Je vous demande pardon ?
— Parce que t'est mieux habillé que moi, tu penses que t'est meilleur que moi ?
— Écouter mademoiselle. Répondit calmement Audrey. Je ne voulais pas vous faire mal, et d'ailleurs comme je suis avec vous. Puis-je vous demander de l'aide ?
— Pourquoi je voudrai t'aider d'abord ?
— Parceque je suis sûre que vous êtes quelqu'un de bien. De plus me donner une simple information ne vous coûtera rien de plus qu'un peu de votre temps.
Audrey prit la main de la femme et plongea ses yeux dans les siens, essayant de la faire compatir. La femme quelque peu gêner par cette situation ne savait trop quoi faire, mais flancha finalement.
— Rah bordel... Bon, je veux bien vous donner un coup de main, mais ce sera pas gratuit.
— Tout ce que vous voulez qui soit dans mes moyen mademoiselle.
La femme afficha un large sourire et obligea Audrey à la suivre. Ensemble elle traversèrent la rue et entrèrent dans un bar bondé. Les gens riaient à se rompre les cordes vocales, jouaient au poker et buvaient à n'en plus pouvoir. Parmi ce brouhaha, la femme avança au bar et interpella le barman.
— Hey, Jacob, met moi deux pintes, c'est elle qui paie.
— Esteline ! Hurla l'homme. Ça fait un bail que je t'ai pas revue ici, qu'est ce que tu deviens ?
— Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Je viens ici pour boire, pas pour parler boulot.
— Toujours aussi chaleureuse à ce que je vois ! Dit-il en gardant un grand sourire sur les lèvres.
L'homme lui servit deux pintes, comme promis. Mais son regard devint plus dure lorsqu'il se tourna vers Audrey
— Et toi t'est qui ?
— Sois gentil avec elle Jacob, c'est une amie.
— Vraiment ? Désolé dans ce cas.
La femme se tourna vers Audrey et lui chuchota quelques mots.
— T'inquiètes pas pour ça, faut le comprendre, tu viens pas d'ici.
— Je ne lui en veux pas, vous savez.
— Vraiment ? Tant mieux alors, mais habitue-toi a ce genre de comportement dans ce quartier, on est du genre solidaire, mais seulement entre nous, pour les autres, comme toi, on les préfère dans leurs propres quartiers.
— C'est pour ça que quand je vous ai bousculé vous m'avez presque agressé ?
— Qu'est-ce que tu racontes ? Non ça, c'est pour tout le monde ma grande, je vais pas être gentille avec les gens qui me bousculent. Et grâce à ça, je vais enfin pouvoir boire.
— Enfin ? Ça faisait longtemps que vous n'en aviez pas bu ?
— Ça fait deux semaines que je n'ai pas pu boire une goutte de cet élixir. Beugla la dénommé Esteline avant de boire cul sec sa boisson. Bon... Qu'est-ce que tu voulais me demander ?
— Savez-vous où se trouve « La Lanterne Verte » ?
— Si je la connais ? Pour sûr ma vielle, le proprio de cette boutique est un très bon client à moi, tu sais. D'ailleurs, si ça t'intéresse, je suis sacrément cochonne au lit, si tu vois ce que j'veux dire, dit-elle en lui adressant un clin d'oeil qu'Audrey préféra ignorer. Et je vais être honnête, homme ou femme, qu'importe, tant qu'on me paille bien.
— Je suis honoré par cette proposition, mais je suis affreusement pressé, ou est-ce que je dois aller pour retrouver la boutique ?
— Hmm... Dommage, enfin bon. Pour te rendre à la lanterne verte, tu dois passer a coté de l'église en ruine qui est au bout du chemin. Ensuite, tu longes le bistrot de Saint-Luc, quand tu tourneras, tu verras tout de suite la devanture de ta boutique, on peut pas la louper.
Audrey, reconnaissante par les informations qu'on venait de lui donner remercia chaleureusement la femme et paya le barman avant de s'en aller.
— Tu termines pas ton verre ? Interpella Esteline un peu surprise
— Non, je te laisse le finir pour moi.
— Ça, on me le dit pas deux fois. Répondit-elle avant de prendre la boisson et de la boire tranquillement.
Audrey sortis du bar, en direction du lieu indiqué, ça l'avait bizarrement mis de très bonne humeur de rencontrer Esteline. Après cette discussion, elle observa le quartier avec un regard neuf, les gens d'ici était effectivement bien plus soudé que l'on ne pourrait le croire, et Audrey le remarqua, au travers de ces habitants, leurs regards était emplie de méfiance envers Audrey, mais auprès des leurs, ils affichaient un sourire chaleureux.
Audrey poursuivit sa route, tourna autour de l'église en ruine, vielle bâtisse en pierre autrefois magnifique, mais ayant été désacraliser. Puis elle passa au coin du bistrot de Saint-Luc, avant de continuer son chemin. En arrivant, comme l'avait dit Esteline, la devanture ne pouvait être manquée par qui que ce soit, tant on ne voyait qu'elle. Elle n'était pourtant pas plus grande que les autres, et pourtant, ses couleurs et son style architectural était particulier.
C'était une bâtisse à colombage, les poutre apparente était de couleur vert foncé, les mur, habituellement blanc, étaient aussi peint en vert. Pareillement pour la toiture, la porte et les fenêtres, tout ce qui faisant l'identité de cette boutique était sa couleur verte. Et en regardant à l'intérieur de la vitrine, se trouvait, des centaine de flacon de couleur vert, de taille identique à celle qu'Audrey avait trouvé dans la serre, et dont Sarya avait reconnue le modèle. Il y avait au-dessus de la porte, un écriteau accroché a une lanterne, sur laquelle était écrite « Lanterne verte » en lettre dorée. Audrey n'hésita pas une seule seconde et entra dans cette étrange boutique bien trop verte à son goût.
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Les Chroniques de Starsia - TERMINÉ
ParanormalAudrey Delmir est une historiographe acclamée, reconnue dans toute Starsia, la capitale flamboyante de l'empire du même nom. Tout juste revenue d'un périple dangereux à travers les mystérieuses contrées elfiques d'Hista, Audrey espérait retrouver la...