Chapitre 30 : Une Lettre Rouge Carmin

8 5 0
                                    

De retour à la demeure de madame Brygsbi, cette dernière avait veillé tard pour pouvoir les accueillir. Et lorsqu'elle vit à travers la fenêtre, le retour du fiacre, cette dernière se précipita vers la porte d'entrée.

- Vous voilà enfin, j'étais morte d'inquiétude.

Audrey passa en silence devant madame Brygsbi sans même la saluer et monta immédiatement dans sa chambre. Madame Brygsbi se tourna vers Vincent d'un air interrogateur, comme si elle attendait une réponse à l'état d'Audrey.

- Elle va bien, rassurez-vous... Mais elle a besoin de se reposer.

- ... Que s'est-il passé ?

- Rien, ne vous en faite pas.

Madame Brygsbi savait très bien que ce qui s'était passé ce soir-là au Théâtre Disgracieux n'était pas « rien » comme le laissait prétendre Vincent. Mais elle ne se voyait pas insister, après tout, ils étaient tout deux rentrés sains et sauf, c'était pour le moment la seule chose qui comptait. Pendant ce temps, alors qu'Audrey était dans sa chambre, elle faisait face au miroir de sa coiffeuse. Retirant les épingle qu'elle avait dans ses cheveux, les extravagances et le masque sur son visage. 

Elle observa quelques instants son reflet, se remémorant la scène ou le satyre s'étouffait tout en leur ordonnant de fuir. Après ça, c'était comme si elle avait été dans un rêve, elle avait beau savoir qu'elle avait couru à travers le théâtre en compagnie de Vincent, qu'elle avait pris le fiacre en direction de la maison de madame Brygsbi. Ces souvenirs étaient vagues, c'était comme si tout ça n'était qu'un rêve, ou plutôt, un cauchemar dont il était impossible de se réveiller. Audrey alla ensuite en direction de son lit, et s'y allongea sans retirer sa robe, elle était bien trop épuisée pour penser à ça et préféra rejoindre le pays des rêves pour pouvoir enfin oublier et passer à demain.

Cette nuit-là, Audrey dormit très mal et ne se réveilla qu'en fin de matinée. Lorsqu'elle ouvrit les yeux et qu'elle se souvint de la nuit dernière, elle voulut retourner dans son lit, mais la lueur du soleil, passant à travers les vitres de sa fenêtre l'en empêchèrent. Elle se leva alors et se rendit compte qu'elle portait encore la robe de la veille, froissée par les draps. Elle se dirigea alors vers son placard et prit la première robe qui lui venait. Une robe d'un bleu nuit terne, sans artifice et assez quelconque, mais dégageant une certaine élégance. Elle prit avec elle la robe et se dirigea vers sa salle de bain.

Dans le salon, Vincent lisait le journal, l'un des articles parlait d'un satyre retrouvé ivre mort dans les rues de la ville la nuit dernière. Ambre, quant à elle, était installé dans la salle a manger, a nettoyer l'argenterie, quant à madame Brygsbi, elle était dans le jardin à s'occuper de ses fleurs. C'est alors qu'Audrey descendit les marches d'un pas lent et épuiser. Vincent cacha maladroitement le journal avant de saluer Audrey d'un geste maladroit, qu'Audrey le lui rendit avec un sourire amer.

- Bonjour, mademoiselle Delmir, comment allez-vous ? Demanda Ambre qui venait de terminer de nettoyer l'argenterie et qui la rapporta dans le buffet du salon.

- Très bien, je vous remercie. Mentie Audrey.

- Tant mieux, je voulais seulement vous dire que le facteur a rapporté du courrier pour vous. Dit-elle en pointant du regard la petite table basse sur laquelle se trouvait un petit tas de lettres. Dont une qui était particulièrement visible de par la couleur rouge carmin de l'enveloppe.

- S'agit-il de celle-ci ?

- Oui mademoiselle, je suppose qu'elle vous vient de l'institut, la couleur rouge signifie-t-il que c'est urgent ?

- Je doute qu'elle vienne de l'institut, lorsque les lettres sont urgentes, ils ne font qu'écrire en rouge sur l'enveloppe. Mais je vous l'accorde, cette enveloppe est assez étrange.

Les Chroniques de Starsia - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant