Quelques mois après les événements du parc, aux abords de la ville de Starsia. Une charrette roula au pas, conduit par deux hommes en plein travail et l'air fatigué. Il était tard en cette soirée et le tonnerre grondait au loin, annonçant que la pluie n'allait plus tarder à arriver. Alors qu'ils venaient tout juste de s'arrêter, ils remarquèrent en premier l'état du lieu. Face à eux, une grille abîmée par le temps et recouverte de vigne, le fer était rouillé et oxydée par les années d'abandon, et juste derrière se trouvait un jardin qui autrefois devait être splendide, mais maintenant, ce n'était plus qu'un champ de mauvaise herbe recouvrant l'ancien chemin de pierre menant au manoir, lui aussi abandonner et recouvert par la végétation, cachant la moitié des fenêtres de la bâtisse. L'un des hommes observa les lieux avant de se tourner vers son collègue curieux.
— T'es sûre que c'est la bonne adresse ?
— J'en ai bien peur.
— Attends... Tu ne vas pas me faire croire que c'est ici qu'on doit récupérer les objets d'art destiné au musée ? Qu'est-ce qu'on fout là ? Le musée a dû se gourer.
— Au risque de me répéter... C'est bien ici.
Les deux hommes descendirent de leur véhicule et se dirigèrent vers l'entrée du manoir. Le plus âgé sortit une vielle clé dorée et l'inséra dans la porte d'entrée. Son collègue espérait que ça ne marche pas et qu'ils se rendent compte qu'il s'était bien trompé d'adresse, mais la clé pénétra dans la serrure sans problème et la porte s'ouvrit. Ils entrèrent à l'intérieur et découvrir un lieux poussiéreux, oubliés avec les années. Les murs étaient recouverts de vielles peintures, face aux deux hommes des escalier monumental menant aux étages supérieur, un lustre en cristal recouvert de toile d'araignée et encore habité par quelques-unes de ses habitantes. Certains des papiers peints étaient décollés et l'humidité avait pris part à la plupart des recoins du bâtiment.
— C'était qui le propriétaire de cet endroit déjà ?
— Monsieur Mongréclès.
— Attends... Ça me dit quelque chose.
— Pas étonnant, c'était un grand collectionneur et un aventurier en quêtes des plus grands trésors de notre histoire, il a disparus au cours de l'une de ses expéditions il y a une bonne dizaine d'année, je dirais
— Tant que ça ? Et pourquoi, c'est que maintenant qu'on récupère ses affaires ?
— Étant donné que c'est un mort sans corps, les charges administratives en lien avec son héritage furent beaucoup plus longue que prévue, mais en bref, il avait légué toute sa fortune et toutes ses collections au musée de Stasia qui rêve de les acquérir depuis qu'il les a découvertes. Leurs affaires se sont réglées la semaine dernière seulement.
— Je vois... Mais c'était obligé de nous envoyer ici aussi tôt ? Qu'ils les reçoivent aujourd'hui ou dans un mois ça change rien pour eux
— La semaine prochaine aura lieu les enchères du manoir, donc ils vont essayer de rendre l'endroit un peu plus propre et vendront sans doute la plupart des meubles ainsi que le manoir au plus offrants. Le musée est prioritaire sur le papier, mais si on oublie un truc, l'objet pourrait être vendue à un particulier.
— Donc on va devoir faire du bon travail.
— C'est ça, et puis on est payé quatre fois le prix de la course, trouvons tout ce qu'on nous a demandé de rapporter et filons d'ici. Ils ont dit qu'il avait une salle de collection, pas très loin du salon, et dépêche toi, on doit les avoir livré à onze heures à la gare.
Les hommes commencèrent à parcourir le rez-de-chaussée jusqu'à ce qu'ils trouvent le lieu en question. Ils remarquèrent immédiatement son importance. Chaque mur était recouvert de toile de maîtres, certaines datait du siècle dernier, il y avait également une tapisserie au mur, montrant d'anciens châteaux forts assiéger par les ennemies. Ils trouvèrent également bon nombre d'objets plus petit mais néanmoins très intéressant masqué derrière plusieurs dizaines de vitrines recouvertes de poussière et de saleté accumulé au fils du temps. Dans l'une des vitrines, il y avait deux dagues de cérémonies recouvertes de feuille d'or, des flèches en bois dont la pointe avait été taillée sur de la roche, des bijoux en argent et en jade appartenant a d'ancienne dynastie aujourd'hui éteinte. Ces objets avaient une valeur historique importante et les deux déménageurs n'eurent aucun mal à reconnaître l'immense valeur de cette collection.
— Eh ben... Si un jour, on m'avait dit que je pourrais voir des objets aussi beaux, et même pouvoirs les toucher, je ne l'aurais sans doute pas crue.
— Fait quand même gaffe, on va commencer par les plus fragiles.
Son collègue acquiesça et ils se mirent au travail, faisant plusieurs aller-retour entre leur charrette et le manoir. Le plus jeune des deux hommes venait tout juste de charger le dernier objet, qu'il retourna dans le manoir pour retrouver son ami. Il retrouva ce dernier en train d'observer une vitre cubique posée sur un piédestal, cachant son contenu à travers une épaisse buée interne.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— J'aimerais l'ouvrir, mais je ne trouve pas le loquet qui le bloque.
— Tu sais ce qu'il y a à l'intérieur ?
— Non, mais vue qu'il est le seul objet placé sur un piédestal, je suppose qu'il est important
— Attends, fait voir.
Le jeune homme tenta à son tour de l'ouvrir, mais, comme pour son collègue, il était impossible pour lui de découvrir son contenu. Il décida alors de chercher un objet dans la maison, parcourant les tiroirs de certains meubles avant d'aller dans les cuisines. Il trouva accroché au mur un marteau à viande et le prit avec lui, lorsqu'il retourna dans la salle de collection, son collège qui comprit ou il voulait en venir, voulut le dissuader, en vain. Il asséna un coup violent sur l'une des parois de la vitrine et les picots du marteau traversèrent le verre.
— Tu vois, ce n'était pas plus compliqué que ça.
Lorsqu'il retira le marteau, des fissures se mirent à parcourir la paroi de verre, rendant cette dernière beaucoup plus fragile. Il asséna un deuxième coup, beaucoup moins violent, mais suffisant pour briser la vitre.
— La prochaine fois, préviens-moi quand t'as ce genre d'idée stupide.
Le plus jeune acquiesça sans réellement prendre en compte la remarque de son collègue, trop pressé de découvrir le contenu. Lorsqu'il jeta un oeil à l'intérieur, son regard passa de la joie d'avoir découvert un trésor à la frustration de ne trouver rien de plus qu'un vase en pierre sans ornement, et seulement quelques gravures anciennes.
— Alors c'est quoi ?
— Juste un bibelot... Et moi qui pensais avoir découvert un secret historique
— On est pas dans un de tes livres d'aventure, tu sais ?
— Ouais ouais... Aller, on l'embarque et on va à la gare !
Il prit le vase et l'emmena dans la charrette. Le duo de déménageurs s'en allèrent et se dirigèrent vers le lieu de leurs rendez-vous pour charger tous ces objets dans le train en partance pour Starsia. Sans qu'aucun d'entre eux ne comprennent que, cacher à l'arrière de leur véhicule, parmi les divers objets d'arts. Se cachait un objet se démarquant des autres, de par son histoire et par les nombreux secrets qu'il renferme.
Fin du tome 1 : Les Chroniques de Starsia
À suivre
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Les Chroniques de Starsia - TERMINÉ
ParanormalAudrey Delmir est une historiographe acclamée, reconnue dans toute Starsia, la capitale flamboyante de l'empire du même nom. Tout juste revenue d'un périple dangereux à travers les mystérieuses contrées elfiques d'Hista, Audrey espérait retrouver la...