Chapitre 28 : Le Théâtre Disgracieux

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Sur l'invitation que le prince de Séleionva avait envoyée, il était écrit, « tenue de mascarade obligatoire ». Audrey et Vincent s'était donc préparer en conséquence, et lorsque le soir de leur sortie arriva, ils étaient déjà prêts. Vincent était dans le salon, à attendre qu'Audrey soit prête. Il portait un masque long nez entièrement blanc, ainsi qu'un tricorne noir qui s'harmonisait avec sa cape et sa tenue, elle aussi complètement noir. Son déguisement était tellement parfait qu'il était impossible de le reconnaître. C'est alors que tout en surveillant l'heure, il entendit le bruit de quelqu'un descendant les marches. Vincent s'approcha du bruit et découvrit Audrey dans une élégante robe de brocard bleue et vert aux motifs de paon cousus à base de fil d'or. Son buste était recouvert d'un châle fait à base de plume verte. Sa coiffure était relâchée, tombant en cascade sur sa nuque et accompagnée de perle de nacre. Son cou était habillé d'une fausse parure de saphir et ses bras était recouvert de gant d'opéra blanc ainsi que de bracelet doré. Et enfin, elle portait sur le visage un masque colombine cygne aux couleurs de sa robe.

— Que pensez-vous de ma tenue ? Demanda Audrey

— Vous êtes très élégante, peut-être un peu trop voyante.

— Il est vrai que le plus discret de nous deux, c'est vous. Enfin... Allons-y.

Vincent lui tendit son bras, dont elle s'agrippa le temps de rejoindre le fiacre que madame Brygsbi avait fait appeler.

— êtes-vous sûr de vouloir y aller ? Demanda cette dernière follement inquiète

Il faut dire qu'elle n'imaginait pas qu'il pourrait s'agir d'une sorte de marché noir.

— Oui, il le faut, je croyais que vous me souteniez dans cette aventure ?

— Ce n'est pas que je ne vous soutiens pas, mais je croyais que c'était juste une pièce de théâtre un peu problématique au niveau du scénario, mais je ne pensais pas que vous risqueriez votre vie.

— Nous ne risquons rien, je vous assure, tout se passera bien.

Peu convaincue, madame brygsbi enlaça les deux jeunes gens en leur faisant promettre de lui revenir sain et sauf. Puis elle les salua, alors qu'ils entrèrent dans le fiacre, Audrey se mit ensuite a donner les indications sur le lieu du rendez-vous.

— Pourriez-vous nous emmener au Théâtre dis...

Mais à peine eut-elle le temps de terminer sa phrase, que ce dernier avançait déjà. Étrange, se disait Audrey. Ce soir-là, les rues étaient calmes, peu de personnes était de sortie, ou en tout cas, dans le quartier de Banshee Street, il n'y avait quasiment personne. Si ce n'est quelques prostitués qui tentaient de vendre leur charme aux rares passants et quelques alcooliques qui ressortaient tout juste d'un bar pour finalement rentrer dans un autre. 

Plus ils se rapprochaient du lieu du rendez-vous, plus les rues étaient sombres, les lampadaires étaient pour la plupart déjà éteints. Par chance, le ciel était dégagé et la lune éclairait le ciel de sa douce lueur argenté. Ils arrivèrent ensuite devant une grande place surplombée d'un édifice gigantesque de cinq étages quasiment délabré, voire même abandonner. Au centre de cette place, se trouvaient plusieurs dizaines de fiacres, de carrosses et de calèches, vidées de leurs occupants. C'est alors que le cocher s'arrêta et indiqua l'endroit où ils devaient se rendre.

— Vous voyez l'entré éclairer par deux lampes ? C'est l'entrée du théâtre, lorsque vous aurez fini de faire ce que vous avez à faire. Vous me rejoindrez ici et je vous ramènerais chez vous.

— Vous travaillez pour le théâtre ? Demanda Audrey quelque peu inquiète

— Évidement ma petite dame. Aucun cocher ordinaire n'accepterait d'emmener des gens dans ce quartier lugubre en plein milieu de la nuit. Répondit l'homme avec un rictus à vous glacer le sang.

Les Chroniques de Starsia - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant