Chapitre 16 : Le Musée d'Opéra

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En sortant des cabinets d'aisances, Audrey continua d'essuyer la tache à l'aide d'un linge, cette dernière disparaissait a vue d'oeil, ne laissant plus qu'une trace humide qui allait disparaître après quelques minutes. 

Elle remarqua par la suite le couloir dans lequel elle se trouvait. En effet, dans sa course, elle n'avais pas remarquée qu'elle se tenait dans un petit musée dédié aux plus grandes pièces d'opéra et aux plus célèbres ballets de danse ayant vue le jour ici même.

En face d'elle, se trouvaient des vitrines sous lesquelles avait été installé des mannequins de tissus habillés des tenues ayant fait l'histoire de l'opéra. Il y avait par exemple, la tenue du chanteur Alberini Montegni, le plus grand ténor de ce siècle. Le mannequin portait un justaucorps, des culottes courtes et une veste de brocart bleu et or. Il y avait à sa ceinture, une épée de décoration incrustée de fausse pierre précieuse. 

Ce costume avait été utilisé il y a cinquante ans, pour « Le pommier » de Braam, grand compositeur de Starsia. Les autres vitrines regroupaient les tenues de scène d'autre oeuvres de théâtre. 

Il y avait par exemple, un peu plus loin, la tenue de « la reine des Dryades », un opéra narrant l'histoire de deux amants séparés par Meliane, la reine de la forêt. Son costume était une épaisse robe de couleur de nuit, décorée de broderies aux formes de feuille de peuplier. Le mannequin était coiffé d'un double hennin, et recouvert d'un voile transparent.

Plus Audrey s'engouffrait dans ce couloir gorgé d'histoire, plus elle s'éloignait du lieu de réceptions, et plus la musique de l'orchestre devenait lointaine. Mais elle s'en fichait bien, les tenues qu'elle voyait l'impressionnait tant qu'elle continua sa découverte. Elle aimait pouvoir observer les détails de chaque costume et s'amusa à imaginer la dernière personne à les avoir portées sur scène. 

C'est alors que son regard se posa sur une vitrine, le mannequin qui se trouvait de l'autre côté, était positionné comme une ballerine, se tenant sur un pied, levant l'autre d'un geste délicat et dont les bras formaient une boucle. Elle était habillée d'un costume de ballet entièrement blanc, avec sur son abdomen, une tache écarlate représentée a l'aide de teinture et de petite perle rouge. 

Cette tenue représentait l'amour véritable de la colombe pour son amant, le prince Corbeau dans l'un des plus célèbres ballets, « la rivière des rossignols ». Audrey s'approcha de la vitrine, l'observant avec envie. 

Lorsqu'elle était encore enfant, elle avait pratiqué la danse, mais jamais elle n'eut la chance de produire une performance sur scène. Ayant toujours rêvé de revêtir le costume de Yona, Audrey détourna le regard du costume avec un sourire doux-amer, qui se dirigea vers le hall.

Mais c'est alors qu'elle entendit un son, provenir de derrière elle. Quelqu'un jouait d'un instrument, d'un violon pour être plus précis. Les notes étaient douces et agréables à écouter, mais la vitesse des notes rendait la musique plus intrigante et plus belle à l'oreille. Audrey renonça alors à retourner dans le grand hall, préférant découvrir l'origine de la musique. 

Elle continua donc à suivre la mélodie, mais la résonance du lieu, l'empêchait de savoir, précisément, où se trouvait le joueur de violon. Elle traversa de nombreux couloirs, retourna sur ses pas à plusieurs moments, monta et descendit plusieurs escaliers, avant de pouvoir enfin découvrir d'où provenait la mélodie.

Audrey se retrouva en face d'une porte à double battant. La musique provenait de la pièce qui se trouvait de l'autre côté. Elle décida donc d'ouvrir la dite porte, mais un bruyant grincement se fit entendre avant de résonner dans toute la pièce. 

La musique se stoppa net, et Audrey entendit quelqu'un se mettre à courir. Elle pénétra dans la pièce, mais la seule chose que l'on pouvait entendre était un calme pesant. Audrey venait de pénétrer dans la salle de concert de l'Opéra Médusa. Pendant un court instant, elle en oublia presque la mélodie qu'elle avait entendue, tant la splendeur du lieu l'avais subjuguée.

Les sièges étaient faits de velours rouge capitonné, les loges qui entourait Audrey était encerclé de colonne recouverte de feuilles d'or, et de tapisserie. La scène qui se tenait devant elle était d'une hauteur impressionnante. 

On pouvait déjà voir les décors être installés pour la prochaine représentation, une sorte de forêt sombre, froide et dépourvue de feuille. Il n'y avait pour seule couleur qu'un faux buisson peint sur lequel poussait des roses rouges aux épines acérées.

— Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Hurla Audrey.

Aucune réponse. Seul le silence semblait être maître des lieux. Audrey décida alors d'explorer, de voir si elle ne pouvait pas trouver un indice. Elle parcourut les quelques allées et rangé de fauteuil, avant de s'attaquer à l'estrade. De cette hauteur, elle pourrait peut-être voir quelqu'un se cacher dans les balcons. 

Elle monta les marches qui la conduisirent sur le devant de la scène. En observant plus attentivement le décor, elle comprit qu'il s'agissait de la scène final du Ballet « La rivière des rossignols » Lorsque le prince Corbeau délaisse Yona la colombe, pour épouser Amia, le rouge-gorge dont il était tombé fou amoureux. 

Yona décide alors de se donner la mort par amour pour le prince. Audrey ignorait si elle détestait ce ballet pour sa fin tragique ou parce qu'elle n'avait jamais pu jouer le rôle principal. 

Ce qu'elle savait en revanche, c'est que l'objet qui était a ses pieds, n'avais rien à faire dans ce lieu. Audrey venait de cogner sans le vouloir, dans un petit collier qui était par terre. 

Le collier était fait de ficelle et l'objet qui était suspendu était une étrange pierre violette sertie de fils de fer. Elle ramassa l'objet et voulue l'observer plus attentivement. Mais c'est alors qu'une main étrangère se posa sur son épaule.

Les Chroniques de Starsia - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant