Sombres Mystères 6/6

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Dans un grincement horrifique, Milléïs et Draval poussèrent la porte des donjons

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Dans un grincement horrifique, Milléïs et Draval poussèrent la porte des donjons. Au dernier moment, le jeune homme voulut se raviser, plaidant que c'était une expérience totalement absurde ; Milléïs dut le forcer à entrer avec la certitude intime que ce n'en était pas une.

Le couloir qui s'étendait derrière la gigantesque entrée était noir, aussi impalpable que glacial. Courageusement, Milléïs fit le premier pas, Draval sur les talons. Un parfum absolument infâme flottait dans l'air, rendant leur respiration peu agréable. À tâtons, ils arpentèrent ce chemin de pierres ternes et anciennes sur environ huit mètres, jusqu'à arriver devant un large escalier en colimaçon qui montait au plus profond de la grande tour principale.

D'une voix chevrotante, Draval demanda, espérant vite rebrousser chemin :

— Tu crois que c'est une bonne idée ?

— Non... Mais nous ne pouvons plus faire demi-tour, maintenant.

— Mais qu'est-ce qui m'a pris de venir ici ? grommela-t-il contre lui-même.

— Sache que rien ne me résiste, le taquina Milléïs, en lui adressant un petit coup de coude.

Il ronchonna légèrement, réalisant que ce fait était une bien lancinante réalité. Un pied devant l'autre, le binôme s'enfonça dans les hauts-fonds du château. La noirceur devenait bien plus conséquente au fil de leur ascension, tout comme le froid. Leurs frémissements incontrôlés n'étaient pas seulement dûs à la température très basse, mais également à la vision soudaine qui s'offrait à eux. Le souffle court et silencieux, les deux adolescents perçurent une étrange lumière en haut des marches. Ils se figèrent, incertains, avant de continuer.

Cette lueur appartenait à une torche, accrochée à la paroi rocailleuse. Elle éclairait faiblement le passage vers un renfoncement sans porte. Milléïs et Draval s'y arrêtèrent à l'orée. En passant discrètement leur nez au-delà de la cloison, ils découvrirent une salle terrifiante et insolite.

Au-dessus des élèves endormis reposaient des oubliettes sombres et humides. Ces geôles, aux barreaux de fer oxydés par les années, étaient collées les unes aux autres et séparées seulement par un mince mur mitoyen fait de roches. Une araignée avait même établi son quartier général entre les côtes d'un squelette poussiéreux, encore fermement maintenu par des chaînes rouillées. Les cris et les larmes des prisonniers résonnaient comme une illusion dans leurs oreilles, leur semblant à un pas de la réalité.

Voici donc ce que dissimulait les donjons : une prison cachée. Quellin Richmond enfermait-il les pillards ayant osé convoiter ses précieuses richesses ici même ?

Entre les deux rangées de cellules, une allée tranchait le milieu et donnait sur une zone vide et circulaire. Une silhouette familière se découpait à son fond, debout face à l'unique fenêtre. Cette constatation raviva leur malaise. C'était déroutant, effrayant. Autant de par ce lieu impensable que par la présence du directeur Wynstead.

𝐌𝐈𝐋𝐋𝐄𝐈𝐒 𝐆𝐀𝐙𝐄𝐑𝐆𝐑𝐀𝐘, T1 : La Voie des DéfenseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant